Dans sa vie il ne gère plus grand chose. Enfin ça, Jisung essaie de ne pas se l'avouer. Pourtant c'est la réalité. Quand les souvenirs affluent et que ses émotions deviennent incontrôlables, tout explose.
Et Minho est bien l'une des seules personne...
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Séoul, Dimanche 12 juillet, 10 : 58
Hyunjin avait contacté Changbin il y a environ quarante-huit heures pour le prévenir qu'il était prêt à parler à son père aujourd'hui. Les partiels du plus jeune étaient terminés, il avait donc décidé qu'il était temps d'affronter ses problèmes personnels. Il n'avait même pas pensé à aller voir ses parents avant ses examens, sachant qu'il les raterait s'ils se disputaient, sa tête remplie d'un trop plein d'émotions.
Lorsque sa voix avait résonné à travers le téléphone du noiraud, son propriétaire avait ressentie l'angoisse dans le voix de Hyunjin. Il était conscient que cette décision lui coûtait mais il savait aussi que c'était pour son bien. Changbin était fier du blond et il serait évidemment là pour le soutenir dans cette épreuve.
C'est ainsi que les deux jeunes hommes se retrouvent devant le haut portail en tôle de la maison de l'étudiant en danse. Changbin détaille la rue qu'il ne connaît pas, un œil curieux et surpris. Il ne pensait pas que les parents de Hyunjin vivaient dans un quartier si populaire. Il n'avait jamais posé un pied chez ces derniers, se retrouvant toujours dans le petit studio de son amant.
— Tu te demandes comment je peux me payer un logement à Séoul et mon année à la SNU ?
Ce n'est pas vraiment une question, plutôt une sorte d'affirmation détournée. Changbin pince les lèvres, ne sachant quelle réponse lui donner. Il a visé juste, le boxeur se pose des tonnes de questions face à la situation qui le prend de cours. Il a toujours pensé que Hyunjin vivait dans une famille aisée, avec une maison dans un quartier résidentiel, ses parents s'occupant de lui verser de l'argent tous les mois pour veiller à son bien-être. Pourtant, face au vieux portail rouillé dans cette ruelle modeste, il est en train de revoir toute sa vision des choses.
— Ma mère paye mes études avec l'assurance vie de ma tante, lâche alors le blond. Mon studio appartient à la famille d'un ami d'enfance, ils me font un rabais sur le loyer et pendant les vacances, ou parfois le week-end, je travaille comme un malade pour pouvoir les payer et économiser pour le reste. Parfois mes parents me filent un peu d'argent pour arrondir mes fins de mois.
Le plus jeune ne se retourne même pas lorsqu'il explique cela. Il se tient toujours droit face au grand pans de métal, Changbin derrière lui, attendant que Hyunjin soit prêt avant d'entrer chez lui. Il peut voir les épaules de son ami se crisper, imperceptiblement.
— T'es le premier à qui je dis tout ça.
Le noiraud ne sait quoi dire. Il se sent désolé pour le blond mais il a peur que sa pitié blesse ce dernier.
— Je suis désolée pour ta tante.
— Je la connaissais pas vraiment. On la voyait une fois tous les ans mais elle était très solitaire. Pas de mari et pas d'enfant, juste ma mère comme seule famille. Je crois qu'elle ne me manque pas tellement, j'ai l'impression d'être un connard en l'admettant.
