Chapitre 17. Un bordel de piège

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La journée fut excessivement interminable, pour des personnes qui ont englouti des gorgées exorbitantes d'alcool comme moi.

Ce matin, mon réveil a été si brutal, amplifié par ma terrible gueule de bois.

Une chose est certaine, c'est que je vais réellement cesser de boire autant en soirée. Je dis et révèle des absurdités. Lors de ma soirée d'hier avec Ayden, de nombreuses choses se sont produites, mais je n'en ai pas le moindre souvenir.

J'ai dû me coller la pire honte de toute ma vie.

Je me souviens uniquement qu'on est restées très longtemps dans la baignoire dans les bras de l'un et l'autre sans pour autant se détacher.

J'appréciais cette proximité entre lui et moi, je ne suis pas hypocrite. Et je reconnais même à présent que j'éprouvais la nécessité de ressentir son odeur et ses bras autour de moi.

Mais tout cela est bonnement pitoyable dans la mesure où j'étais prise par l'alcool. Si je lui ai avoué ou confié des choses, croyez-moi que je ne pensais pas un seul mot.

Ce soir, c'est la mission. Nous sommes partis en deux voitures. Je me retrouve avec Javier et Andrea, tandis que les autres garçons sont ensemble.

- En toute bonne foi, cette mission je ne la sens pas ! Soupire Andrea.

Je me retourne pour l'observer. Habillée entièrement de noir, avec ses cheveux bruns relevés en un chignon strict, son petit visage de lutin trahit de l'inquiétude.

C'est quelque chose que je n'avais jamais remarqué auparavant. Cette femme dégage une froideur saisissante. Elle est continuellement sûre d'elle et aucune émotion ne traverse son visage, sauf quand mademoiselle est complètement éméchée par l'alcool.

Elle n'est pas comme moi, de mon côté, je suis un livre ouvert.

Il y a quelques mois, je ne pouvais pas la supporter, mais finalement, j'ai commencé à la tolérer. Ai-je eu le choix après tout ? Non !

Je ne connais rien d'elle, cette famille reste une énigme à mes yeux. J'ai l'impression qu'ils essaient de dissimuler quelque chose dans leur apparence austère et snob.

Je lui adresse un infime sourire, puisqu'elle n'a pas tort. Je le ressens tout autant que cette mission va infailliblement se dérouler de manière désastreuse.

- Moi aussi ! Admets-je.

- Les filles ne commençaient pas à nous porter l'œil ! Sermonne Javier.

- Ta gueule le pervers ! Dit-on toutes les deux en chœur.

Un silence s'installe dans le véhicule, nous nous lançons un regard empreint de complicité tout en éclatant de rire, ce qui fait détendre l'atmosphère.

Je flanque un dernier coup d'œil sur le plan de l'entrepôt. D'après les informations fournies par nos guetteurs, il ne devrait pas y avoir beaucoup d'hommes sur place.

- Je vous le dis, je ne la sens pas cette putain de mission ! Continue-t-elle à dire, irritée.

Du haut de mes épaules, je lui jette un regard en remuant négativement la tête tout en me pinçant les lèvres.

J'espère que pour une fois cette intuition désagréable que nous éprouvons est absolument fausse et c'est seulement l'appréhension qui nous joue des tours. Parce que je n'ai nullement envie de mourir ici.

Tout se passera bien. En soi, tout ne pourrait que bien se dérouler. J'ai une équipe compétente avec moi.

Andrea est très forte au combat, Javier de même et moi, je suis spécialisée dans les tirs de précision.

Luz MarinaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant