Luz Marina

Chapitre 4. Mauvais choix ?

Nous sommes revenus à Bogotá. J'ai dû organiser les funérailles de Sol. C'était tellement pénible, je ne maîtrise pas de quelle manière j'ai pu puiser toute ma force pour persister à être forte, mais je suis malgré tout parvenu.

J'ai pu enterrer ma meilleure amie.

Et croyez-moi, ce fut la deuxième épreuve la plus difficile pour moi après ma mère...

À la morgue, je n'ai pas eu le courage d'identifier son corps. Cameron est parti le faire à ma place. J'aurais tellement voulu que ça ne soit pas elle et qu'il y ait un malentendu. Mais la réalité m'a vite rattrapé.

Pour son enterrement, peu de personnes étaient présentes, ce qui est étonnant pour quelqu'un d'aussi exceptionnel qu'elle. À ma surprise, le pervers était là.

Il est resté du début à la fin. Je sais que de temps à autre, ça arrivait que Sol et lui discutaient ensemble. Par conséquent, j'imagine qu'il s'est présenté par considération pour ma meilleure amie.

Après le cimetière, je décide de me rendre à son appartement pour me ressourcer. Et en partie, pour faire un peu de nettoyage au cas où il y aurait des affaires qui traînent. Mais, au plus profond de mon cœur, je ne le pense pas, elle a toujours été parfaitement organisée.

Sans doute, parce qu'elle a vécu dans la pauvreté pendant son enfance.

Je rassemble mon courage et pousse la porte de son appartement, pour découvrir avec surprise que tout est incroyablement bien rangé.

- Qu'est-ce que j'avais dit ?! Je connais à la perfection ma meilleure amie, dis-je avec un sourire au bout des lèvres.

- Très joli, son appartement ! Résonne une voix derrière mon dos.

Je me retourne pour faire face à cette voix familière.

- Javier, toi ici ? Expirais-je.

Il ne me répond pas et s'installe sur le divan en me tendant en même temps de quoi manger avec de la bienveillance dans les yeux.

J'hésite énormément à prendre. 

- Ce n'est pas empoisonné, princesse. M'assure-t-il.

J'ai très faim en plus. Sans aucune hésitation, je m'empare du sandwich et je le dévore. C'est tellement délicieux et avant tout, c'est la première fois que Javier accomplit quelque chose d'intelligent.

- On retrouvera ces fils de putes Luz Marina, je te le promets.

- J'espère. Ils doivent payer pour ce qu'ils ont fait à ma meilleure amie. Dis-je d'une voix rude.

L'attaque de La Luna a été commanditée par Osvaldo Marin. Ses hommes étaient persuadés que nous nous retrouverions là-bas.

S'il ordonne de tels meurtres, Maya et Charly ont peu de chances d'être encore en vie à l'heure actuelle.

Toutefois, je renonce à toutes ces choses de ma tête, puisque ma mère m'a souvent déclaré : Tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir. Je préfère m'accrocher à ça, du moins, j'essaie.

Après avoir achevé mon sandwich, Javier échange avec moi, je lui réponds laconiquement, mais je l'écoute minutieusement. Pour une fois, sa présence n'est pas désagréable. Il est hilarant finalement quand il veut.

Luz, tu es absurde, c'est un pervers, tu ne peux pas le trouver amusant.

- Donc Luz, je te disais que Juan a abattu cet homme sans justification.

- Mhn, je vois.

Moi qui croyais qu'il n'avait jamais souillé ses mains, je me rends compte qu'il est finalement similaire aux autres.