Chapitre 51. Désillusion

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Colombie, Puerto Lleras, 14h00.


La chaleur commence à m'exténuer, néanmoins, il ne faut rien abandonner. Les entraînements sont très intensifs et particulièrement pour ces hommes qui savent uniquement se servir d'une arme et non de leurs poings.

- Allez, il faut vous surpasser, les gars. Émettais-je en tapant des mains pour les encourager.

Le jardin a été transformé en un immense terrain d'entraînement en plein air, qui a commencé à quatre heures du matin. J'ai profité de l'absence de Javier et d'Ayden qui sont partis en déplacement, ils ne rentrent que dans l'après-midi.

Cependant, Carlos était présent pour me surveiller dans tous mes faits et gestes.

Il s'approche de moi tout en restant en mouvement. Je hais qu'une personne me surveille de cette manière, au mépris de sa discrétion. Mais si Monsieur Cardona souhaite que ceci se passe de cette manière, nous n'avons pas réellement notre mot à dire là-dedans.

J'étudie cet homme, avec sa barbe de trois jours, la peau très claire, les yeux verts livides. Il doit avoir une quarantaine d'années, il est très bien conservé. Ayden m'avait brièvement relaté qu'il avait perdu sa femme et son enfant dans un crash d'avion.

Aujourd'hui, il voue corps et âme dans son travail, et essentiellement pour Ayden. Assurément, pour oublier, même si l'on sait au fond qu'une telle chose reste inoubliable.

Cet homme m'a perpétuellement paru froid, jamais un sourire sur les lèvres, toujours concentré... et j'en passe. Ayden lui fait entièrement confiance.

J'ai du moins toujours apprécié le respect qu'il témoignait pour mon fiancé. Il s'efforce sans doute de s'accrocher à ce qu'il a perdu en protégeant Ayden. Par ailleurs, même si Ayden ne l'avouera jamais, je sais qu'il considère Carlos comme un père.

- Mademoiselle, les hommes commencent à se fatiguer ! M'informe-t-il en les analysant minutieusement.

- Tu penses qu'ils seront près ? Demandais-je avec une voix privée d'émotion.

Il me jette un regard furtif, puis pointe du doigt deux hommes.

- Ces deux-là, Jaïro et Ruth, savent très habilement se défendre et en complément, ce sont nos meilleurs tireurs d'élite. Je ne sais pas si vous l'aviez remarqué, lors de leur ronde ils sont toujours en hauteur. Ils ne laissent jamais rien passer, ils sont à l'afflux du moindre mouvement qui leur semble inhabituel.

Je hoche la tête en scrutant attentivement les deux hommes, tout en abreuvant toutes les informations nécessaires.

- En second lieu, Ramiro, c'est le sourd-muet, il ne faut en aucun cas le sous-estimer. Son plus grand atout est le combat rapproché. Plusieurs hommes ici savent communiquer avec lui en langage des signes. Par exemple, quand il y a une menace, cet appareil... Dit-il en me présentant un petit objet noir.

- ... Permet d'émettre une onde et Ramiro filtre aussitôt quand il y a une menace. Chaque sicario en possède un.

Surprenant, ça commence réellement à m'intéresser. Je ne savais pas qu'il y avait tant de dispositifs.

- Personne n'émet de fausses vibrations ? Demandais-je dans l'incertitude.

Carlos exalte les yeux au ciel.

Luz MarinaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant