Chapitre 34. Faire face à la réalité

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Après avoir su que je n'étais pas enceinte, les jours se sont écoulés d'une lenteur affreuse dans ce froid paralysant.

J'avais énormément d'étourdissement et j'étais excessivement fatiguée. À vrai dire, cela dépendait, il y avait des jours où ça allait et d'autres non.

Andrea est venue me rendre visite régulièrement pour m'apporter à manger. Je n'ai plus aperçu son dégénéré de frère et sincèrement, je ne désire plus le revoir.

Je ressens uniquement cette détermination de me battre pour sauver Maya et la mettre en sécurité. Puis il pourra faire de moi ce qu'il souhaite.

Sauf que je ne possède plus de force, je ne parviens plus à marcher correctement et j'ai la tête qui tourne énormément.

Avec difficulté, j'essaie de me soulever pour rejoindre les barreaux de la cellule afin d'interpeller un garde pour obtenir de l'aide. Je me lève de ce lit délavé, et pose mes pieds avec lenteur sur le sol.

- Qu'est-ce qui m'arrive ? Me susurrais-je à moi-même.

Dès que je tente de me mettre correctement debout, je tombe littéralement. Dans un mouvement identique, je laisse chuter ma tête sur ce sol poussiéreux et glacial.

Comment vais-je pouvoir sauver ma petite sœur dans cet état ?

Un bruit retentit vers ma cellule. Je n'ai nullement besoin de réfléchir, je sais que c'est lui.

Son odeur.

- Putain, elle fout quoi au sol ? Grince-t-il en déverrouillant la cellule.

Je n'ai même plus la force de lui répondre ni de me lever, car je suis complètement dans l'incapacité de rassembler un puzzle correct sur le moment présent. J'ai l'impression d'être complètement bourrée ou droguée.

- Luz Marina arrête de faire la comédie, je n'ai pas le temps à perdre merde. Dit-il avec rage.

J'ai les yeux inoccupés, et je pense qu'il se trouve debout au-dessus de ma tête.

Avec brutalité, il me prend pour me propulser sur le lit. Il vient m'empoigner le visage en coupe pour que je puisse lui faire face.

Nos yeux bleus gris se percutent. Je hais de devoir le revoir. Je déteste le sentir me toucher. Ça me dégoûte d'être obligée de revoir mon putain de reflet à travers ses iris.

- Tu vas me dire ce qui se passe maintenant ? À quoi tu joues ? Jouer à la muette, c'est ton nouveau stratagème ?

Je suis incapable de lui répondre. Je clos uniquement mes yeux pour ne plus observer sa tête qui bouge en triple face à moi. Surtout pour ne plus supporter son regard oppressant et méprisant.

- PARLE ! Hurle-t-il, ce qui me fait sursauter légèrement.

- Je ne me sens pas très bien. Parviens-je à articuler.

- Dessille tes yeux. Enchaîne-t-il d'une voix rude.

J'obéis, dans la mesure où je n'ai plus aucune force pour me battre avec lui ni le provoquer.

- Tu as des vertiges ?

Il sait extrêmement que j'étais prise de vertige bien avant d'arriver dans ce trou à rat donc en réponse, je lui hoche simplement la tête.

Son emprise sur moi devient plus tendre. Il me contemple. Malgré cette guerre, notre proximité d'être aussi proche me fait du bien même si je ne devais pas ressentir cela face à la personne qui me retient prisonnière.

Luz MarinaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant