Chapitre 6. Une vie, un prix

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Deux semaines se sont écoulées.

Deux semaines où j'ai pris du temps pour moi. J'ai essayé d'effectuer mes propres recherches pour localiser ma petite sœur. J'ai effiloché les villes de Bogotá, en écoulant par les villes de Facatativá, Villeta et Guaduas. Ce sont les coins où se trouve incessamment cet enfoiré d'Osvaldo, pourtant je n'ai rien découvert de concret.

Deux semaines pénibles sans ma meilleure amie. Pour rester honnête de mon côté ça va légèrement mieux. Je parviens davantage à assimiler sa mort, en dépit de son manque incessant et un deuil interminable. Sol Moreno restera pour toujours auprès de moi. J'aurai constamment besoin d'elle.

Une haine brûlante et une vengeance intense me calcinent. Je vais la venger, et ce jour-là, je sais que je n'éprouverai aucune commisération pour Osvaldo ou pour ses complices.

Je suis consciente qu'il n'agit pas seul dans cette affaire, il est très ingénieux. Toutefois, au sein de son organisation, il y a un autre cerveau qui agit comme ses yeux lorsqu'il est incapable de surveiller lui-même.

Puis heureusement, nous n'avons plus revu les Cardona depuis cette soirée à la boîte de nuit. Mon frère et mon cousin sont venus me chercher chez Ayden à l'aube et nous sommes rentrés chez nous, ce qui a été un grand soulagement pour moi.

Enrique a été étonnamment absent au cours de ces deux dernières semaines, ce qui, en temps normal, ne m'aurait pas paru étrange. En ce moment, son comportement semble particulièrement énigmatique. Il a perpétuellement été ce type d'homme à ne rien dévoiler au grand jour, à toujours prendre soin de conserver ses relations amoureuses secrètes.

Pour Cameron lui, il a été systématiquement à la maison. Le soir, il ramenait sa copine mystérieuse.

Malgré mes efforts pour surveiller les caméras à l'entrée de l'hacienda, je n'arrive jamais à apercevoir le visage de la jeune femme. Elle est toujours camouflée par des vêtements amples et à capuche.

Et pour ma part, je ne cesse de ressasser ce câlin que j'ai donné à cet abruti. Comment ai-je pu succomber à une telle faiblesse et commettre cette erreur ?

Je suis réellement absurde.

Je n'ai personne avec qui partager mes peines et me lamenter sur mon sort. En réalité, je n'ai jamais été entouré d'un grand nombre d'amis. L'unique amie que j'ai eue réellement, c'était Sol. Elle était la seule qui discutait avec moi dans la cour d'école sans idolâtrer mon argent tout en sachant qu'elle vivait dans la pauvreté.

Les différentes personnes de mon école discutaient avec moi purement pour ce que j'avais. Pour mes vêtements et sacs de luxe. Pour ma coiffure très bien apprêtée tous les jours. Pour mon chauffeur, qui assurait mes trajets matins et soirs pour l'école. Ils étaient mes amis principalement pour la maison immense que j'avais.

Ils discutaient avec moi par pur intérêt sans apprendre à connaître la fille que j'étais. Ils m'ignoraient et m'insultaient en dénigrant ma cicatrice dès l'instant où je cessais de leur offrir les luxes dont je disposais.

Néanmoins, je ne suis pas si lamentable que ça en amitié. J'arrive à percevoir la valeur des gens, je suis même capable d'offrir de l'affection à une personne. Mais ils ne pouvaient rien voir de tout cela...

Seule Sol avait la capacité de le percevoir. Sans elle, je me sens si seule, il me reste au moins, Cameron et mon jumeau.

J'arpente du regard la chambre de ma petite sœur comme tous les jours d'ailleurs. Je me souviens qu'elle adorait jouer avec ses poupées. Elle détestait dormir le soir ou faire la sieste les après-midi. Chaque nuit, j'étais dérangée dans mon sommeil pour jouer à un film de Barbie que nous avions regardé à la télé.

Luz MarinaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant