Luz Marina

Chapitre 19. Lâcher prise

Après la visite d'Ayden, je suis restée quelques jours supplémentaires à l'hôpital pour laisser agir la cicatrisation de mes plaies.

Pour mon bonheur incommensurable, Francesco est actuellement en voyage avec l'une de ses maîtresses. Je n'ai jamais été aussi heureuse d'apprendre une nouvelle pareille pour mon retour à la maison.

Je me retrouve par la fenêtre en train de fumer une cigarette, ce qui me procure à cet instant un bien fou.

Mes pensées se dirigent vers Andrea. Je revois ses yeux noirs et son petit visage rond en forme de lutin qui pâlissait sous l'effet de la mort il y a deux semaines et demie de cela. Elle est réellement passée à côté.

Pour être sincère, ça m'aurait fait chier d'apprendre sa mort. C'est une chouette fille finalement, bien au-delà de son côté obscur.

Avec le temps, j'ai réalisé qu'elle avait malgré tout un cœur caché derrière son apparence de femme arrogante et insensible.

Mon téléphone vibre sur ma commode. Je me précipite immédiatement pour le récupérer.

Message de connard :

- Ce soir rendez-vous à l'aérodrome à 19 heures. Ramène un maillot de bain. Et tu viens, c'est non négociable.

C'est une certitude, je vais le tuer. Il n'a pas oublié ce rendez-vous et en complément, il me demande d'apporter un maillot de bain. Il est complètement malade. Ramener un maillot de bain pour exposer mon corps devant lui ?

En aucune façon.

S'il m'emmène dans une piscine, je vais vite l'étouffer dans l'eau. Le pervers et Andrea retrouveront son corps.

Et puis pourquoi moi ? Il va me faire du mal ou tenter d'acquérir une emprise sur moi comme il le fait si bien avec tout le monde.

Il a sûrement conscience que je suis dingue de lui ?! Et il envisage certainement d'en jouer pour mieux me briser ? Où veut-il uniquement s'amuser avec moi pour m'humilier ?

Arrête de t'interroger et fonce.

One Life après tout.

***

Je me suis assoupie pendant quelques heures pour reprendre des forces. Avec désespoir, je conduis mon corps un peu amaigri à la salle de bain avec l'esprit complètement ailleurs et je pars me préparer.

S'il me demande de ramener mon maillot de bain, c'est parce qu'il doit y avoir de l'eau. Je pourrai au moins tremper mes pieds.

Je choisis une robe beige en laissant mes cheveux ondulés tomber gracieusement sur mes épaules. Ensuite, j'enfile des chaussures d'été. Pour le sac, j'opte pour un modèle qui peut contenir au moins une serviette et une arme à l'intérieur, et j'y insère soigneusement mes affaires.

Mon maillot de bain est quand même mis sur moi. Je n'ai absolument pas l'intention de me disputer encore avec lui.

Je ne me déferais pas de ma robe, il ne doit pas apercevoir mon corps, j'en ai trop honte. Il se moquera de moi comme tous les autres d'ailleurs.

Après avoir vérifié qu'il n'y avait personne aux alentours pour éviter d'éveiller des soupçons, je me glisse dans ma voiture et me dirige vers l'aérodrome pour le rejoindre.

En chemin, je profite pour informer mon frère que ce soir, je serai de sortie pour qu'il évite de me chercher.

Je suis entièrement en panique de passer la soirée avec ce fou furieux. Mis à part se disputer, qu'est-ce qu'on pourrait faire ? Rien !