Luz Marina

Chapitre 26. Sauvetage 1

Les heures s'écoulent à une vitesse folle alors que nous sommes installés dans mon salon, sirotant nos boissons et finalisant les derniers détails pour demain.

Ce soir pour moi, il n'y aura pas d'alcool. Ma fatigue est extrêmement violente en ce moment. Je souhaite être en forme et disposer de toutes mes capacités pour demain.

Les garçons discutent comme des individus ordinaires, ce qui me semble presque irréel. Enrique, Cameron et mon pervers rigolent ensemble. Bon, ils s'insultent, mais pour une fois, ils parviennent à avoir une conversation raisonnable.

Javier, cet homme incompris est submergé par la connerie, importune sa cousine également. Il sent que je le contemple, puis m'adresse un clin d'œil accompagné d'un petit bisou, ce qui fait réchauffer mon cœur. Je lui offre en retour un sourire sincère.

Puis je jette un coup d'œil à Ayden qui est prélassé sur son téléphone, m'ignorant radicalement. Quel con celui-là.

Nous n'avons toujours pas eu notre discussion. Et je sens que ça ne va pas être de tout repos avec cet homme colérique et macho.

Simultanément, je traverse ma main dans mon cou pour vérifier si mes chaînes sont toujours présentes.

Ayden accorde une importance absolue à sa chaîne comme je la porte à la mienne. Mais il me l'a offerte. J'espère la garder toute ma vie en faisant tout ce qui est en mon pouvoir pour qu'il ne me haïsse jamais.

Je vois Cameron retirer un sachet de cocaïne de sa poche. J'effectue un bon du canapé en l'arrachant de ses mains immédiatement.

- Pas de ça ce soir ! Articulais-je glacialement.

- C'est pour s'amuser, Luz Marina.

- Un vrai narcotrafiquant ne consomme pas sa propre marchandise espèce d'imbécile.

Cameron n'en consomme pratiquement jamais. Je ne comprends pas pourquoi il souhaite en prendre ce soir.

Si je fais cela, c'est exclusivement pour Javier qui entretient une dépendance à cette merde. Je ne veux plus qu'il touche à cette drogue. Il souffre énormément. Cependant, il doit trouver un autre moyen pour pouvoir étouffer sa douleur. Du moins, celle-ci n'est pas la bonne.

Et par-dessus tout, je ne souhaite pas qu'il se mette à faire une overdose. Le perdre serait insupportable pour moi, tout comme le voir souffrir davantage.

J'ai vu tant de gens succomber à des overdoses à cause de cette merde. Une femme est même morte sous mes yeux dans les toilettes à cause de cela. Le massage cardiaque et l'arrivée des secours n'ont pas permis qu'elle se réveille.

Quelle ironie lorsque ma propre famille est directement impliquée et se soucie peu des conséquences de leurs actes sur les consommateurs.

- Tu fais chier, Luz. Rétorque Cam.

- Je sais. Dis-je effrontément.

Je me rends dans la cuisine pour verser le contenu dans l'évier.

- Ce gramme coûte très cher, Luz Marina Beltran. Hurle Cameron au salon.

- Rien à foutre. Hurlais-je à mon tour, ce qui fait exploser les autres de rire au salon.

J'arrive même à discerner le rire subtil de l'homme qui fait battre mon cœur.