Luz Marina

Chapitre 49. Ne t'envole pas

⚠️ Violence

Bonne lecture mes petites Lumières ❤️

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How Do I Say Goodbye - Dean Lewis (pendant tout le chapitre)

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Quelques heures après le décès d'Enrique...

L'odeur de l'océan et le bruit des vagues qui frappent entre elles m'apaisent légèrement. Je referme mes yeux en me laissant porter par ce bruit envoûtant et en suppliant qu'elles m'emmènent avec elles.

Ça fait des années que je ne respire plus convenablement. Mais ce soir, je perds totalement mon souffle.

Ma moitié s'est envolée...

J'ai vraiment envie de le rejoindre. Je respecte tellement les personnes qui restent malgré tout en vie et se battent contre la vie, quand on a tout simplement plus envie de vivre.

Je vais faire de mon mieux pour la famille qu'il me reste...

Mais comment pourrais-je encore avancer sans lui ? Comment pourrais-je posséder encore de la force et me construire une vie, lorsque lui, il ne respire plus ? J'ai l'impression d'avoir épuisé tout le quota de force que je détenais.

Maman, Sol et toi Enrique...

Maman m'a toujours dit de positiver, mais comment pourrais-je faire ça quand nous perdons des êtres aussi irremplaçables ?

Je me retrouve deux ans après sur cette plage où j'étais tellement radieuse. La plage où je me suis donnée à lui. L'endroit où tout a changé dans ma vie et qui marque à cet instant le début de ma fin.

Oui le début de ma fin. Parce que je sais que je ne serai plus jamais la même personne après ma vengeance.

La journée devait bien se dérouler... Ayden et moi avons scellé notre amour. Cameron s'est enfin réveillé. Cette journée devait se passer tellement différemment et être parfaite.

C'est pour cette raison que j'ai souvent éprouvé la crainte du bonheur. Étant donné que la réalité vient constamment te vomir au visage l'instant d'après.

Je ne savais pas où partir. La seule chose qui m'a traversé l'esprit, c'était cette plage où je me suis sentie comme chez moi la première fois où j'y ai posé les pieds.

Quand j'ai quitté chez les Cardona, Ayden a demandé aux autres de me laisser m'en aller. Je n'ai pas compris son geste en sachant que nous sommes en danger et que les hommes d'Osvaldo sont proches.

Et puis merde. Je n'ai plus de force pour réfléchir correctement...

Soudain, je sens son odeur. Il est là. Il est venu me rejoindre. Je tourne vers ma gauche et je l'aperçois s'installer près de moi en contemplant les vagues.

Sans aucun mot et sans aucun contact, nous nous retrouvons tous les deux comme deux inconnus à fixer un point inconnu dans l'eau, perdu dans l'obscurité.

Seuls les rayons de la lune scintillent légèrement sur nous.

Après de longues minutes dans le silence, je commence :

- J'ai perdu ma mère à l'âge de sept ans. Cette journée a été à la fois le plus beau jour de ma vie ainsi que le pire.

Je n'étais pas prête à le raconter il y a deux ans. Mais ce soir, c'est le moment approprié. Je m'empare d'un coquillage en l'installant fermement dans le creux de ma main.