L'agacement de Jimin s'était tassé. Bien qu'il eût été très en colère contre Seulgi, il ne pouvait lui en vouloir pendant longtemps. Elle était son amie après tout. Elle ne voulait que son bien. Elle était peut-être allée un peu loin dans ses paroles, mais si elle avait eu raison sur un point, c'était bien sur le rapport professionnel que Jimin avait complètement laissé de côté. D'un point de vue personnel aussi, il s'était laissé aller. Jimin devait se reprendre en main. Ainsi, il s'était résolu à retourner en ville. Après une longue journée passée à enseigner devant plusieurs groupes d'élèves, il fut de retour dans son appartement. Jimin vivait sous les toits d'un vieux bâtiment qui méritait d'être rénové. Malgré une apparence quelque peu dégradée, Jimin gardait une place particulière dans son cœur pour cet immeuble, qu'il trouvait plein de charme. Il y tenait beaucoup. Il s'y sentait bien. Il y faisait bon vivre. Les voisins étaient pour la plupart à la retraite et était fort agréables. Quand bien même, Jimin n'y passait pas autant de temps qu'il le souhaiterait. Cela pouvait se constater en vue de cette couche épaisse de poussière qui recouvrait les meubles. Ses études prenant trop de place, il s'était résigné, quelques années auparavant, à désencombrer l'espace afin de s'installer dans ce petit atelier à l'orée de la forêt pour tout y stocker.
Jimin vivait seul. Son appartement couvrait amplement ses besoins. Relativement minimaliste, Jimin se contentait d'une chambre, d'un séjour et d'une petite pièce qui lui servait à la fois de bureau et de bibliothèque. La déco était sobre, mais présente et représentative des goûts du chercheur. Les meubles étaient chinés. Quelques plantes déshydratées étaient disposées dans l'un ou l'autre coin. Quelques vieilles peintures sans valeur particulière couvraient les murs, ainsi que quelques pages remplies d'annotations qu'il accrochait au mur afin de se souvenir des pensées qu'il avait eu tard dans la nuit. Des montagnes de livres se retrouvaient dans chaque recoin des pièces, l'une posée sur le sol, une autre sur un guéridon, d'autres sur une commode... Selon son humeur, Jimin se penchait plutôt sur un livre d'Histoire, ou alors, un roman d'aventures qui était la bienvenue quand il avait envie de se changer les idées.
Jimin venait de déposer sa sacoche qu'il emportait à chacun de ses cours près du bureau. Ce fut alors que son téléphone portable vibra dans la poche de son pantalon noir. Il décrocha aussitôt.
— Allô ?
— Jimin ? Tu es enfin de retour ?
C'était Seulgi. Celle-ci avait cherché à le joindre à plusieurs reprises. Elle fut laissée sans réponses jusqu'alors. Quand ce dernier décrochait avant même que la troisième sonnerie ne retentit, cela signifiait qu'il avait repris un rythme de vie un peu plus adéquat, au milieu de la civilisation.
— Oui, je suis de retour, déclara-t-il.
— Tout va bien ?
— Je vais bien, lui assura-t-il.
Un moment de silence ponctua leur échange. La tension demeurait entre les deux sorciers depuis la dernière visite de Seulgi à l'atelier.
— Je tenais à m'excuser, reprit soudain Jimin. Pour la dernière fois. Je n'ai pas été très sympa avec toi. Je n'aurais pas dû réagir comme je l'ai fait.
— Non, je peux comprendre. Tu n'as pas à t'excuser pour ça. Je viens toujours me mêler de choses qui ne me regardent pas. Je n'aurais pas dû insister.
— Le climat est un peu étrange ces derniers temps. Je ne suis plus vraiment moi-même.
— L'équinoxe approche. Cela pourrait expliquer bon nombre de choses.
— Tu connais mon avis à ce sujet. Je crois plutôt avoir l'esprit préoccupé. Rien dont je ne pourrais te faire part par téléphone, conclut-il. Tu as quelque chose de prévu ce soir ?
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𝐛𝐥𝐚𝐜𝐤 𝐬𝐰𝐚𝐧 ℎ𝑜𝑝𝑒𝑚𝑖𝑛
Fiksi PenggemarFuir. Jimin ressent cette envie irrépressible constamment. Il s'éloigne de la ville de Sungye et longe dangereusement la rivière Han, frontière de l'entre deux mondes. Par-delà les eaux se trouve la forêt interdite. Nulle créature n'est priée de s'y...