Chapitre 17

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San Diego. CA. 23 Novembre. 20:36. Chez Tao.

Je respire lentement, comptant mes respirations.
C'est le moment.
Je stress mais le courage s'empare de moi. Je dois en profiter.

Mon cœur bat à mille à l'heure.
Mon corps commence à trembler, j'ai mal au ventre.
La gorge nouée, je prend la parole :

- Bon... je crois que c'est à mon tour.

Elyo tourne rapidement la tête vers moi.
Il m'interroge du regard, il essaie de comprendre ce que je m'apprête à dire.
C'est celui dont la réaction me fait le plus peur.
Je détourne alors le regard, fuyant la réalité.

- Vous avez tous dis pleins d'anecdotes, drôle ou moins assez récente. J'avale la bile qui se créée dans ma gorge puis reprend. Alors que moi je ne vous ai parlez que de mon enfance, l'époque où tout allait bien dans mon petit monde. Je ris nerveusement.

Je vois Elyo du coin de l'œil froncer les sourcils. Il ne doit pas comprendre ce qu'il se passe. Je ne lui ai que très peu parler de moi dans ma version intime, alors ça se comprend.

Je m'arrête une seconde et me remet à parler :

- Vous savez que je n'aime pas parler de moi, ou plutôt de la moi adulte, enfant ça ne me dérange pas, certes je suis nostalgique mais ça me rappelle de bons souvenirs. Enfin bon, je pense que c'est a mon tour de vous parlez de moi plus intimement. Que vous connaissez un peu plus la vraie Moon.
La brisé.

Mes jambes tremblent plus intensément, mes pieds tapent au sol en signe de stress.
J'échange un regard avec Elyo qui comprend immédiatement que je ne suis pas très bien.

Il dépose sa main sur ma cuisse qui fait arrêter immédiatement les tremblements de mes jambes.
De plus, une sensation étrange se produit à nouveau dans le bas de mon ventre.

Je regarde sa main, puis lui.
Il doit penser que je veux qu'il l'enlève puisqu'il a un mouvement de recul.
Mais à ce moment là je l'arrête net et repositionne sa main avec la mienne par dessus.

C'est au tour d'Elyo de parler :

- Moon, tu sais, c'est pas grave si tu ne nous dis rien. On comprend, tout le monde n'aime pas parler de sois, surtout si ça nous rend mal. Ne te sens pas obligé.

- Oh ! Ne t'inquiète pas Elyo, je me sens prête à baisser ma garde avec vous, du moins sur cette partie de ma vie. Je ne me sens pas obligée. Ma voix douce ne trahit pas mon vacarme intérieur.

Je lui adresse un clin d'œil suivit d'un léger sourire en coin peu rassurer. Par conséquent, il referme un peu plus sa main sur ma cuisse, libérant encore et encore cette sensation dans mon corps.

J'inspire puis expire.

- Bon, alors, par où commencer. Je réfléchis un peu. Ok, je vais y aller direct, c'est ce que j'ai toujours fait.

Je prend une grande inspiration.
Ma main sur celle d'Elyo me rassure énormément.
Et puis il s'est mis à dessiner des ronds sur le dessus de ma main, ce qui m'apaise encore plus.

Ok, ça va bien se passer Moon.

- Mon père nous a abandonné, ma mère et moi, un mois après ma naissance. J'ai grandi sans figure paternelle. Voilà, une des raisons pour lesquelles j'ai « peur » des hommes, et les conséquences qui peuvent s'y frotter.

Je lâche tout l'air de mes poumons.
Une larme se verse sur ma joue.
Ouf. Voilà c'est sorti.
Je me sens plus légère, comme séparée d'un poids.
Personne n'est au courant des traumatismes de ma vie mis à part ma psy et Dash.
Mes yeux instinctivement fermés à cause de la peur, s'ouvre lentement quand j'entends le crissement des chaises.

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