Chapitre 20

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San Diego. CA. 2 décembre. 19:30. SuperMarket.

Elyo m'a embrassé.
J'ai embrassé Elyo.

Une semaine que je l'évite, que je minimalise nos discussions, que je fuis son regard.
Pourquoi ?
La peur, ça vous suffit comme réponse ?
Oui j'ai peur, peur qu'il regrette, peur que je le dégoûte, peur du concret, peur qu'il aille trop loin sans mon accord, peur qu'il ne m'aime pas tel que je suis.

Pourquoi avoir peur alors que j'ai confiance en lui ?
Parce que quand on a pas confiance en sois et qu'on a toujours été rejetée, ce n'est plus très simple.
Même si avec Elyo, c'est différent.

Qu'est ce que je ressens pour Elyo ?
J'en ai aucune idée !
Je sais que je tiens fort à lui, qu'il me plait énormément sur tous les plans, que j'ai confiance en lui, qu'il m'a toujours comprise, qu'il est a mon écoute et qu'il ne veut que mon bien.
Mon dieu ! J'ai peur de l'aimer et de ne plus avoir de carapace au cas où il y aurait une fin.
Je ne veux pas être vulnérable.
Pourtant c'est une des définitions de l'amour : la vulnérabilité.

Et puis qui me dit qu'Elyo veut quelque chose avec moi ?
Qui me dit qu'il m'aimera malgré mes blessures et mes cicatrice ?
Qui me dit qu'il a aimé notre baiser ?
Parce que bon dieu ce que je l'ai aimé ce baiser !

Est-ce qu'il me manque au moins ?

Toutes mes pensées sont immédiatement balayées lorsqu'un client m'interpelle.

- Mademoiselle ? Où sont les bières ?

- Au fond du magasin, à droite. Répond-je en lui souriant.

J'ai embauché depuis 30 minutes et Elyo, comme depuis une semaine maintenant, occupe sans arrêt mes pensées.

J'aurais voulu naître avec un bouton off pour m'arrêter de réfléchir.

Le client de tout à l'heure revient vers moi, me donne son pack de Desperados et un sachet de nouille instantané, je scanne les articles, il paie et s'en va.

A ce même moment, mon cœur est prêt à s'arrêter.
Un grand et jeune homme au cheveux et yeux noir entre dans le magasin.

Toujours aussi beau.

Même si je ne l'ai pas vu depuis une semaine, il est comme la dernière fois... en plus sec.

Nous échangeons un regard que j'ai trop rapidement fuis puis il part au fond du magasin aller chercher je ne sais pas quoi.

Il revient, les bras chargés de sauce tomate, béchamel à réchauffer, Fromage râpé, pâte à lasagne, ainsi que de la préparation à cookie.

Il me passe ses articles, je les scanne sans même lui jeter un regard, alors que lui, je sens ses yeux rivés sur mes faits et gestes.

Gênée, je lui indique le prix, il me tend un billet, je lui rend sa monnaie, toujours sans aucun regard.

Après plusieurs secondes, il est toujours là et il brise le silence.

- J'aimerais bien un rendez-vous aussi.

Un rendez-vous ? Un rencard ?
Comme d'habitude, mon corps trahit mes émotions que j'essaie tant bien que mal de dissimuler. Un léger sourire s'étire sur mes lèvres, ce qui fait apparaître ma fossette.

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