Chapitre 30

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San Diego. CA. 24 décembre. 09:36.
Chez Moon.

Elyo...
Ses cheveux noirs.
Ses yeux ténèbres.
Elyo...
Ses lèvres rosées.
Sa fossettes miroitant la mienne.
Elyo...
Ses longs cils bruns.
Ses deux grains de beauté sous son œil droit.

Et me revoilà en train de penser à lui, encore.
Comme depuis trois semaines.
Depuis la matinée où j'ai commis cette erreur.
L'abandonner.
L'abandonner comme j'avais peur qu'il le fasse.
Alors j'ai préférais le faire avant et désormais, je le regrette depuis vingt-et-un jour.

Hier, quand il nous a rejoint, de sa voix grave qui m'a fait frissonner de la racine des cheveux jusqu'à la dernière goute de sang dans mes orteils, a réveillé en moi une flamme que je pensais éteinte alors qu'elle s'est mise à brûler de plus belle.
Cette voix qui fait vibrer mon corps à chaque sonorité, qui me transcende l'âme comme personne n'a pu le faire.

Alors, ça donne ça l'amour ?
C'est un sentiment étrange, qui te fait perdre tes moyens, te fait perdre ton bon sens mais qui te réanime, te transforme, te consume.
Qui te brûle.

Elyo s'est simplement assis, sourit puis il s'est mis à débattre avec ses meilleurs amis. J'ai moins parlé en sa présence, sûrement intimidée mais également impressionnée.
Je l'idolâtre et c'est sûrement trop tard pour revenir en arrière, mais je crois que je m'en fiche pas mal.

Je n'ai jamais été amoureuse et je ne comptait pas l'être un jour.
Et davantage depuis cette nuit glaciale de décembre.
Mais quand la bonne personne pointe le bout de son nez devant ton petit minois, comment s'y refuser ?
Cette personne qui te comprend à la perfection, qui te vois comme la plus belle des étoiles, qui t'écoutes et te comprend, qui a la même âme que la tienne finalement.

Dans mon cas, son prénom s'y tiens en seulement quatre merveilleuses lettres, gravé trait par trait, avec délicatesse, dans chaque cellules de ma matière grise.
E-L-Y-O.

Et comme une débile, je l'ai abandonné...

*

Mon réveil clignote les nombres zéro-neuf et trente-neuf en barre rouge.
Je suis allongée, telle une dépressive, dans mon lit deux place, seule, entourée de coussins poilus et noir.

Je dévisage le plafond comme si il se moquait de moi, mes livres me hurlant d'en ouvrir un pour zapper ces prochaines quarante-huit heures, se nommant « Noël ».

Une fête appréciée de tous, qui résume chanson, rire, surprise, nourriture, compagnie et magie.

Noël que j'ai passait toute ma vie avec mes grands parents, où nous décorons la maison avec des guirlandes lumineuses et des décorations rouges et vertes.
Où le soir du vingt-quatre décembre nous mangions comme des rois, les merveilleux plats cuisinait par mon papi.
Où le matin du vingt-cinq, dès les premières notes de lumière, je les réveillais en sautillant sur leur lit afin d'aller ouvrir les cadeaux.

Où tout me paraissait si léger.

Que ce soit dans mes yeux ou dans les leurs, ils brillaient de mille feux, étincelant la magie de Noël.

L'année où ils sont décédés a été le début de mon propre enfer.
Ma mamie est décédé trois jours après mon seizième anniversaire, soit le 2 juin d'un cancer du pancréas auquel elle s'est battu chaque jour de sa vie, pour sa famille.
Le chagrin a emporté mon papi deux mois plus tard.

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