Soulmate

Chapitre 35

San Diego. CA. 3 février. 15:01
USD.

Un mois.
Un mois était passé et je renaissais enfin.

Mes notes en littérature française et anglaise sont excellentes.
Les crises d'angoisse n'ont vu le jour que deux fois ce mois-ci.

Idris et son équipe de foot sont à leur apogée alors que le Super Bowl arrive dans quelques jours.
Victor nous à annoncé qu'il avait « enfin » une touche, avec une prénommée Poly.
Tao à un contrat avec une galerie d'art dans l'avenue Tenth qui exposerait ses photographies l'année prochaine.

Et Elyo ? Et bien, nous sommes en flirt.
Ou du moins, c'est comme ça que je le vois.
J'ai honte en vous révélant que j'ai fait des recherches sur tik tok pour mettre un statut à notre relation.

Nous sommes très proche physiquement.
Malgré qu'on ne s'embrasse pas, ou du moins pas en public.
Selon les garçons, nous sommes en couple.
Mais personnellement, je préfère attendre que ce soit officiel avant de le prétendre.
C'est important pour moi.
Je n'ai jamais eu de petit copain. Je n'ai jamais embrassé quelqu'un devant les yeux globuleux des humains. Je n'ai jamais étais amoureuse.

Mais, ne jamais dire jamais, non ?

Puisque je suis amoureuse d'Elyo. Follement même.
Est-il fou amoureux de moi, lui ?
Voilà la question que je me pose depuis un moment.

Je me répète sans cesse que ce n'est rien si il n'est pas amoureux. Il peut avoir des sentiments sans forcément ressentir ce truc au fond de la poitrine qui le brûle d'une flamme inexplicable. De se sentir vide en mon absence.

*

Je suis assise au dernière étage des tribunes du gymnase de basket-ball de USD.
L'équipe de basket est superbe. Ils possèdent une complicité de digue au sein de l'équipe, avec une cohésion parfaite sur le terrain et une prévision de jeu à couper le souffle.

Mais bien sûr, leur capitaine ne peut qu'être le meilleur. En tout objectivité, bien sûr.
Elyo a une facilité ahurissante à se déplacer, attraper le ballon, et se propulser jusqu'au panier.
En plus d'être un attaquant rusé et précis, il s'avère être un défenseur qualifié et puissant. Aucun attaquant adverse ne touche de balle lorsqu'Elyo est sur son chemin.

L'équipe des Aztecs cours autour du terrain, monte et descende les escaliers des tribunes ( accompagné d'un clin d'œil à chaque passage d'Elyo qui m'est directement adressé ), des échanges de balles, de la technique et d'un petit match.

En attendant, je suis sur mon ordinateur à écrire mon prochain devoir.
Il est le devoir le plus important du semestre. Si je me loupe, je devrait repasser cette année.

C'est le pire sujet sur lequel j'aurais pu tomber.
Je dois écrire un plaidoyer pour le violeur d'une jeune fille.
Un vrai cauchemar.
Une nouvelle vision de cette nuit-là.
Mais je ne peux montrer mes traumatismes.
Mes peurs. Ma subjectivité.

J'ai demandé à changer de sujet, pour des raisons évidentes. Mais ce sont des sujets par élèves tirés au hasard.
La note est tellement importante qu'ils ne peuvent rien y faire.

Alors je m'adapte.
Et je sens que des larmes arrachés à ce souvenir vont couler.

« Mais quoi de mieux qu'un retour dans ton passé pour y faire face une bonne fois pour toute, et en ressortir plus forte par la même occasion. » m'avait dit Elyo lorsque je lui en avait parler.
Il n'a pas tord. Encore une fois.
Et je compte bien affronter mes démons.
Même les plus sombres. Les plus terrifiants.