Ne me dis pas je t'aime [Law X OC]

Chapitre 5 : Ta présence fatigante

Ce n'est qu'un faible ronronnement. Un bruit sourd mais redondant qui s'insinue dans son sommeil. D'abord, il la dérange, la ramène peu à peu à la réalité, puis la réveille définitivement. Les deux coups d'accélération finissent de faire sursauter Hiyori. Elle baille, s'étire, regarde l'heure sur son téléphone puis râle. Qui est l'abruti qui fait rugir son moteur en bas de leurs fenêtres ? Lui, évidemment. Les cheveux en bataille encadrant son visage encore endormi, la rousse jette un œil dans la rue. Il est là, redressé sur sa moto, son casque posé devant lui et une main replaçant quelques mèches brunes. Elle soupire.

" T'es un cliché ambulant toi, lui crie-t-elle en ouvrant sa fenêtre, penchée au-dessus du vide.

- T'es prête ? Questionne en retour Law, connaissant déjà la réponse au vu du haut décoloré et beaucoup trop large que porte son interlocutrice.

- Mon réveil n'avait même pas encore sonné.

- J'aime arriver en avance.

- Et bah pas moi. Monte, parce que je compte pas me presser. Troisième étage, deuxième porte à gauche, c'est ouvert. "

Sans attendre une quelconque réponse, Hiyori referme sa fenêtre. La journée commence mal. À nouveau, un large bâillement particulièrement sonore manque de lui décrocher la mâchoire tandis qu'elle ouvre sa porte de chambre pour se rendre dans le salon. Shachi lève la tête de sa tasse de café, intrigué.

" Deux questions. Qu'est-ce que t'as à beugler dès le matin ? Et surtout, pourquoi t'es réveillée en avance ?

- T'es pas prêt pour ce que je vais te dire, souffle son amie.

- Hum ?

- Je sors avec le nouveau, et il monte actuellement les escaliers. "

Il n'est, en effet, pas prêt. L'étudiant manque de s'étouffer avec sa gorgée, surpris par l'annonce pour le moins inattendue. Il connaît la jeune femme, et la saison des amours est loin de l'intéresser. En face de lui se tient plutôt un être humain jamais satisfait, préoccupé par ses résultats sportifs et la bonne santé de ses proches. Quelques aventures sans suite ont froissé ses draps ces dernières années, mais la rouquine n'y donne jamais suite. Pour le rassurer, voyant que son colocataire ne tardera pas à tourner de l'œil sans plus d'explications, Hiyori lui raconte en détail le pacte qui la lie désormais au brun ténébreux le plus demandé de la faculté.

" Tu balances pas tout hein, sinon le plan tient plus ! Lui fait promettre la rousse.

- Nan mais oui, mais c'est n'importe quoi votre... "

La conversation est coupée court par l'arrivée de l'intéressé, accueilli par un soupir de notre protagoniste qui le détaille de haut en bas, plantée en t-shirt trop long et culotte au milieu de l'appartement. Lui, casque à la main, arbore un jean noir épousant parfaitement ses longues jambes et particulièrement un postérieur attirant pour n'importe quel regard. Un haut jaune orangé, dont les manches retroussées laissent apparaître ses nombreux tatouages, couvre ses épaules. Le contraste ne peut pas être plus appuyé.

" Law, Shachi. Shachi, Law, indique la jeune femme d'un air blasé. Le café est là, fais comme chez toi.

- Très convaincante l'amoureuse transit, lui lance son ami en pouffant.

- Je suis conquis, ajoute le nouveau venu et son sourire en coin qu'elle ne fait que détester jour après jour.

- Je vous emmerde. "

Deux doigts d'honneur lancés à leur encontre plus tard, Hiyori part se changer. Exit les shorts si ses fesses doivent désormais se poser sur la selle d'une moto. Elle opte pour un jean classique, slim, qui rentrera parfaitement dans sa paire de Dock Martens, et un débardeur blanc. À la pointe de la mode, comme toujours.