- Aïe !
Hiyori contracte son bras par réflexe, au simple bruit du mécanisme qui vrombit et avant même que l'aiguille ne touche sa peau.
- On va pas s'en sortir, soupire Law en raffermissant sa prise. Ça prend deux minutes, Hiyo.
- Mais tu m'as dit que ça faisait mal.
Pour une fois, la moue renfrognée de sa petite-amie ne fait pas fondre son cœur. Il lève les yeux au ciel.
- Évidemment, c'est pas un tatouage Malabar.
De son coude, il lui bloque l'avant-bras sur la table basse et commence son œuvre. Il s'applique comme s'il s'agissait d'une porcelaine fragile et dessine la lettre sur son poignet. Pour la première fois, son aiguille achetée outre-Atlantique sert autre part que sur sa propre peau : celle d'une future diplômée - peu sereine - qui n'ose pas regarder l'homme qu'elle aime scarifier son épiderme. Prenant sur elle pour ne pas bouger, elle fixe la main droite de Law. Il pèle déjà autour des traits d'encre qui recouvrent désormais l'ancien dessin smiley. À la place, trône une montre stylisée dont les aiguilles sont bloquées sur minuit. Là où tout peut finir et commencer, avait-il expliqué.
- Voilà !
- Déjà ? S'étonne la nouvelle membre du cercle plus très fermé des tatoués.
Law ne daigne pas répondre et range son matériel. Hiyori contemple l'œuvre, un A majuscule incrusté au centre de son poignet gauche, le prolongement du cœur. Sa peau la brûle encore un peu, mais la satisfaction de savoir cette petite lettre à jamais avec elle l'emporte. Elle se relève et se jette au cou du brun pour l'embrasser.
- Il est trop beau !
Le compliment le fait sourire. D'un rapide coup d'œil, il vérifie l'heure sur le four de la cuisine.
- On a un peu de temps avant que les autres arrivent... Chuchote-t-il à l'oreille de la jeune femme.
Le sous-entendu la fait glousser, tout autant que les baisers qu'elle reçoit le long du cou. En un rien de temps, leurs vêtements tracent un chemin jusqu'à la chambre d'Hiyori d'où s'élèvent rires, plaintes et soupirs.
Une odeur de petits-fours chauds s'élève dans la pièce tandis que les derniers arrivés, Shachi et Ikkaku, passent le pas de la porte. Hiyori trottine vers eux, le poignet en avant pour leur montrer l'œuvre d'art. Tous y ont eu droit dans le petit comité présent ce soir. Comme s'il s'agissait d'une fête comme une autre, la rousse discute et sirote lentement sa seule bière. Elle n'aime pas les adieux. Bien sûr qu'ils s'appelleront, se reverront, mais les deux énormes valises qui trônent dans l'entrée marquent leur départ imminent. Dans tous les cas, elle ne remettra jamais les pieds ici. Les tourtereaux emménagent ensemble durant l'été et Marco cherche une maisonnette plus près de l'hôpital.
- J'y pense, souffle l'interne près de Robin et Penguin. Il va rencontrer Shanks.
Les nageurs ricanent en silence. Imaginer le père Akagami face au premier prétendant de sa fille ressemble plus à une mauvaise scène de comédie française qu'à un moment solennel.
- Je prends les paris, il ne tient pas vingt-quatre heures sur le continent, assure le brassiste.
- Je te suis, valide Robin en posant sa main sur la sienne.
- Allez, avec sa belle gueule je lui donne quarante-huit heures.
Marco scelle le pari. Assis dans le canapé, Law, à mille lieux de savoir ce qui l'attend, montre les réseaux sociaux du tatoueur qui l'accueille en stage dès la semaine prochaine en centre-ville de Montréal. Ikkaku parcourt les photos et dessins d'un œil impressionné.
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Ne me dis pas je t'aime [Law X OC]
Fiksi PenggemarQuand l'homme le plus convoité de la faculté propose à Hiyori de devenir sa fausse petite-amie, elle pense à une blague. Mais Law est bel et bien sérieux. L'une est sauvage et colérique ; l'autre, dragueur et solitaire. Un duo que tout oppose, oblig...