L'idée germe depuis quelques jours dans l'esprit de Law. S'il aime plaire et sait parfaitement que son regard mystérieux rehaussé d'un petit sourire en coin fait fondre les cœurs, la tranquillité lui sied tout autant, voire plus. Pouvoir terminer l'année en respectant le métro, boulot, dodo, habituel lui irait sans problème. Pourtant, dès son arrivée dans la salle, les sollicitations sont allées bon train. Ses pulsions ne l'ont pas aidé. Attiré par ses envies, il a ramené Nami chez lui, histoire d'assouvir ses besoins. De toute façon, elles sont toutes à ses pieds. Sauf elle. Cette rousse qui a soutenu son regard dès le premier jour, affichant presque un dégoût dès qu'elle pose les yeux sur lui. Et si... Cet ordinateur noyé sous le café lui donne le prétexte parfait. Son plan entre en jeu et Hiyori en sera la clef.
" Écoute, souffle-t-il en s'asseyant à côté d'elle. La thune c'est pas un soucis, je te rachète un ordinateur deux fois plus puissant dans trois jours. Mais en échange j'ai besoin que tu m'aides à ce que la terre entière me foute la paix.
- Mais t'es complètement cinglé toi. "
Pourtant, le projet ne sonne pas si fou à ses oreilles. Cet ordinateur, il lui a coûté un bras. Loin d'être une machine de guerre, il lui permet surtout de suivre les cours et de faire tourner au plus bas ses logiciels de dessin. Elle ne peut pas s'en passer, surtout pour cette dernière année. Au pire, j'appelle papa. Non. Impossible. Sa famille ne roule pas sur l'or et le départ aux Etats-Unis de Luffy a déjà donné matière à dépenser une partie des économies. D'autant plus que le loyer de sa colocation ne se paye pas tout seul. Soupire. Hiyori tend ses bras sur la table, repoussant au plus loin son ordinateur grillé pour s'affaler sur le bois vernis du bureau. Elle doit gérer seule, mais l'argent ne pousse malheureusement pas sous sa chaise grinçante.
" T'es pas un peu jeune pour être déjà un sugar-daddy toi ? Questionne-t-elle en se tournant vers son interlocuteur.
- Tu marches ?
- Si t'en as tellement marre que des meufs te tournent autour, dis-leur.
- Plus simple et efficace si tu fais effet de répulsif.
- Sympa, souffle notre protagoniste.
- Deal ?
- Deal. "
Déjà dépitée d'avoir accepté cet échange, la rousse fixe Law droit dans les yeux pour poser ses conditions. Hors de questions de laisser cet énergumène prétentieux mener la danse. Un ordinateur contre trois mois de fausse relation : une contrepartie digne de films d'amour à l'eau de rose. Qu'est-ce que je fous ? Sérieuse et concentrée, Hiyori lève sa main face au visage contenté du brun. Un doigt se dresse, pour la première règle : pas de baiser. Les suivantes ne tardent pas à s'enchaîner au fur et à mesure des réflexions de l'étudiante. Ils peuvent arriver ensemble le matin s'il passe la chercher, mais elle ne sera jamais disponible le soir en semaine.
" On devra bien se montrer en soirée de temps à autre pour être crédibles, souligne-t-il.
- Y'aura bien assez d'occasions, Shachi invite toujours du monde. D'ailleurs y'a une soirée après le week-end, vu qu'on n'a pas cours mardi matin.
- Un lundi ?
- C'est Shachi, te pose pas de questions. "
Le mensonge est ficelé. Ils se connaissent depuis la rentrée, sortent ensemble à compter d'aujourd'hui et joueront le parfait petit couple à l'université.
" Et toi, tes conditions ?
- J'en ai qu'une, chuchote Law en affichant un sourire hautain. Tombe pas amoureuse.
- Ça risque pas d'arriver. "
Elle le déteste, c'est officiel.
Son palpitant bat la chamade, bien plus que lors de n'importe quel examen. Hiyori ne peut s'empêcher de faire les cent pas dans l'appartement, son regard attentivement porté sur Shachi. Tournevis à la main, il tente de démonter l'ordinateur noyé sous le café de notre protagoniste pour en retirer le disque dur. Il lui a pourtant répété une dizaine de fois : l'étape la plus difficile reste à venir, à savoir prier pour que le boîtier n'ait pas grillé lui aussi. Plus que son projet de groupe à rendre au plus vite, la rouquine veut récupérer ses photos, ses vidéos, ses cours de ces quatre dernières années et l'ensemble de son portfolio. Un calvaire. Alors qu'elle dessine un énième cercle au milieu du salon, son portable émet cette sonnerie qui a le pouvoir de dissiper tous ses problèmes. Le premier opening de son animé préféré, et celui de son petit-frère : Two Piece.
" Salut l'américain ! S'exclame-t-elle en décrochant.
- Hiyo faut que je te raconte la rentrée était géniale, je me suis inscris dans trois clubs différents, les gens sont super sympas, la bouffe est pas ouf mais c'est à volonté, l'emploi du temps est chill à mort et y'a des soirées d'organisées tout le temps et...
- Respire, j'ai que ça à faire de t'écouter de toute façon, rit-t-elle en s'asseyant dans le canapé.
- C'est le feu ! Hurle Luffy dans le haut-parleur, ravi de déballer ses journées à sa sœur. Tu viendras me voir dans l'année ?
- Je vais essayer mais je te promets rien.
Silence.
- Lu ?
- J'suis désolé d'être parti, et de pas être là... en ce moment.
- On en a déjà parlé, c'est génial que tu sois là-bas. Et tu sais que j'ai toujours Shachi qui veille au grain, sourit-elle en regardant son ami concentré sur sa tâche.
- Tu veux pas en faire ton mec ? Personne d'autre voudra de toi de toute façon.
- Petit con ! Ce serait affreux, j'aurais l'impression de sortir avec mon propre frère.
- Eurk... "
Un frère d'arme qui, sous ses yeux ravis, lève ses deux pouces en l'air, disque dur à la main pour lui signifier que tout est sous contrôle : branché à son nouvel ordinateur à venir, Hiyori pourra retrouver ses fichiers. Le cœur léger, notre protagoniste se laisse tomber sur le canapé, allongée sur les coussins : il lui reste au moins une bonne heure avant que Luffy ne finisse de raconter sa rentrée.
[Un chapitre un peu plus court cette semaine, mais c'est pour mieux vous gâter au mois de juillet ! Merci de lire, ça me motive à écrire. Et ces deux-là commencent tout juste leur périple de faux couple...]
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Ne me dis pas je t'aime [Law X OC]
FanficQuand l'homme le plus convoité de la faculté propose à Hiyori de devenir sa fausse petite-amie, elle pense à une blague. Mais Law est bel et bien sérieux. L'une est sauvage et colérique ; l'autre, dragueur et solitaire. Un duo que tout oppose, oblig...