Ce ne sont plus les titres aléatoires d'Orelshi qui réveillent Hiyori chaque matin, mais le ronronnement d'une moto. Les moteurs rugissent, puis se coupent. Le temps que la rousse attrape une tasse pour y boire son chocolat chaud, elle sait qu'une tignasse brune va passer le pas de la porte. Il lui faut très exactement quatre minutes et trente secondes pour débarquer, casque à la main, l'autre replaçant éternellement ses mèches rebelles. Lui, la retrouve en culotte et t-shirt au milieu du salon, l'alpague sur ses retards incessants, écope d'un soupir en retour et la regarde rejoindre sa chambre pour en ressortir quelques minutes après, habillée, jamais maquillée, parfois coiffée. Une routine bien huilée après seulement deux semaines de répétition. A cheval derrière son conducteur, la jeune femme profite même des trajets, surtout quand il change de route pour varier les paysages. Parfois, elle lâche sa veste en cuir en écartant ses bras, déséquilibrant au passage la bécane.
"Je t'ai déjà dit que c'était dangereux, souffle Law dans le micro de son casque, relié à celui de sa passagère.
- Viens, on dit que tu m'emmènes jusqu'à la fin de l'année finalement, j'adore !
- Et j'y gagne quoi ?
- Ma charmante compagnie tous les matins, rétorque-t-elle en riant.
- Tu penses sincèrement que je vais dire oui ? "
Il pouffe. Elle boude.
Leur arrivée n'attire plus les regards, à leur grand soulagement. Les curieux semblent se lasser peu à peu. Son énorme sac de sport sur le dos, Hiyori descend de la moto non sans mal, redonnant, comme à chaque fois, son casque à Law pour qu'il l'attache avec le sien.
" T'avais vraiment besoin d'embarquer tout ça ? Questionne-t-il en montrant l'armada du doigt.
- Je vais à la boxe un peu plus tôt ce soir, j'aurais pas eu le temps de repasser à l'appartement.
Le brun hoche la tête, un petit sourire au coin des lèvres qui ne manque pas d'attirer le regard de notre protagoniste. Oubliant de feindre le couple parfait, en route pour sa salle de classe, elle renchérit.
- Pourquoi tu souris ?
- Je fais aussi des sports de combat, enfin, pas en club, mais je m'entraîne, explique-t-il en laissant planer le mystère.
- C'est pas parce que tu casses probablement des gueules comme un caïd dans la rue que t'es bon à la boxe, rigole-t-elle en le défiant du regard.
- C'est un défi ?
- Bah vas-y, viens ce soir.
- Je croyais que t'étais jamais disponible le soir pour jouer la petite-copine, objecte l'intéressé en haussant les sourcils, hautain.
- Je compte pas vraiment te rouler des pelles sur le ring.
- Si t'insistes. "
Il lui sourit tandis qu'elle lui tend son poing fermé pour valider leur accord. Pas le geste le plus travaillé pour renvoyer une image d'amour et de complicité, mais il s'en contentera. L'idée de l'affronter plaît à la rouquine. Finalement, elle le connaît peu. Motard, fêtard, têtu, sûr de lui, dragueur, maintenant sportif. Elle doit l'admettre, ils ne semblent pas si différents, à quelques exceptions prêts qu'elle se passerait bien de ce petit air supérieur qu'il arbore lorsqu'il pense avoir raison. Curieuse, l'étudiante tente de lui soutirer des informations sur ses techniques, sans grand succès. Un rictus amusé sur le visage, il dévie la conversation. Si elle savait, pense-t-il tout en lui tendant une main pour l'aider à porter son énorme sac. Elle refuse, évidemment. Leur arrivée en classe en fait encore chuchoter quelques-unes. Des bruits de couloirs qui n'atteignent pas le faux couple, en plein débat sur le meilleur groupe de musique disparu qu'ils aimeraient voir sur scène. Comme pour toutes les discussions houleuses qui les animent, les deux protagonistes finissent en désaccord et chacun part rejoindre son strapontin l'air renfrogné. Une attitude qui ne manque pas de faire ricaner Shachi, désormais accompagné, à sa gauche, d'Ikkaku. Hiyori la salue tout en posant son lourd attirail sous la table. Le temps qu'elle sorte ses affaires et surtout son ordinateur flambant neuf, ses oreilles trainent quelques rangées plus bas. Des coups d'œil jetés vers elle, et le brun au-dessus, attirent son attention. Elle les entend murmurer, glousser, siffler, des phrases à peine audibles. Elle capte des mots les uns après les autres et comprend. La rouquine attend, patiemment, le regard posé sévèrement dans le dos d'une de ses camarades de classe. Alors comme ça, Law se paierait les services de très jeunes femmes étrangères pour satisfaire ses besoins primaires. Mieux encore, il ferait ça tous les soirs. Wow, quelle bête de sexe... Mais elles sont connes ou quoi.
" Sérieux, vous avez rien d'autre à foutre ? Tonne haut et fort Hiyori en direction des trois jeunes femmes.
Quelques regards se tournent vers elle, dont celui de son meilleur ami et de son pseudo amant. En colère, la rousse se lève de quelques centimètres de son assise, ses coudes appuyés sur le bois vernis de sa table, penchée vers l'une de ses interlocutrices à la poitrine toujours aussi généreuse. Cette dernière se retourne, étonnée.
- T'aimes pas les rumeurs sur ton mec, Hiyori ?
- Et toi Nami, t'aimes pas vraiment quand la rumeur qui dit que tu suces tous les mecs de l'équipe de foot dans les vestiaires circule non ? Questionne notre protagoniste sans se démonter, un regard meurtrier lancé en direction de l'intéressée. Une rumeur c'est juste du bruit, donc fermez-là. "
Si Shachi pouvait lancer une standing ovation, il le ferait sur le champ. Immédiatement, son regard bascule sur Law, dont la mine ne laisse aucun doute quant aux pensées confuses qui agitent son esprit. Lui, souffle du nez, une fois, deux fois, puis rigole. Ses lèvres remontent, laissant apercevoir une rangée de dents presque immaculées. Hiyori se retourne, étonnée, abandonnant à leur honte les trois énergumènes plus bas, et observe le brun contrôler un fou rire naissant. Leurs regards se croisent, elle ricane à son tour, comprenant la scène qu'elle venait de livrer devant un amphithéâtre presque plein.
" S-a-u-v-a-g-e ", lui lance Law du haut de la salle en articulant pour qu'elle lise sur ses lèvres.
Discrètement, elle lui montre son majeur tout en continuant de rire.
" Te fais pas de fausse joie bad boy, j'aime juste pas que des pétasses crachent comme ça dans le dos des gens, rétorque immédiatement la jeune femme lorsqu'elle voit le brun débarquer à ses côtés à la fin du cour.
- T'as vraiment un grain toi ", pouffe-t-il en la suivant pour rejoindre la cafétéria.
Sa chevelure de feu valdingue le long de son dos, dévoilant pas après pas deux fesses rebondies que ne se lasse pas de regarder Law. Il l'aura dans son lit un jour, et si son caractère est aussi virulent qu'en société, il devrait bien s'amuser, se laisse-t-il à penser.
[Encore merci de suivre cette histoire. N'hésitez pas si vous avez des commentaires à faire, tant sur le fond que sur la forme, je suis preneuse de tout ! A dimanche prochain, et en attendant vous pouvez faire un tour sur les autres fanfictions disponibles sur ma page...]
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Ne me dis pas je t'aime [Law X OC]
FanfictionQuand l'homme le plus convoité de la faculté propose à Hiyori de devenir sa fausse petite-amie, elle pense à une blague. Mais Law est bel et bien sérieux. L'une est sauvage et colérique ; l'autre, dragueur et solitaire. Un duo que tout oppose, oblig...