Hiyori se sent attirée, happée par cette ambiance électrique. Une effervescence qui n'a rien à envier aux compétitions de boxe, loin de là. Il y a dans cette atmosphère quelque chose de sauvage, d'incontrôlable, d'interdit. Ces hurlements, cette chaleur étouffante, ces bruits de pas qui crissent sur le sol. Mais surtout ces respirations haletantes des combattants. Elle veut les voir, observer leurs gestes, le regard qu'ils portent l'un sur l'autre. Sont-ils habités d'une rage de vaincre ou d'un sang froid à toutes épreuves ? La rousse se fait aspirer. Pas à pas. Elle s'avance, juste un peu, comme une enfant qui se hisse sur la pointe des pieds pour atteindre le placard à bonbons. Tournant ses épaules pour se faufiler à travers la foule, elle s'infiltre, se baisse, se tortille et grappille quelques mètres, frôlant parfois des peaux transpirantes, respirant des haleines imbibées d'alcool. Mais qu'importe, elle peut enfin les voir. L'un est un géant, un tas de muscles luisant dont les poings, simplement emballés dans quelques bandages, paraissent tels des briques prêtes à s'abattre sur leur adversaire. L'autre est affûté, un corps tendu dont chaque tissu semble à sa juste place, dont les épaules carrées n'engagent rien de bon pour l'homme qui se tient en face. Leurs noms résonnent autour d'elle, acclamés par les parieurs : King et Kaido.
Presque timide, elle n'ose pas se joindre aux cris, mais parierait bien sur King. Moins imposant mais plus précis. Pendant de longues minutes, elle ne décroche pas son regard du ring, émerveillée. Disneyland version cave glauque et odeur de caniveau. Soudain, la rouquine sent une main se poser sur ses reins et l'odeur âcre d'une transpiration excessive irriter ses narines.
" Je vais te tenir compagnie, princesse, lâche un homme d'une voix grasse, agrippant sa veste et sa peau en même temps.
- Tire-toi connard ", réplique-t-elle sèchement en lui jetant un regard sévère, sa main frappant l'avant-bras du badaud au crâne décrépi pour l'écarter de ses hanches.
Hiyori s'éloigne dans un soupir, profitant de cette interruption pour s'avancer un peu plus. Encore un instant, un petit instant, et elle retournera auprès de Law pour qu'il lui fasse un sermon. Ses yeux suivent à la trace les coups portés par les stars de la soirée. Elle s'imagine à leur place. Qu'aurait-elle fait face à ce crochet, parer, esquiver, répliquer ? Son palpitant s'emballe alors qu'un sourire enfantin se dessine sur son visage. Une expression rapidement effacée par le retour de cet homme au regard vicieux et de cette odeur de sueur infecte. Bien plus insistant, il passe son bras par-dessus les épaules de l'étudiante.
" Reste-là toi, tu sais pas à qui t'as à faire ", lui glisse-t-il à l'oreille.
La rousse se sent écœurée. Son corps n'est ni une table à laquelle on s'accoude, ni un objet qu'on manipule sans autorisation. D'un geste, elle roule des épaules pour dégager son bras et vient aplatir sa paume, avec force, contre la poitrine de l'énergumène. Bien à plat, à quelques millimètres en dessous des côtes. Puis, contractant son bras, elle en profite pour enfoncer ses doigts dans sa chair. L'effet est immédiat : l'homme recule sans un bruit, son souffle coupé par le choc contre sa cage thoracique. Ça s'est fait, il m'emmerdera plus. Satisfaite, notre protagoniste fait volte face pour rejoindre le fond de la salle. Pourtant, derrière elle, le son peu rassurant d'un grognement s'élève. Son instinct prend le dessus tandis que, naturellement, elle se retourne, fléchit les jambes, et place ses poings devant son visage. Le badaud tente de lui attraper l'avant bras, elle recule, l'énervant de plus belle. Autour d'eux, des injonctions s'élèvent, mais la foule commence lentement à s'écarter, intéressée par l'événement étrange qui se déroule devant ses yeux. Il y a cet habitué des soirées, pilier de bar à la réputation bien trempée, et cette fillette aux cheveux de feu, arrivant à peine à la hauteur de ses épaules. Un face à face diablement plus intriguant que le combat qui s'éternise sur le ring. Hiyori sent les regards s'attarder sur elle, des doigts la pointer. L'ambiance s'alourdit. Son cœur se serre tandis qu'elle observe cet homme lui foncer dessus. Probablement heurté dans sa fierté, il semble désormais loin de vouloir la ramener dans son lit, mais plutôt... lui casser la gueule. Tout simplement. Il est lent. La rouquine a maintenant la place de se mouvoir et d'échapper à ses attaques sans mal. Sa colère monte. Pour qui il se prend ce connard ? Elle voudrait lui hurler de laisser sa pseudo virilité aux vestiaires, d'arrêter de croire qu'en abordant une femme de cette façon elle tombera dans ses bras, et que le respect n'est pas une option. Mais ses poings parleront avant elle. Lassée, l'étudiante raffermit sa position, s'ancre au sol et lève ses yeux vers son adversaire. Dans un mouvement éclair, elle s'avance vers lui et envoie son pied contre son genoux. Alors que le gorille grogne et se penche pour accuser le coup, notre protagoniste abat son poing sur le côté de son crâne. Aïe, putain.
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Ne me dis pas je t'aime [Law X OC]
FanfictionQuand l'homme le plus convoité de la faculté propose à Hiyori de devenir sa fausse petite-amie, elle pense à une blague. Mais Law est bel et bien sérieux. L'une est sauvage et colérique ; l'autre, dragueur et solitaire. Un duo que tout oppose, oblig...