Ne me dis pas je t'aime [Law X OC]

Chapitre 25 : Ton regard envoûtant

- Qu'est-ce que t'es moche.

Shachi affiche le sourire satisfait de celui qui a lancé la blague parfaite au meilleur moment. Le coude posé sur l'épaule d'Hiyori, il feint de ne pas attendre l'arrivée de sa petite-amie en tenue de fête. Lui aussi a sorti la plus belle chemise de son placard en désordre : noire avec un liseré rouge, rentrée dans un pantalon en toile beige. Ses cheveux, redevenus longs et plaqués en arrière, frôlent ses épaules.

- T'es bien laid toi aussi, rétorque la rousse en s'écartant, mécontente de devenir un accoudoir.

Leur façon de se complimenter n'étonne plus Law. Sans faire preuve de discrétion, son voisin se penche vers lui, pointant sa meilleure amie du doigt.

- Tu peux mourir en paix après l'avoir vu dans une robe, ça n'arrive qu'une fois par décennie.

Adepte d'une seule forme de communication non verbale, l'étudiante lui tend son majeur mais se délecte quand même du regard que lui lance le motard. S'il la reluque ainsi pour une simple tenue, elle veut bien enfiler cette robe tous les week-ends. La conversation est interrompue par l'arrivée de Ikkaku. Indubitablement la plus belle créature de cette pièce. Shachi ne la quitte pas des yeux, elle et sa robe cigarette blanche au décolleté prononcé.

- Même moi je tombe amoureuse, plaisante Hiyori en la voyant avancer vers eux, perchée sur des escarpins qui lui flanquent presque la trouille à s'imaginer avec.

Enfin réunie, la petite troupe s'avance dans le salon bondé. Les immenses tables de pique-nique ont été rassemblées pour n'en former qu'une seule. Y reproduire le tableau la Cène serait un jeu d'enfant. À une différence près que le repas se constituerait de pizzas surgelées, de dizaines de pack de bières et bouteilles d'alcool fort. Les canapés, tous occupés, ne sont plus une option pour que le quatuor s'y installe. Entre deux discussions, le groupe se divise naturellement.

- J'admet ma défaite, lance Hiyori à l'encontre de Sanji en arrivant près de lui. J'ai été médisante.

- Ah, tu vois, je vous avais promis une semaine au ski la voilà, réplique-t-il.

Il lève son verre à moitié vide pour trinquer.

- D'ailleurs, n'hésite surtout pas à porter cette tenue tous les jours, je suis aux anges.

La concernée lève les yeux au ciel et lui envoie son pied dans le tibia, sans retenue.

- Même pas en rêve, Sanji.

Une flopée de jeux de cartes plus tard, l'étudiante termine enfin sa première bière. Adossée dans un coin de la pièce, elle tente de retrouver ses acolytes perdus depuis plus d'une heure. Minuit ne se profile pas encore et, pourtant, elle rêve déjà de son lit. Elle largue sa bouteille vide sur une table et rejoint l'entrée pour troquer ses baskets contre sa paire d'après-ski. Dans son casier, elle récupère son large manteau d'hiver et l'enfile pour parfaire sa tenue... Surprenante. Son portable glissé dans l'une des poches, elle ouvre la porte sans penser un seul instant trouver Law de l'autre côté.

- Tu fumais ? L'interroge-t-elle en plissant les yeux.

- Même pas, répond-t-il, déçu qu'elle n'ait pas remarqué ses efforts pour arrêter depuis près d'un mois.

Elle hoche la tête, ravie. Il détaille sa nouvelle tenue de haut en bas et pouffe.

- Je vois que le naturel revient vite.

- Tu me préfères comme ça, avoue, sourit-elle en refermant la porte pour éviter à l'air frais de s'engouffrer dans le chalet. Je m'emmerde, je vais me balader, tu viens ?