Marco a de quoi impressionner tout le monde, sauf ceux qui le connaissent. 1m90 de muscles, des cheveux blonds et bouclés coiffés presque en brosse, venus d'une époque révolue, et la carrure d'une porte de bunker. Le médecin ne donne pas envie de venir l'embêter. Et pourtant, Hiyori n'a jamais rencontré personne d'aussi gentil. Posées sur son nez, ses lunettes rectangulaires adoucissent son visage et les fossettes qui se dessinent lorsqu'il voit arriver sa colocataire ne trompent pas : Marco respire la bienveillance. La rouquine se faufile entre les fêtards et saute au cou de son ami. Des jours et des jours qu'elle ne l'avait pas vu. En réponse, le mastodonte l'étreint et tapote le dessus de son crâne.
" Je vais disparaître régulièrement si tu m'accueilles comme ça à chaque fois, se réjouit-il en posant son sac de sport rempli des affaires sales de ses gardes à l'hôpital.
- Shachi s'est trouvé une meuf, j'ai l'impression de vivre seule dans une villa moi maintenant !
- Il a trouvé quelqu'un d'autre que nous qui le supporte, c'est pas vrai, qui ça ?
- Pas encore, se ravise la jeune femme, mais il drague sévère quoi ! Ils sont là.
Tentant d'être discrète, sans grande réussite, Hiyori pointe son meilleur ami du doigt, en pleine conversation, des étoiles dans les yeux, avec la fameuse Ikkaku. Le hochement de tête de Marco arrache un rire à la rousse.
- Ouais, elle est canon ! Traduit-elle.
- Carrément. Bon, on se voit cette semaine, je suis vannée, je vais dormir.
- Oh non, reste un peu, me laisses pas toute seule, supplie notre protagoniste.
- Sauvage va, y'en trente personnes entassées dans le salon pour te tenir compagnie.
- Pff...
- Allez, on se voit demain à l'entraînement !
- Bonne nuit Doc. "
Sa chance de ne pas devoir faire la conversation s'envole. Ou plutôt part se coucher. Soupire. Retour à l'envoyeur. Rebroussant chemin, sa bière toujours en main, elle rejoint Law, en pleine discussion avec Sanji, bien que ce dernier semble occuper toute la conversation avec ses promesses de voyage au ski pendant les vacances d'hiver.
" T'as jamais eu le budget pour, tu nous fais miroiter ça tous les ans, souffle Hiyori en prenant une gorgée de sa boisson.
- Tu vas faire fuir le nouveau, râle l'intéressé.
- Tu le saoules déjà, mais tu parles trop pour t'en apercevoir, pouffe-t-elle. J'vous prends aux cartes ? "
La proposition fait mouche. D'un ton autoritaire, la rousse se plante devant le canapé et en vire ses occupants, les menaçant de remplacer leur alcool par de l'eau pétillante pour toute la soirée. Un sourire satisfait accroché aux lèvres, elle se laisse tomber sur les coussins et commence à mélanger les cartes. Sous ses airs de chienne de garde, notre protagoniste trouve tout de même de quoi s'amuser. Elle râle, mais ne quittera pas la soirée pour autant ; elle peste, mais continuera de tenter de gagner la partie de jeu ; elle soupire, mais n'enverra pas paître ses camarades du soir. Law ne la cerne pas vraiment. Installé à côté d'elle, en bon petit-ami parfait, il la scrute. Elle envoie balader tous ceux qui l'entourent mais les attirent aussi comme des mouches. Son rire communicatif y est probablement pour quelque chose. A-t-il vraiment choisi la candidate idéale pour se créer une paix artificielle de quelques mois ? Les jeux s'enchaînent, les verres aussi. Sauf pour la jeune femme. Alors que Sanji et d'autres joueurs s'éloignent, le couple occupe toujours le canapé.
" Je parie que tu tiens pas l'alcool, soutient Law, un sourcil levé en pointant la seule boisson de l'étudiante.
- T'en as d'autres des réflexions à moitié sexistes comme ça ?
- J'ai jamais dit que c'était parce que t'étais une nana.
- Ça va être long ces trois mois, se plaint la concernée, en finissant tout juste sa première bière. Figure toi que je picole pas comme un trou, comme vous tous, pour ne pas me maudire en faisant des temps médiocres en compèt.
- De ?
- Natation.
- Sympa. Tu fais quoi ? "
Contre toute attente, le brun semble réellement intéressé. D'abord sceptique, la rousse se laisse finalement prendre au jeu, expliquant ses épreuves, le rôle de ses coéquipiers - dont celui de Marco - et même ses objectifs pour les prochains évènements. Le tout, avec de grands gestes des bras accompagnant ses explications. Pour la première fois, ils se parlent sans se jauger. Quelques minutes. La conversation enfin tarie, à la grande surprise des deux participants qui se sont laissés embarqués naturellement, le brun sort du canapé pour se diriger vers le balcon. Avant même de poser un pied dessus, il allume sa cigarette et tire une bouffée pour la relâcher une fois la fenêtre franchie. Hiyori fronce les sourcils. Soupire. Quel con. Qu'elle laisse ses invités fumer sur son balcon relève déjà du miracle. Pourtant, dès qu'elle y voit quelqu'un, surtout une connaissance, sa gorge ne peut s'empêcher de se serrer. Elle peste. La soirée continue.
A cette heure, plus aucun bruit n'anime les rues. Le salon presque vide de ses occupants, Hiyori baille tout en commençant à ranger quelques bouteilles vides. De temps à autre, une main se lève pour saluer les derniers partis. Pour une fois, personne ne reste roupiller sur le tapis, une grande première. Mais deux corps imbibés squattent tout de même le canapé. Alors que l'appartement reprend son calme habituel, la rousse se dirige enfin vers sa chambre. En chemin, elle enlève habilement son short et le jette dans le panier de linge sale. En boule devant sa porte, son pyjama l'attend sagement - un t-shirt XXL. Enfin changée, elle s'effondre dans son lit, prête à profiter des quelques heures de sommeil qui lui restent. Pourtant, alors que sa seule envie consiste à s'enrouler dans la couette, cette dernière lui résiste. Elle tire, en vain. A sa droite, un grognement retentit. Son oreiller est occupé par une touffe brune. Et cette odeur de tabac froid...
" Qu'est-ce que tu fous dans mon lit toi ?
- Tu croyais quand même pas que j'allais dormir par terre ? Rétorque Law en râlant, la tête redressée sur son coude.
- Mais rentre chez toi !
- J'allais pas partir alors qu'on est censé être ensemble, il fallait bien que je montre aux autres que j'allais dans ta chambre, explique-t-il d'un air évident.
- Rentre chez toi ! S'énerve la rouquine en lui arrachant la couette.
- Flemme. Dors, sauvage.
Si la lumière était allumée, Law pourrait observer l'air bougon de sa camarade, assise sur son propre lit, occupé par un autre. Pense à l'ordinateur, c'est pour l'ordinateur. Dans un long soupire bien audible, notre protagoniste lâche prise. Elle se glisse sous sa couette, le plus loin possible du brun et lui tourne le dos tout en râlant.
- Si tu me touches, je porte plainte. "
Law sourit. Lui, n'est pas plus ravi que ça de dormir dans un autre lit que le sien, mais l'idée l'amuse, et si cela lui permet d'avoir la paix auprès des autres filles quelque temps, tout est bon à prendre. Alors que le sommeil l'emporte à son tour, ses idées divaguent : elle râle tout le temps, mais il y a bien un jour où il pourra profiter de son corps l'histoire d'un soir. Toutes les autres tombent dans ses bras, elle ne fera pas exception.
[Une fin de soirée mouvementée... Merci d'avoir lu ce sixième chapitre. J'espère vous trouver au rendez-vous dimanche prochain !]
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Ne me dis pas je t'aime [Law X OC]
Fiksi PenggemarQuand l'homme le plus convoité de la faculté propose à Hiyori de devenir sa fausse petite-amie, elle pense à une blague. Mais Law est bel et bien sérieux. L'une est sauvage et colérique ; l'autre, dragueur et solitaire. Un duo que tout oppose, oblig...