Le Démon d'Eldia (Mikasa x OC)

XXIV - Accalmie

Chapitre 24 : Accalmie

Il fallut presque quarante minutes au Bataillon pour rejoindre les montes-charges situés aux abords du Mur Rose. Ils furent accueillis par des escouades de la Garnison restées en retrait pour assurer la sécurité de l'Intérieur. Une fois rendus, la plupart des éclaireurs et de leurs chevaux s'écroulèrent de fatigue dès qu'ils eurent rejoins le sommet du Mur. Les soldats de la Garnison s'empressèrent de les prendre en charge. Ils allongèrent les blessés les uns à côtés des autres afin de leur apporter les premiers soins, et en profitèrent également pour abreuver les éclaireurs épuisés ainsi que leurs montures.

Après vingt à vingt-cinq minutes de panique, les choses finirent par se tasser et s'organiser. Jean confia le Major, qui avait fini par s'évanouir, aux médecins militaires. Eren, Connie, Sasha, Armin et Historia s'empressèrent d'allonger Amos et Mikasa afin d'évaluer la gravité de leurs blessures. Une fois les effets de l'adrénaline dissipés, le noble avait finalement perdu connaissance lui aussi. L'orientale regarda son visage ensanglanté et endormi avec une tristesse coupable.

— Les garçons ! appela Historia d'une voix autoritaire en faisant les poches de son frère pour en sortir une petite boite cylindrique. Tenez-le !

Jean et Armin considérèrent l'objet avec horreur.

— Tu crois vraiment que c'est une bonne idée ? osa demander Kirstein. Il risque pas d'en crever ?

— Il faut arrêter ses hémorragies, répliqua-t-elle d'un ton neutre qui trahissait sa répression de sentiments.

Elle ouvrit l'une des pochettes de cuir qui étaient accrochées à la ceinture du grand blond, en sortit une petite seringue qu'elle lui injecta, et se recouvrit les doigts de crème tandis que les garçons comprenaient qu'elle ne leur laissait pas le choix. Sous les directives d'Armin, Eren et Connie maintinrent chacun une épaule pendant que Jean et lui-même s'occupaient des chevilles. Le tout sous le regard inquiet de Mikasa.

— J'espère qu'il ne se réveillera pas, marmonna Arlet.

Historia l'ignora pour appliquer la concoction sur le moignon ensanglanté de son frère, la réaction chimique qu'elle produisit rappela aux anciens cadets le bruit que faisait une tranche de viande crue posée sur une poêle huilée brûlante. Fort heureusement pour tout le monde, Amos resta inconscient malgré les tremblements nerveux de son corps. La petite blonde s'occupa ensuite des blessures sur les paumes du blessé, avant de finir par celles de la gorge. Armin leva les sourcils de surprise.

— Pourquoi est-ce que tu utilises ce truc sur... ?

— Parce qu'il a perdu trop de sang, trancha Historia en contenant à peine sa fureur, il a besoin d'une transfusion et il ne doit pas saigner pour ça.

Sur ces mots, elle s'en alla récupérer les tubes et aiguilles nécessaires auprès des médecins militaires. Qui étonnamment, acceptèrent de l'approvisionner après avoir échangé quelques mots avec elle.

Elle revint vers son groupe de camarades, et, à la surprise générale, planta l'une des extrémités du tube dans son propre bras avant de planter l'autre dans celui de son frère.

— Grand-père n'aurait pas toléré que qui que ce soit d'autre lui fasse une transfusion, expliqua-t-elle en anticipant les éventuelles questions de ses amis, et je suis donneuse universelle.

— À cause du sang royal... devina Armin.

Mais la petite blonde ne l'écoutait déjà plus, elle était focalisée sur le visage ensanglanté d'Amos. Les autres consentirent à lui laisser un peu d'espace lorsqu'ils remarquèrent qu'elle ne voulait pas parler et qu'elle semblait contenir ses larmes.