Aurélien regardait ses mains à présent nettoyées de toutes impuretés, se demandant comment il s'était retrouvé là, chez un garçon inconnu, lequel avait insisté pour le soigner chez lui, puis il releva brusquement le visage en l'entendant l'appeler :
« Eh. Tu veux boire quelque chose ? »
Il pensa à son père qui lui disait toujours de faire attention aux rencontres qu'il faisait dans la rue et de ne jamais accepter une offre d'une personne qu'il ne connaissait pas et il secoua la tête.
« T'es sûr ? Un verre d'eau...? Quelque chose, n'importe...? lui dit le garçon brun en lui lançant un regard perplexe et il hocha alors la tête d'un air hésitant. Oui, quoi ? Pour le verre d'eau ? Pour autre chose ? Tu peux me répondre quand je te parle ? dit le garçon d'un air irrité et il eut soudain peur de l'avoir mis en colère.
— Oui, pour le verre d'eau. S'il te plaît. »
Il le vit lever les yeux au ciel avant de tourner les talons pour aller à l'endroit où se trouvait l'évier dans un coin de la pièce et il l'entendit maugréer Ben voilà, c'était pas si compliqué, non ?, ce qui le fit baisser immédiatement la tête de gêne, de peur de l'avoir énervé. Pourquoi celui-ci avait-il autant insisté pour le ramener chez lui après l'avoir défendu s'il semblait autant lui porter sur les nerfs ?
« Tiens, ton verre d'eau, l'entendit-il lui dire moins de trente secondes plus tard alors qu'il ne savait plus où se mettre et en relevant la tête, il le vit lui tendre un verre rempli d'eau du robinet.
— M-Merci... bégaya-t-il, se forçant à répondre, et le garçon leva les yeux au ciel à nouveau, le mettant encore plus mal à l'aise.
— Comment tu t'appelles, d'ailleurs ? » lui demanda soudain ce dernier en venant s'asseoir à ses côtés sur le canapé sans le prévenir à l'avance et il tressaillit, effrayé par ce mouvement brusque.
Le garçon lui jeta un regard interrogateur, les sourcils levés en signe de confusion, et il sentit ses joues se mettre à le brûler de gêne. Il devait le trouver tellement bizarre. Mais c'était juste qu'il était complètement terrifié de lui. Il ne le connaissait pas après tout.
« Au-Aurélien, balbutia-t-il en disant son prénom et il vit le garçon hocher la tête avant de sembler attendre quelque chose, mais il ne savait pas quoi alors il resta muet.
— Ok. Et moi c'est Guillaume, dit le garçon brun en se présentant à son tour en soupirant et il hocha la tête doucement, se disant que ça devait être ça qu'il attendait qu'il lui demande : comment il s'appelait. Enfin, bon... Je suppose que tu devais déjà le savoir vu que l'autre débile m'a appelé comme ça devant toi. »
Il acquiesça, se rappelant de quand le garçon plus grand avait appelé le garçon qui était devant lui par ce prénom, et il le dévisagea un instant. Il avait les cheveux courts et châtain clair, les traits anguleux mais réguliers, et des yeux marron clair tirant étrangement sur le vert. Et surtout... son visage était recouvert de taches de rousseur. Et il trouvait ça magnifique. Il n'en avait jamais vues autant auparavant sur un seul et même visage. Le garçon... Guillaume, se reprit-il en lâchant ses taches de rousseur du regard pour plonger dans ses yeux marron clair, semblait bien plus grand car il faisait déjà deux têtes de plus que lui et ça l'intimidait un peu. Puis il pensa à quelque chose que l'autre garçon avait dit aussi et il fronça les sourcils en s'en rappelant.
« C'est quoi... Tranchant ?
— Tranchant ? répéta le garçon en s'étouffant avec son verre d'eau et il eut soudain peur d'avoir dit quelque chose qu'il n'aurait pas dû.
— Oui... Il t'a appelé comme ça... Le garçon... Un des amis de Julien, balbutia-t-il en se disant que c'était le seul prénom qu'il avait retenu lors de la bagarre qui avait faillie se lancer à cause de lui. L'ami de celui qui m'a poussé.
— C'était bien Julien qui t'avait frappé alors ! s'exclama Guillaume et il hésita un instant en se rendant compte de ce qu'il avait laissé échappé avant de hocher la tête en se disant que ça ne servait plus à rien de mentir à présent. Je le savais. C'est un connard ce type, s'énerva le plus grand à ses côtés et il lui jeta un petit regard inquiet en le voyant dire un gros mot. Je le déteste vraiment. Et Tranchant c'est mon nom de famille. Guillaume Tranchant, c'est comme ça que je m'appelle. »
Il hocha la tête doucement, comprenant alors pourquoi l'autre l'avait appelé ainsi et non pas par son prénom, et alors il vit Guillaume le détailler de la tête aux pieds ce qui l'embarrassa au plus haut point :
« T'as quel âge en fait ? Je sais que t'es au même collège que nous, mais tu fais vraiment plus jeune. T'es en quelle classe ?
— Je... Je suis en cinquième... J'ai onze ans mais j'ai sauté une classe à l'école primaire, expliqua-t-il avant de demander rapidement, ayant compris que le plus grand voulait aussi qu'il lui pose des questions, lui. Et toi ?
— Onze ans ?
— Presque douze, dit-il rapidement en le voyant lui lancer un regard suspect. Je les aurai le premier août. »
Il se rendit compte que trop tard de ce qu'il venait de dire et il se mordit fortement la lèvre inférieure, gêné. Pourquoi lui avait-il dit la date de son anniversaire ? C'est pas comme s'il en avait quelque chose à faire !
« Ok, répondit pourtant Guillaume en esquissant un petit sourire moqueur qui fit rater un battement à son cœur. Va pour onze ans, presque douze. Moi, j'en ai treize. Treize... presque quatorze. »
Il sentit son cœur rater un autre battement dans sa poitrine alors qu'il se demandait s'il était en train de se moquer de lui et il le vit alors lui faire un clin d'œil. Il haussa les sourcils à ça, sentant ses joues devenir rouges de gêne et son visage le chauffer, et le garçon se mit alors à rire, son rire ricochant autant sur les murs de la pièce dans laquelle ils se trouvaient que à l'intérieur de lui. Ce garçon... était vraiment étrange. Mais c'était agréable. Il n'avait pas l'impression qu'il se moquait méchamment et c'était le principal. Alors il se détendit et un petit sourire fit son apparition sur ses lèvres, soulagé. Il avait bien fait d'accepter de le suivre.
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Fiction OrelxGringe - Pourquoi tu me touches ?
FanficGuillaume vient en aide au nouveau dans le quartier sans vraiment savoir pourquoi et le moins qu'on puisse dire, c'est que cette simple décision va venir chambouler sa vie et toutes ses certitudes.