Six mois plus tard.
« Guillaume, attends-moi ! »
Guillaume se tourna vers lui quand il l'entendit l'appeler et il le vit lui offrir un large sourire avant de le rejoindre en nageant le crawl. Quand il sortit la tête de l'eau, ce dernier secoua la tête afin de lui envoyer de l'eau dans le visage et il rit à ça, essayant de le repousser sans jamais s'arrêter de remuer les jambes dans l'eau pour ne pas couler.
« Arrête...! T'es idiot...!
— Oui, mais je suis ton idiot. N'est-ce pas, mon chat ? lui répondit Guillaume en s'approchant de lui pour venir l'embrasser et il se laissa faire avec plaisir avant de perdre pieds et d'avaler la tasse.
— Aurél...! rit doucement Guillaume en le rattrapant aussitôt et il le sentit entourer sa taille de ses bras sous l'eau alors qu'il entourait son cou à lui de ses bras afin de ne pas se noyer de nouveau. Je croyais que tu savais nager maintenant. Tu m'aurais donc menti ?
— Non... Mais j'ai perdu ma concentration à cause de toi. Alors tiens-moi... si tu ne veux pas que je me noie à nouveau...
— Je laisserai jamais faire ça, voyons, pour qui tu me prends ? »
Il sourit dans le creux du cou du plus grand et se perdit dans ses pensées tandis qu'il sentait les mains de Guillaume le tenir avec douceur, l'empêchant de couler en le serrant doucement contre lui. Ça faisait six mois maintenant que Guillaume vivait avec lui et son père. Et la vie était tellement... parfaite. Il n'avait jamais été aussi heureux. Guillaume avait un matelas attitré dans sa chambre, mais il ne dormait quasiment jamais dessus, venant le rejoindre dans son lit dès que son père avait le dos tourné. Et il savait que celui-ci était au courant, car un jour il lui en avait parlé, lui disant que c'était très bien qu'ils soient aussi amoureux l'un de l'autre mais de ne pas aller trop vite. Surtout à son âge à lui. Il avait rougi en l'entendant lui dire ça et avait aussitôt rassuré son père, lui promettant qu'ils étaient encore bien loin d'en être là dans leur relation, qu'ils étaient beaucoup trop jeunes pour penser à ça, et que jamais Guillaume ne le forcerait à faire quelque chose qu'il n'avait pas envie de faire. Et ça, c'en était une grosse. Il avait alors raconté ce qu'il s'était passé dans la cabine d'essayage à son père, comme Guillaume lui avait dit de le faire plusieurs mois plus tôt, et son père l'avait serré fort à lui après ça. Il l'avait entendu pleurer, mais quand celui-ci s'était redressé pour le regarder, il avait vu du soulagement dans son regard. Je suis content que tu me l'aies dit, mon cœur. Même si c'est dur à entendre. Parce qu'au moins, maintenant je sais. Son père l'avait amené voir une psychothérapeute pendant quelques séances de nouveau avec son accord et les amis de Guillaume l'avaient appris de même. Le strict minimum en tout cas. Assez pour que ces derniers comprennent certaines de ses réactions et ne se mettent pas à paniquer en voyant son dos nu quand il les rejoignait à la piscine de Claude, comme aujourd'hui. Ce dernier lui avait donné des cours particuliers pendant les week-ends pour lui apprendre à nager. Un jour il avait croisé Julien au collège avec le visage en sang et Matthieu et Ablaye lui avait expliqué que c'était lui qui avait raconté leur relation au père du plus grand dans une lettre, bien que bien sûr celui-ci n'était pas au courant de l'ampleur de cette dernière. Il l'avait bien cherché. Et depuis, il ne l'avait plus jamais emmerdé. Et le père de Guillaume, depuis qu'il était en prison, ils n'avaient plus de nouvelles de lui et c'était tant mieux.
« Allez, les amoureux ! Vous venez ou quoi ?! » entendit-il Claude leur crier de l'autre bout de la piscine et il rit doucement dans le cou de Guillaume.
Ce dernier injuria Claude pour avoir brisé ce moment si doux entre eux, puis il l'entendit lui dire qu'ils arrivaient. Alors Guillaume l'amena à se redresser contre lui, puis lui tourna le dos avant de lui faire un signe de tête :
« Monte, mon chat. Ça ira plus vite. »
Il s'exécuta et sous l'eau il sentit Guillaume attraper ses cuisses pour le tenir à lui et ne pas le faire tomber par mégarde. Il entoura alors son cou doucement et se blottit contre lui, rapprochant son visage de l'arrière de la tête du plus grand pour venir déposer sa joue tout contre ses cheveux mouillés. Il était tellement heureux avec lui.
***
« Et alors ? Comment c'était cet anniversaire ? demanda le soir-même son père au plus grand alors qu'il tombait littéralement de fatigue à ses côtés sur le siège arrière de la voiture.
— Trop bien. On a nagé dans la piscine, on a fait plein de jeux dans le jardin, on a mangé un super bon gâteau à la fraise que les gars ont fait eux-mêmes, on a super rigolé... C'était top. Et je crois qu'Aurél a bien aimé mon cadeau pour lui.
— La gourmette que t'avais choisie la semaine dernière au centre commercial quand on y est allé tous les deux ?
— Ouais. J'ai l'impression que ça lui a plu, dit Guillaume d'un air fier à son père et il sourit doucement dans son sommeil en entendant ce dernier rire alors qu'il pensait au bracelet argenté qu'il portait désormais autour de son poignet gauche.
— C'était évident, Guillaume. Il est super joli ce bracelet. Je savais que ça lui plairait et que ça lui irait comme un gant. »
Un petit silence passa dans la voiture avant qu'il ne sente Guillaume l'attirer un peu plus à lui sur le siège arrière :
« Plus tard... je veux être comme toi.
— Qu'est-ce que tu veux dire par là ? C'est quoi... comme moi ?
— Aussi... courageux... Et fort... Venir en aide aux gens...
— C'est déjà ce que tu fais, Guillaume, entendit-il son père répondre en riant doucement alors qu'il sentait le sommeil le cueillir petit à petit. Et tu l'es déjà. Courageux et fort.
— Non, je veux dire... Je veux être comme toi. Policier. Parce que je pense... que c'est le plus beau métier du monde. »
Un petit silence passa encore une fois dans la voiture avant que son père ne reprenne la parole :
« Je le sais, Guillaume. Je sais que c'est ce dont tu as envie. Et ça t'irait parfaitement, ça se voit. On en reparle demain, d'accord ? »
Il sentit Guillaume bouger contre lui et il sut qu'il avait hoché la tête. Il se blottit alors de plus belle contre lui, dans sa chaleur, et poussa un petit soupir de bien-être alors qu'un fin sourire s'inscrivait sur ses lèvres. Il se laissa alors emporter par le sommeil, la conversation entre son père et Guillaume enfin terminée. Ce dernier était la personne dont il avait toujours eue besoin dans sa vie. La personne qu'il avait toujours attendue sans même le savoir, qu'il avait toujours cherchée, et maintenant qu'il l'avait trouvée, il ne pouvait être plus heureux. Tout ne faisait que commencer pour tous les deux.
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Fiction OrelxGringe - Pourquoi tu me touches ?
FanficGuillaume vient en aide au nouveau dans le quartier sans vraiment savoir pourquoi et le moins qu'on puisse dire, c'est que cette simple décision va venir chambouler sa vie et toutes ses certitudes.