Fiction OrelxGringe - Pourquoi tu me touches ?

Partie 10 - La question.

« Guillaume...? J'ai une question, entendit-il Aurélien lui demander près d'une heure plus tard alors qu'ils étaient assis par terre dans sa chambre en train de jouer à un jeu sur sa vieille xbox et il se tourna vers lui, les sourcils levés en une question silencieuse.

— Laquelle ? fut-il pourtant obligé de demander en voyant Aurélien le regarder d'un air hésitant et semblant attendre une réponse verbale de sa part avant de continuer.

— Tes amis... Pourquoi ils ne sont pas venus avec nous ? Je croyais pourtant... qu'ils allaient nous suivre. J'ai pas compris...

— Mes amis ? répéta-t-il en lançant un regard étonné au plus jeune en l'entendant parler de ces derniers. Ah... C'est juste qu'ils habitent juste à côté donc ils sont rentrés avec nous. Mais... c'est vrai que j'aurais pu les inviter... C'est juste que je me suis dit... je sais pas... que comme tu les connais pas encore... peut-être ça te mettrait mal à l'aise.

— C'est gentil... lui sourit alors Aurélien et il sentit son cœur rater un battement dans sa poitrine à ce sourire. De penser à ça... D'être aussi... prévenant avec moi. Mais j'aimerais beaucoup les rencontrer, Guillaume. Si ça ne te dérange pas. Je suis sûr que ce sont des garçons sympas. Déjà parce que ce sont tes amis... alors ils ne peuvent que l'être, n'est-ce pas ? »

Aurélien lui offrit un petit sourire timide à ça et il déglutit péniblement avant de hocher la tête. Il voulait rencontrer ses amis. Aurélien voulait rencontrer ses amis. Parce qu'il était sûr que c'était des gens bien juste parce qu'ils étaient amis avec lui. Il pensait donc qu'il était quelqu'un de bien lui aussi. Il vit alors le regard du plus jeune se voiler et il fronça les sourcils, confus quant à ce changement soudain d'expression.

« Mais peut-être... que tu ne veux pas ? dit doucement Aurélien et il haussa les sourcils en l'entendant dire ça d'une petite voix triste. Peut-être que tu préfères... que le moins de gens possible soient au courant de notre amitié ? Pour pas... t'attirer d'ennuies dans le quartier...

— Quoi ? Non, pas du tout ! s'exclama-t-il en comprenant alors la raison de sa tristesse soudaine. Pas du tout, Aurél, je te jure.

— Ne jure pas, Guillaume... Je t'en prie...

— Quoi ? bugua-t-il un instant en fronçant les sourcils en l'entendant lui dire ça avant de reprendre, comme s'il n'avait rien entendu.

— Aurél, mes amis ont envie de te rencontrer. Et moi, j'ai aussi envie que tu les rencontres. Je te promets. Je suis sûr que tu les apprécierais et eux, qu'ils vont t'adorer.

— M'adorer ? balbutia le plus jeune en fronçant légèrement les sourcils et il se demanda un instant ce qu'il avait dit avant de hocher la tête.

— Oui, t'adorer. T'apprécier de même, quoi, reformula-t-il même s'il se doutait qu'il connaissait ce mot tout de même. La prochaine fois, on fera un truc tous ensemble. Ça te va ? »

Aurélien hocha la tête d'un air hésitant et il lui sembla le regarder d'un air un petit peu effrayé, bien qu'il ne comprenait pas pourquoi il le ferait, avant qu'il ne le voie baisser la tête en direction de son verre d'ice-tea vide, posé à ses côtés sur le sol.

« Tu as encore soif ? Tu veux un autre verre ?

— Oui... J'aimerais bien... bredouilla Aurélien en relevant la tête pour le regarder avant de se mordre la lèvre inférieure doucement, semblant hésiter à dire quelque chose et ce simple geste fit remonter un long frisson le long de sa colonne vertébrale sans qu'il ne comprenne pourquoi.

— Qu'est-ce qu'il y a ?

— Est-ce que... Je sais que ça va te paraître étrange mais... Je te promets que c'est vraiment bon, lui dit Aurélien en lui offrant un petit sourire timide. Est-ce que ça te dérangerait de le chauffer au micro-onde ?

— Hein ? Chauffer quoi ? demanda-t-il en fronçant les sourcils, confus.

— Mon verre d'ice-tea... J'ai pas osé te le dire tout à l'heure mais je préfère quand il est réchauffé.

— Rechauffé ? L'ice-tea ? Mais t'es au courant que c'est du thé chaud à la base qu'on a fait refroidir ? En y rajoutant un max de sucre.

— Je sais, oui, rigola le plus jeune en l'entendant dire ça. Mais s'il te plaît...! Ne juge pas avant de connaître, Guillaume.

— Mais... »

Il se tut alors en pensant à ce qu'il venait de dire et il pensa au père du plus jeune. Ne juge pas avant de connaître. C'était ce qu'il faisait avec son père, chose qu'Aurélien prenait très violemment. Il avait dit le haïr sans même l'avoir ne serait-ce qu'une seule fois rencontré et refusait d'aborder le sujet avec lui afin de lui expliquer pourquoi il détestait autant les flics. Peut-être qu'il avait raison, il ne fallait pas juger sans connaître. Mais c'était compliqué. Même avec lui, il l'avait fait, bien qu'il ait réussi à dépasser ce jugement de valeur. Bien qu'il ait réussi à dépasser ça et était resté ami avec lui. Aurélien méritait mieux de sa part.

« Tu as raison. Je vais essayer de ne pas juger et mettre nos deux tasses au micro-onde alors, dit-il en se levant et il vit Aurélien hausser les sourcils d'un air surpris avant qu'il ne voie un petit sourire s'inscrire sur ses lèvres. Je vais essayer, j'ai dit. Mais c'est compliqué, sache-le.

— Merci, Guillaume, le remercia Aurélien d'un air si sincère qu'il en fut un instant dérouté. Je sais à quel point c'est compliqué, alors merci beaucoup. Tu es quelqu'un de bien. »

Il se demanda un instant s'il parlait toujours de l'ice-tea devant la sincérité troublante de sa réponse ou bien s'il avait compris qu'il avait pensé à son père aussi. Peu importait. Aurélien pensait qu'il était quelqu'un de bien, et même si lui savait que c'était faux, cette simple pensée fit grandir une douce chaleur dans sa poitrine. Aurél, si tu savais...