Fiction OrelxGringe - Pourquoi tu me touches ?

Partie 21 - Aurélien.

Il se réveilla en sentant une caresse sur son crâne et quand il rouvrit les yeux, lentement, il reconnut sa chambre. Il était dans celle-ci, dans les bras de Guillaume et tout contre la chaleur de ce dernier. Cette chaleur qui le rassurait et qui lui apportait tellement de bien-être. Combien de temps avait-il décroché de la réalité ? Une minute ? Cinq ? Plus ? Il n'en avait aucune idée. Mais il savait qu'ils étaient toujours dans la même position et dans le même lieu que tout à l'heure, agenouillés l'un en face de l'autre près de son lit et sur le plancher de sa chambre. Il était juste... dans ses bras à présent. La voix de Guillaume lui parvint alors et il fixa le vide devant lui, tendant l'oreille afin d'entendre ce qu'il disait :

« Aurél... Aurél, me laisse pas... Pas encore... Tu dois me dire ou je vais devenir fou... Il faut que je sache... ce qu'il t'est arrivé, ce qu'on t'a fait... Je veux pouvoir te protéger, mais je ne sais pas si je suis de taille... Je t'aime tellement, je veux passer ma vie à protéger la tienne... Seulement ça... Seulement ça et rien d'autre... Je le jure... »

Jure-le ! entendit-il alors une voix crier dans son esprit et il sursauta en voyant un souvenir flasher devant ses yeux.

« Non... murmura-t-il en tremblant et il repoussa le souvenir le plus loin possible dans son cerveau avant de se redresser légèrement pour venir regarder Guillaume. Ne dis pas... ces mots...

— Aurél... » le plus grand murmura-t-il son prénom en le sentant se redresser légèrement contre lui et il remarqua alors les larmes qui dévalaient ses joues.

Il le dévisagea d'un air légèrement confus, se demandant pourquoi Guillaume pleurait pour lui, avant de venir poser sa main sur sa joue blessée dans la bagarre. Il le regarda attentivement, comme il ne l'avait jamais fait jusqu'ici – ou en tout cas pas de manière si visible –, et il se mit à caresser tendrement sa joue de ses doigts en pensant à quel point il était beau. Guillaume était beau. Et lui, il l'aimait. De tout son cœur. Et il avait envie de l'embrasser. Alors c'est ce qu'il fit. Il approcha doucement son visage de celui de Guillaume, de sorte à pouvoir frôler les lèvres du plus grand des siennes, et, comme il ne le sentit pas réagir de quelque sorte que ce soit – que ce soit pour accepter ou au contraire refuser ce baiser –, il réduisit la distance restante entre leurs deux visages et l'embrassa en essayant de faire passer dans ce baiser tout l'amour qu'il avait pour lui. Guillaume resta complètement figé, semblant paralysé sur place par son geste, et quand il y mit fin en reculant doucement pour le regarder, un petit sourire s'inscrivit sur ses lèvres. Ça avait été si... différent. Tellement mieux que ces fois-là. Mais ça, il savait pourquoi. Guillaume le regardait à présent d'un air complètement ailleurs, paraissant absolument fasciné par lui, et il sentit les larmes lui monter aux yeux alors qu'il sentait une chaleur immense prendre possession de sa cage thoracique, à l'endroit où se trouvait son cœur :

« Aurél, qu'est-ce que... tu fais ?

— Je t'embrasse. Parce que je t'aime. Et que j'en avais envie. Très envie. Et si tu veux savoir... alors je vais te le dire, dit-il précipitamment en voyant Guillaume ouvrir la bouche dans le but de répondre quelque chose. Non, je ne veux pas que tu répondes à mes sentiments tout de suite. Que ce soit en positif ou bien en négatif. Parce que je ne sais pas... si après que tu aies appris toute la vérité sur moi... si tu m'aimeras toujours. Que ce soit en tant qu'ami ou autre. Je ne veux pas... me faire de fausses illusions.

— Mais qu'est-ce que tu racontes, mon chat...? murmura Guillaume en portant une main à son visage pour caresser sa joue et il secoua la tête, éloignant rapidement son visage pour l'empêcher de le toucher.

— Je risque... de te dégoûter, quand tu sauras la vérité. C'est pour ça. »

Il vit Guillaume lui jeter un regard confus à cette phrase, semblant se demander comment il pouvait dire ça, et il s'éloigna légèrement de lui avant de commencer à enlever son tee-shirt.