Partie 23 - Le réveil.

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Quand il se réveilla le lendemain matin, il se sentit immédiatement enveloppé par une douce chaleur et il garda les yeux fermés afin d'essayer de se fondre dans celle-ci le plus longtemps possible, avant de se rendre compte que cette dernière semblait provenir d'un corps allongé à ses côtés. Il sentit son cœur rater un battement en s'en rendant compte et le visage de son père – le vrai, le biologique – apparut dans son esprit, le terrorisant aussitôt. Il avait peur d'ouvrir les yeux et de tomber sur ce dernier. Mais ça ne pouvait pas être possible, non ? Celui-ci était mort... depuis longtemps maintenant, en plus. Il sentit alors une main passer dans ses cheveux tendrement, puis caresser avec douceur sa joue, et il rouvrit les yeux lentement, son cœur battant la chamade à la seule idée de tomber sur son père. Cependant, c'est sur Guillaume que son regard se posa en les rouvrant et il sentit les larmes lui monter aux yeux, tant il était soulagé de le voir à ses côtés.

« Eh... Ça va, Aurél ? Tout va bien ? lui demanda d'un air soucieux le plus grand qui semblait s'être aperçu de son début de panique et il lui lança un regard larmoyant en l'entendant.

— J'ai eu peur... J'ai pensé un instant... bégaya-t-il en cherchant ses mots avant de voir une lueur de compréhension passer dans les yeux du plus grand. Qu'est-ce que... Qu'est-ce que tu fais là ? Quelle heure il est ? Quand...? »

Il vit Guillaume se mettre à sourire à ces questions et celui-ci se remit à caresser sa joue de son pouce avec délicatesse. Il avait l'impression qu'il avait peur de le briser si jamais il y allait plus fort. Comme une poupée de verre.

« On est le lendemain matin, mon chat. Quand tu t'es évanoui sur moi hier soir... je t'ai amené sur ton lit et je suis venu m'allonger à tes côtés en attendant que tu reprennes connaissance. Ce que tu as fait à un moment donné, mais au lieu d'ouvrir les yeux, tu t'es juste blotti un peu plus contre moi et tu t'es rendormi, lui dit Guillaume et il se sentit rougir doucement en l'entendant dire ça, avant de lui lancer un petit regard hésitant.

— Mais... Tu es resté...? Je veux dire... toute la nuit ? Tu n'es pas rentré chez toi...?

— Non... Ton père est rentré à un moment donné, alors que j'étais encore bien éveillé, et je me suis levé pour pas qu'il nous voit ainsi allongé l'un contre l'autre. Surtout que... enfin, tu étais encore torse nu... balbutia Guillaume et il baissa la tête pour regarder le tee-shirt qu'il avait à présent sur lui. C'est ton père qui te l'a mis après qu'on ait parlé dans le salon. Il m'a installé un matelas au pied de ton lit pour que je dorme ici hier soir et il a réussi à t'enfiler ce tee-shirt pendant que je m'habillais dans la salle de bain pour la nuit avec les habits qu'il m'avait passé. Je sais pas comment il a fait sans te réveiller, c'est un vrai super-héros, rigola Guillaume et il hocha la tête, les larmes aux yeux. Ou alors tu dormais peut-être beaucoup trop profondément. J'ai l'impression qu'une fois que tu dors... rien ne peut venir perturber ton sommeil, mon chat. N'est-ce pas ? »

Il hocha la tête doucement, pensant qu'en effet, la plupart du temps, quand il dormait rien ne pouvait le réveiller. Enfin, presque rien. Seulement les cauchemars.

« Et pourquoi... tu es resté ? Je ne te... dégoutes pas à présent ? Après... ce que je t'ai raconté sur moi ? Sur mon père... biologique. Sur ce qu'il m'a fait quand j'étais petit...

— Non, bien sûr que non, Aurél. Tu ne me dégoûtes pas. T'entends ? lui demanda-t-il en prenant son visage entre ses mains avec douceur. Tu ne me dégoûtes pas. Le seul à me dégoûter ici, c'est ton père. C'est lui le monstre dans l'histoire. Compris ? lui demanda Guillaume d'une voix sévère et il hocha la tête doucement, la gorge serrée.

— Pourquoi... T'es dans mon lit ce matin ? Est-ce que t'as vraiment dormi sur le matelas ou...?

— Ou je t'ai rejoint dès que ton père a tourné le dos ? rit Guillaume en comprenant sa question et il rougit, venant se mordre doucement la lèvre inférieure d'embarras. En effet. J'ai pas réussi à me tenir loin de toi en te sachant juste là, sur ton lit. J'avais trop besoin de te sentir près de moi. Est-ce que ça te va ? »

Il hocha la tête doucement et quand Guillaume exhala un petit rire, il sentit son estomac se tordre à ce son si plaisant. Guillaume sembla alors reprendre son sérieux et il le sentit reprendre sa caresse sur sa joue alors qu'ils étaient toujours allongés l'un en face de l'autre.

« Aurél... Par rapport à hier... Tu as dit... m'aimer ? C'est bien ça ? Je n'ai pas rêvé ? lui demanda Guillaume et il sentit ses joues se mettre à le chauffer, celles-ci répondant à sa place à la question posée par le plus grand. Moi aussi, je t'aime. Bien sûr que je t'aime, répéta ce dernier en insistant et il sentit son cœur battre plus fort à ça. Depuis que je t'ai rencontré, j'ai toujours ressenti ce besoin incompréhensible de te protéger. De te défendre. Et j'ai compris depuis pas longtemps... pourquoi. Parce que je me sens attiré par toi... parce que tu me touches... Je veux dire... ton innocence me touche, se reprit Guillaume en semblant penser à quelque chose soudain et il lui lança un petit regard interrogateur. Tu me plais, j'aime être avec toi. J'aime ta douceur, ta gentillesse, ta naïveté, ta bienveillance... J'aime absolument tout de toi, mon chat. Alors, non. Non, tu ne me dégoûte pas. Et non, ce que tu m'as dit sur ton passé n'efface en rien l'amour que j'ai pour toi. Au contraire même. Ça me donne seulement encore plus envie de prendre soin de toi. De te protéger. Est-ce que ça te va ? »

Guillaume lui demanda ça en venant déposer un baiser sur son front et il sentit une boule se loger dans sa gorge, l'empêchant de parler, alors il hocha seulement la tête contre ses lèvres. Guillaume rit doucement à ça, puis quand il le sentit l'attirer un peu plus à lui pour le prendre dans ses bras, il vint se blottir dans ces derniers. Qu'est-ce qu'il était heureux à cet instant précis.

Fiction OrelxGringe - Pourquoi tu me touches ? Où les histoires vivent. Découvrez maintenant