« Guillaume ? »
Il se retourna en entendant la voix du père du plus jeune l'appeler deux jours plus tard et il lui jeta un regard surpris en le voyant ici, au collège. Il se dirigea alors vers lui, faisant signe à ses amis qu'il en avait pour deux secondes, et le dévisagea d'un air hésitant en voyant qu'il était venu – encore une fois, comme lors de la fois de l'infirmerie – habillé en civil.
« Monsieur ? Mais qu'est-ce que vous faites là ?
— C'est la soirée parents-profs ce soir, rigola doucement le père du plus jeune et il haussa les sourcils, n'ayant aucune idée que c'était aussi le cas pour les cinquièmes. Vraiment, je m'y ferais jamais. Je cherche la salle 115, tu peux m'y amener ? Je n'ai aucune idée d'où celle-ci se trouve et Aurélien m'attend devant normalement pour passer devant les professeurs. J'espère qu'il a été sage jusqu'ici. »
Il allait rétorquer que c'était évident qu'Aurélien avait été sage avant de voir le sourire malicieux de son père. Bien sûr qu'il le savait qu'il l'avait été, c'était son fils après tout. Il le connaissait mieux que personne.
« Bien sûr. Suivez-moi, je vais vous y amener, dit-il en lui faisant un signe de tête. C'est juste à côté de celle de ma classe.
— Tu as aussi un conseil en ce moment ? lui demanda le plus vieux et il hocha la tête tout en continuant de marcher en direction de la salle de classe. Mais pourquoi tu n'y es pas alors ?
— C'est pas obligé pour nous. Du coup, je préfère jouer au football avec mes potes en attendant mon père.
— Oh, je vois. Je me demande si Aurélien va vouloir y participer, alors... Au fait ton œil ? Ça va mieux ? »
Il s'arrêta en plein couloir en l'entendant lui demander ça et il se tourna vers lui au ralenti, ayant l'impression que son cœur allait s'arrêter d'une minute à l'autre. Ce qu'il lui avait dit deux jours plus tôt lorsqu'il l'avait rejoint après s'être assuré qu'Aurélien s'était bien rendormi résonna alors comme un écho en lui : Dis-moi, Guillaume. Répond-moi sincèrement. Tu t'es vraiment battu ? Ou bien on t'a battu ? Sur le coup, il avait senti tout l'oxygène s'échapper de son corps et il avait eu l'impression qu'il allait s'évanouir. Il avait alors comprit à ce moment-là qu'Aurélien avait parlé de ses inquiétudes à son père et ce qu'il lui avait dit sur son fils avait tourné en boucle dans son cerveau complètement paniqué : Aurélien m'a beaucoup parlé de toi. Il t'apprécie beaucoup, tu sais ? Un ami sur lequel il a l'air de tellement compter. En se reprenant, il avait juré qu'il s'était seulement battu, la gorge serrée, et le père du plus jeune lui avait dit qu'il n'était pas nécessaire de jurer, qu'il le croyait, mais que si jamais il venait à changer d'avis, il savait qu'il pouvait toujours venir lui parler et qu'il saurait être une oreille attentive. Il avait alors eu envie de pleurer et l'avait remercié avant de lui dire qu'il devait vraiment rejoindre ses amis maintenant, profitant de cette excuse pour s'en aller. Il n'avait pas fermé l'œil de la nuit. Et entre ça et la crise d'Aurélien dont il avait été témoin comme il s'était faufilé jusqu'à sa chambre en l'entendant crier papa en boucle sans s'arrêter, il n'était pas allé lui parler de la journée entière. Il avait eu peur de venir lui parler. Il ne savait pas quoi lui dire.
« Qu-Quoi ?
— Ben tu sais... Ton œil. Tu m'as dit que tu t'étais battu, non ? C'est pas ça ?
— S-Si... C'est bien ça, je me suis battu... Je maintiens... ce que je vous ai dit samedi... »
Il vit le plus vieux lui jeter un regard incrédule, le regardant fixement comme pour lui faire passer le message suivant : Je ne suis pas né de la dernière pluie, Guillaume, je sais que tu mens, hein, et il sentit sa gorge se nouer à ça.
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Fiction OrelxGringe - Pourquoi tu me touches ?
FanficGuillaume vient en aide au nouveau dans le quartier sans vraiment savoir pourquoi et le moins qu'on puisse dire, c'est que cette simple décision va venir chambouler sa vie et toutes ses certitudes.