Partie 15 - Le cauchemar.

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« Papa...!! Papa...!!! »

Il avait l'impression de se noyer tant il se sentait suffoquer et il regarda par-dessus son épaule, apercevant la personne qu'il cherchait à fuir, encore et encore. Celle-ci était toujours derrière lui, présente comme une ombre. D'ailleurs, c'était une ombre. Une personne sans visage et dégoulinant d'une texture noire que l'on pourrait rapprocher a du mazout. Il sentit les larmes dévaler ses joues en voyant celle-ci lui sourire d'un air narquois derrière sans masque sans visage et quand il la vit s'élancer dans sa direction, il chercha à s'enfuir de nouveau, mais il trouva que ça lui était impossible. C'était comme si ses pieds étaient collés au sol et il se mit à paniquer de plus belle en voyant la silhouette s'approcher de plus en plus rapidement de lui alors qu'il n'avait aucun moyen de s'enfuir. Celle-ci fut près de lui en moins de dix secondes et il vit avec horreur qu'elle était sur le point de l'attraper, refermant ses mains sur lui. Tu es à moi, Aurélien. Tu le sais, n'est-ce pas ? Allez, dis-le, je t'écoute. Jure-le-moi ! l'entendit-il lui murmurer à l'oreille d'un air suave avant de crier et il se mit à hurler à ça, terrorisé.

« Papa !!! »

Aurélien ! entendit-il alors une voix l'appeler d'un air ferme et il leva les yeux vers le ciel, noir, comme tout ce qui l'entourait, et il se mit à pleurer de plus belle en entendant la voix de son père l'appeler mais n'ayant aucune idée d'où celui-ci était, ni comment le rejoindre.

Aurélien !! l'entendit-il alors l'appeler de nouveau et il se mit à trembler avant de l'appeler encore une fois d'une voix tremblante.

« Papa...? »

Aurélien, ouvre les yeux ! Réveille-toi, tu es en plein cauchemar. Tu es en sécurité ici, il n'y a que moi, personne d'autre.

Il se mit à renifler, complètement perdu et surtout absolument terrifié, et il hésita un instant avant de jeter un coup d'œil à la silhouette à ses côtés, toujours prête à lui sauter dessus, bougeant à présent au ralenti et ne semblant plus si effrayante maintenant. En sécurité...? Que lui...?

Mon coeur, concentre-toi, résonna encore une fois la voix de son père et il frissonna en entendant l'inquiétude dans sa voix. Il faut que tu te réveilles. Vas-y, je sais que tu peux le faire. Tu es plus fort que ce cauchemar, hein ?

Il ferma alors les yeux fortement, pensant au visage souriant de son père, et il se sentit littéralement basculer dans l'autre monde. Le monde réel. Plus le monde de ses cauchemars. Alors il sentit le poids d'une main chaleureuse sur son torse, une main qui était en train de le secouer vivement, et il se redressa en éclatant en sanglots, avant de se jeter dans les bras de son père :

« Papa !

— Mon ange, tout va bien... Je suis là. C'est fini, maintenant. Tu es de retour parmi nous... »

Il recula précipitamment en l'entendant dire nous, ayant peur d'être toujours dans son cauchemar, et il tomba sur le visage inquiet de son père. Il se rendit compte que la lampe posée sur sa table de chevet était à présent allumée, éclairant les ombres de sa chambre et illuminant la petite pièce, et il se mit à balayer cette dernière du regard rapidement pour s'assurer qu'il était bien chez lui, le cœur battant la chamade dans sa poitrine et la respiration saccadée.

« Aurélien, c'est moi. Tu me reconnais, hein, mon cœur ? lui dit alors son père devant lui et il le sentit prendre son visage avec douceur dans ses mains pour l'amener à le regarder alors qu'il se rendait compte soudain qu'il avait du mal à respirer. Respire... C'est fini maintenant. Calme-toi, rien ne peut plus t'arriver ici, tu es en sécurité. »

Il sentit les larmes venir inonder ses joues de nouveau, comme dans son rêve, et il hocha la tête précipitamment avant de venir se blottir dans les bras en l'entendant dire ça. Son père referma aussitôt ses bras autour de sa taille pour le serrer contre lui et il sanglota dans son cou. Il avait eu tellement peur. Ça avait eu l'air tellement réel, et cette fois... il avait bien cru qu'il allait y rester. Il entrouvrit les yeux en pensant cela, le cœur battant de manière erratique contre celui de son père, et ses yeux se dirigèrent machinalement vers la porte de sa chambre, le couloir éclairant faiblement cette dernière. Enfin, il retrouvait un semblant de sécurité, dans ses bras. Comme toujours. Et alors qu'il pensait à ça, le visage de Guillaume lui apparut petit à petit, comme dans un rêve. Il observa ce dernier un long moment sans ciller – se demandant si c'était réel ou bien s'il nageait en plein délire –, avant de secouer la tête et de plonger son visage de nouveau dans le cou de son père qui lui murmurait des paroles rassurantes qu'il ne comprenait pas, dans le but de l'apaiser. Il était encore en train de rêver, c'était sûr, pensa-t-il en refermant les yeux, des larmes s'échappant alors de ces derniers. Parce que pourquoi Guillaume serait-il là ? Chez lui, en compagnie de son père. Et s'il l'était vraiment, il n'osait même pas imaginer ce qu'il avait pensé en le voyant ainsi. Alors c'était mieux de se dire qu'il était en train d'halluciner. Oui, c'était ça. Une hallucination. Rien d'autre.

Fiction OrelxGringe - Pourquoi tu me touches ? Où les histoires vivent. Découvrez maintenant