Je pousse les portes qui mènent au gymnase, dès que je la franchis, je sens l'odeur que j'aime tant : un mélange de tension, de plastique, de bombes, de froid et de chaussures de volley-ball. Mon cœur bat la chamade, j'évite de le montrer pour ne pas effrayer mon équipe, mais je me doute que le match va être compliqué, les Deltas sont très forts que ce soit d'un point de vue technique et psychologique. J'ai étudié tous les dossiers de préparation que nous a fournis le coach et visionné un maximum de leurs matchs. Ce qui pourrait nous faire le plus de mal est leur défense et leur mur qui est difficilement franchissable. Je vais devoir surveiller l'état psychologique de notre pointu lorsqu'il se fera contrer et voir s'il a besoin d'un soutien approfondi. Se faire contrer quelquefois n'est pas une fin en soi, c'est beaucoup plus difficile lorsque la majorité de nos actions se terminent en un échec et que l'étau que construit l'adversaire se referme sur nous.
Les Deltas ont pour technique d'attaque de briser le moral de leurs adversaires avec des contres solides. Leur mur est incroyablement résistant, il faut donc le détruire avec toute la force que nous possédons. Contrairement aux équipes que nous avons déjà affrontées, ils n'utilisent pas la technique du "contres par engagement anticipé". Nous n'allons donc pas les voir sauter en fonction des prédictions qu'ils auront fait pour savoir où la passe va aller mais qu'ils sautent après avoir vu où se dirige la passe, les leurrer va être encore plus difficile alors qu'ils font de la "lecture du contre".
J'admire la foule dans les gradins, nous jouons à domicile ce qui implique que nous avons plus de supporters de notre côté qui scandent notre chant et arborent nos couleurs : le gris anthracite. Au premier rang, je peux principalement voir des filles qui portent nos maillots. Mon regard la recherche et la trouve automatiquement, elle est aux côtés de son père et discute joyeusement avec lui. Elle porte toujours la casquette du coach et son jean noir préféré. Je la vois encore me dire qu'il est génial parce qu'il ne la serre pas et cela même lorsqu'elle mange des burgers ! Je peux voir d'ici qu'ils ne sont pas d'accord sur le sujet qu'ils abordent, cependant aucune animosité n'est visible. Je les connais juste par cœur, elle fait partie de mon monde depuis toujours et lui est celui qui m'a appris à jouer au volley-ball.
Elyas parcourt la distance qui nous sépare et me parle joyeusement m'obligeant à détourner le regard. Il s'agit du libéro de l'équipe, mais aussi mon meilleur ami et cela depuis le lycée où il a décidé de prendre l'introverti que j'étais sous son aile. En me parlant de mon amour pour le volley-ball, il a réussi à mettre en place une confiance et une complicité auxquelles peu de personnes ont accès.
- Daichi, tu es prêt pour le match ? Tu penses qu'on a véritablement une chance de les battre ?
Daichi est mon surnom depuis que je joue au volley-ball, il s'agit d'un personnage de manga qui m'a fait adorer cette discipline. Je l'ai toujours admiré et je trouve qu'il est le meilleur capitaine qu'il puisse exister.
- Cela dépend, est-ce que notre libéro se sent d'attaque pour rattraper tous les contres ?
- Toujours ! Je suis en feu ce soir, regarde, je vais tellement vite qu'il y a de la fumée qui sort de mon cul !
- Conserve ton énergie pour le match, on en aura besoin.
Lorsque l'on se positionne devant les autres joueurs, nous échangeons des regards défensifs et analytiques. J'analyse l'aura de tous les joueurs tandis que mon équipe se concentre sur leur adversaire direct et leur forme physique. Rien de magique, c'est plutôt une impression de tension lorsque l'on rentre dans une pièce et que tout transpire la pression.
Avant de retourner dans les vestiaires, nous nous sommes bien entendu échauffés. C'est important dans n'importe quelle discipline sportive, notamment dans un sport où il y a beaucoup de saut et qui nécessite de la détente. Pendant l'échauffement, Isaac, notre passeur officiel, s'amusait à mettre en difficulté chacun des joueurs. Il connaît les limites de tous et vise parfaitement à ce niveau. Cela a pour but de faire monter de quoi nous sommes capables.
VOUS LISEZ
Ace - Les otakus du volley-ball
RomanceCapitaine de l'équipe de volley-ball de l'université de Malzieu-Ville, Owen ne pense qu'au volley-ball et aux mangas. Véritable otaku dans l'âme, il a commencé ce sport après avoir regardé Haikyuu et suite aux encouragements de Manon, une inconnue...