Chapitre 27 - Manon

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Je suis réveillée mais je n'ai pas la force d'ouvrir les yeux. Cela fait tellement longtemps que je n'ai pas été aussi paisible et que je n'ai pas aussi bien dormi.

Je me retourne en remontant la couverture.

Encore cinq minutes.

Juste cinq minutes de paix.

Attends.

Pourquoi je sens un mélange de déodorant, de menthe et de musc ?

Et pourquoi je sens un poids sur mes côtes ?

Mes yeux s'ouvrent en grand sous la panique.

Et je le vois.

Owen.

Allongé sur le dos, un bras derrière sa tête et l'autre me rapprochant contre lui. Je le scrute tandis qu'il est toujours aussi paisible, son visage détendu et serein.

Tout me revient.

Mes pleurs.

Ma tristesse.

Et putain ! Je l'ai vraiment embrassé ! Comment ça a pu arriver ? La baisse de tension ne peut pas me servir d'excuse à chaque fois ! Je n'étais même pas bourrée, bordel. Et s'il me détestait ? Lorsqu'il va se réveiller, il va regretter et ne pourra plus jamais me regarder en face. Je n'aurais jamais dû l'embrasser. Même si j'en avais envie. Putain ! J'en avais envie ? Oui clairement, il ne faut pas se voiler la face. Mon dieu, son bras est toujours autant de moi. Sa proximité est étouffante et les images du... Non des... Baisers passionnés que l'on a échangés la nuit dernière me font rougir de confusion et de gêne. Le chaos règne dans mon esprit, je devrais me lever et partir en douce. Voilà, la meilleure solution est de faire comme si rien ne s'était passé.Il est hors de question que je le perde à cause d'un moment de faiblesse.

J'angoisse de nouveau. Juste en pensant le quitter. La vérité me frappe. Je ne veux pas quitter sa chaleur, son aura protectice et le confort que m'apporte cette proximité. La sensation dans mon bas ventre augmente alors que j'observe dans les moindres détails, je pourrais même compter ces cils.

Manon, arrête.

Je ferme les yeux pour m'obliger à ne plus le scruter et à peser les différentes options. Comme un drogué ne pouvant se repaître, j'ouvre les yeux en me jurant que c'est la dernière fois que je l'observe comme ça. Ses yeux s'ouvrent doucement puis se posent sur moi, un sourire paresseux se dessine sur son visage endormi. Il resserre alors sa prise juste en-dessous de ma poitrine, me ramenant encore plus proche de lui.

- Arrête de paniquer dit-il d'une voix rauque, sa main caressant ma peau sous mon t-shirt.

Automatiquement, des frissons me parcourent à cause de sa main et de sa voix qui me fait trembler. Comment je n'ai pas pu remarquer que sa main s'est glissée sous les barrières protectrices de mes vêtements ? Et comment ça se fait que ça me calme instantanément ? Je ferme les yeux tout en posant ma tête sur sa poitrine. Mon coeur bat la chamade mais pas à cause de la panique, la chaleur que j'ai ressentie hier dans ses bras me revient, la confiance exacerbée et les fourmillements dans mon ventre. Sauf qu'une fois réveillée, je suis incapable de rester dans le silence sans m'occuper. Mes mains démontrent mon impatience tapotant doucement sur les pectoraux d'Owen.

Il grogne en ouvrant à moitié les yeux :

- J'essaie de dormir Man-Man.

- Pardon, pardon.

Je souffle et me force à rester calme. Toutes mes terminaisons nerveuses me démangent, j'utilise toute ma force mentale pour laisser mes doigts allongés et ne plus tapoter nerveusement. Je tiens dix secondes, avant de tenter de trouver une position plus confortable. Je lui tourne une nouvelle fois le dos, faisant trembler tout le canapé sous mes mouvements brusques. Je suis la pire. Mon attention se déplace sur la pièce, la lumière douce du matin s'infiltre à travers les rideaux. Je me fige en réalisant ce que je viens de voir, comme une vague tumultueuse. Il fait déjà jour ? Mon coeur bat encore la chamade tandis que je prends conscience de la situation dans laquelle je me trouve, à ce rythme-là je vais finir par développer une insuffisance cardiaque.

Ace - Les otakus du volley-ballOù les histoires vivent. Découvrez maintenant