Chapitre 24 - Owen

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Manon m'évite. Je me doute que je n'aurais jamais dû l'embrasser à cette soirée, mais je ne peux pas regretter mon geste. C'est impossible de regretter ça. Cette déflagration. Mettant une nouvelle fois mon monde à l'envers. C'était si parfait que je me demande si je n'ai pas rêvé. Un seul moyen de le savoir : recommencer.

Rien qu'hier, elle est partie comme une voleuse après l'entraînement et le match contre l'équipe féminine et faisant tout son possible pour ne pas poser les yeux sur moi. Tout mon corps est attiré par elle. Et j'ai encore du mal à me concentrer. Dès que je la vois ou que je ferme les yeux, je revois ses lèvres, les frissons de son corps. Je crois que je suis foutu. Je n'aurais jamais dû toucher à cette drogue.

Je suis devant sa porte et j'hésite à entrer. J'ai toujours été à l'aise dans cette maison. Mais là alors que j'inspecte l'extérieur simple et épuré, je me tâte à faire demi-tour. Techniquement, elle ne m'a pas dit que je la mettais mal à l'aise. Dans le cas contraire, je partirais. Elle se contente de ne pas répondre à mes appels et de limiter les messages. Sans parler, des invitations à se voir qui sont systématiquement évitées. Autant forcer le destin alors. La sonnerie retentit tandis que je bous de l'intérieur.

Le coach m'ouvre en tenant une bière à la main.

- Owen... S'agit-il d'une visite du capitaine de mon équipe ou du meilleur ami de ma fille ? grogne-t-il à moitié en me voyant dans l'embrasure de la porte.

- Deuxième option, je lui réponds ne sachant pas si c'est la bonne réponse.


Il me fixe tout en prenant une gorgée de sa bière.

- Tant mieux, la casquette du coach n'était pas disponible ce soir.


Il me fait un signe de la main m'indiquant que je suis le bienvenu. Tandis que je rentre, j'enlève mes chaussures dans l'entrée. Une habitude que je tiens de ma mère et qui reste ancrée en moi dès que je visite une maison. Sans attendre et fermer la porte derrière lui, le coach se dirige vers le salon.

- Manon, Owen est là, tu as de la chance cela annule notre future partie de Mario Kart, je suis certain que j'allais gagner la prochaine et que tu allais devoir faire la vaisselle.

- Je ne me sens pas très bien, je devrais remonter. Tu peux lui dire de revenir un autre jour ?


Elle se lève rapidement et croise mon regard. Un mélange d'émotions passe dans ses yeux. Surprise. Gêne. Peur. Elle recule et cherche des yeux une sortie ou une idée pour la sortir de cette situation. Le coach doit sentir le changement dans l'atmosphère puisqu'iil se met entre nous deux et nous interroge du regard. Il place sa main devant moi, comme pour protéger sa fille du moindre danger.

- Vous vous êtes disputés ? Il ne s'adresse pas à moi mais à sa fille qui refuse de me regarder dans les yeux.


Son silence est éloquent. Elle ne dit pas oui. Mais la non-réponse suffit à attiser la colère de son père. Je suis fusillé du regard par le coach et il commence doucement à s'avancer vers moi. Je sais qu'il va me demander de partir. Personne ne touche à sa fille. Avant de devoir partir, je tente ma dernière carte :

- Non, coach. Je voulais juste lui parler de ce qui s'est passé pendant la dernière soirée pour fêter notre victoire. Elle vous à raconté ? C'est une histoire passionnante.


Manon me regarde avec horreur, m'intimant de ne pas continuer mon histoire. Je ne devrais pas rire de cette situation, mais je ne peux pas empêcher un rictus de se former au coin de ma bouche.Pourtant, je vois dans son regard, qu'elle ne me croit pas capable de faire ça. Ma langue se délie.

Ace - Les otakus du volley-ballOù les histoires vivent. Découvrez maintenant