Chapitre 29 - Manon

699 8 1
                                    


Je ne pensais pas passer mon après-midi à chercher les baskets d'Elyas. Ce gros malin n'a pris qu'une seule paire de chaussures de volley-ball. Heureusement que c'est leur jour de repos, ce serait catastrophique en jour de match. Toute l'équipe s'est réparti les lieux entre le gymnase et l'hôtel. Au cas où on ne trouverait pas la paire miraculeuse, nous avons repéré un Décathlon à deux heures de voiture et Elyas devra forcément être présent puisque le choix des chaussures doit se faire en fonction d'un certain nombre de critères comme le confort optimal, l'amorti ou encore la légèreté. Je tire un bac pour regarder dedans, le connaissant, tous les endroits sont envisageables.

- Rien dedans, je dis à mon acolyte de toujours en poussant plus loin le fameux bac bleu.


De son côté, il s'étend au maximum pour regarder les objets disposés sur l'étagère.

- Pareil, dit-il en se rapprochant de moi et en s'adossant à l'étagère derrière lui.

- Je ne pensais pas qu'on allait passer ta journée de repos à chercher des baskets dans un placard de stockage.

- Je ne pouvais pas rêver de meilleur programme.


Un léger sourire se dessine sur son visage.

- Ah oui ?

- Tu sais lorsque j'étais en mission "création de ta bibliothèque de rêve", je n'ai pas pu m'empêcher de feuilleter certains de tes romans.


A l'évocation de mes romances, j'ai instantanément les pires passages qui me viennent en tête, me faisant rougir au-delà du possible. Attention, je n'ai pas honte de ce que je lis c'est juste que je trouve ça gênant de parler des scènes les plus explicites. Ma gorge se noue et je le regarde alors qu'Owen avale la distance qui nous sépare.

- Tu n'as pas osé lire mes romans ?


Je sais que je deviens rouge tomate. Mes joues commencent à me brûler et ça n'est jamais bon signe. Je ne sais pas où je dois me situer émotionnellement. J'oscille entre la surprise, la colère et la gêne.

- Il se passe des événements vachement intéressants dans des placards.


Ses bras sont appuyés contre l'étagère derrière moi, m'emprisonnant par la même occasion et m'ôtant toute possibilité de réflexion. Je sens son odeur s'infiltrer partout, mes oreilles bourdonnent et mon cœur veut déjà sortir de ma poitrine. Je n'ai pas été aussi proche de lui depuis la dernière fois et nous n'en avons pas reparlé. Mon attention se reporte sur ses bras qui sont couverts de chair de poule.

La pièce dans laquelle on se trouve est faiblement éclairée par l'ampoule proche de la porte d'entrée. Nos respirations s'accélèrent au fur et à mesure que nos regards se croisent. Mêlant le désir et l'impatience. Les battements de mon cœur s'accélèrent tandis qu'Owen s'approche. Je suis certaine que cela ne dure que quelques secondes, mais j'ai l'impression que cela fait des heures et que l'on me prive de ce que je souhaite le plus. Il rapproche son visage du mien, seulement quelques centimètres nous séparent. C'est la pire torture qui puisse exister. Et je suis sûre qu'il prend un malin plaisir à me torturer.

- Je me demande si on ne pourrait pas mettre certaines scènes en pratique, il me souffle gonflant encore une fois mon ventre d'excitation.


Et je fais la seule chose dont je suis capable. Ses lèvres m'appellent, j'ai la sensation que je suis complètement déshydratée et que sa bouche est la seule goutte d'eau disponible. Ma bouffée d'air.

Ace - Les otakus du volley-ballOù les histoires vivent. Découvrez maintenant