Chapitre 5 : Satanée tête de cheval

154 14 11
                                    

La semaine s'était écoulée paisiblement et Eren n'avait pas eu de nouvelles du garçon aux yeux boule à neige.
Il avait retrouvé sa mère, qui, malgré sa fatigue, s'était évertuée à préparer à son fils son repas préféré, une moussaka maison. Attiré par l'odeur comme un petit animal affamé, Eren l'avait retrouvée affairée dans la cuisine, si petite et frêle. Il avait ressenti tant d'amour pour sa mère à cet instant qu'il l'avait enveloppée dans ses bras sans un mot, et ils s'étaient bercés ainsi quelques instants, l'un contre l'autre. Comme pour vérifier que quoiqu'il arrive, ils étaient toujours là. Toujours ensemble.
« Merci maman ».
Carla avait souri et lui avait caressé doucement le visage, ses yeux et son cœur de maman remplis d'amour.

Les journées d'Eren étaient partagées entre les cours, Jean, ses runs et la musique – toujours trop forte - qui résonnait dans ses vieux écouteurs.

« Hey pomme d'Eren-ette et pomme d'Api, Connie fait une soirée chez lui ce soir, ça te dit ? »

Eren tourna la tête vers Jean, les yeux pétillants.

« Il y aura qui ? »

« Tout la fine équipe je crois. Sasha, Connie, Ymir, Bert', Reiner, Annie, Marco, Mika et Armin ».

Eren savait que sa mère allait travailler tout le week-end et qu'il pouvait donc aller et venir sans l'inquiéter. Il acquiesça avec un sourire. Ca faisait un moment qu'ils ne s'étaient pas retrouvés tous ensemble.

« Vingt heures ? »

« Vingt heures. Je passe te prendre, on ira faire des courses avant. Sois à l'heure »

La perspective de passer une soirée en compagnie de tous ses amis améliora drastiquement l'humeur d'Eren et il se prépara avec entrain.

20h10.
Satanée tête de cheval. Pas foutue d'arriver à l'heure.
Eren attendait allongé sur son lit, comme une âme en peine. Son enthousiasme l'avait amené à être prêt bien trop tôt et il se sentait un peu ridicule.

Un coup de klaxon retentit soudain dans la rue. Eren se leva à toute allure pour passer sa tête par la fenêtre.
Jean était assis nonchalamment sur sa moto, en jean troué aux genoux et tee-shirt blanc laissant apparaître ses tatouages aux bras.

« Alors princesse, prête pour une virée ? » lança Jean avec un clin d'œil, railleur.

« Sale beauf » sourit Eren.

Les garçons arrivèrent chez Connie, après un passage au supermarché au cours duquel ils se chamaillèrent sur la marque de chips à choisir.
Jean fit rugir le moteur à l'approche de la maison de leur ami. Eren éclata de rire.

« Tu m'épuises bordel. »

« Mais non, tu serais triste sans moi ».

Et c'était si foutrement vrai qu'Eren ne répondit rien.

Les garçons, évidemment en retard, furent accueillis par des sifflements moqueurs.

« C'est bon, ils sont là Tic et Tac ? On peut commencer l'apéro ? J'ai faim ! » beugla Sasha, depuis la cuisine.

Eren sentit son cœur se gonfler d'anticipation joyeuse dans sa poitrine et il alla saluer tous ses amis.

La maison de Connie résonna de rires, de potins et de hurlements avinés durant plusieurs heures ce soir-là. Les garçons décidèrent de rentrer vers 2h du matin. Jean laissa la moto chez Connie – son taux d'alcoolémie ainsi qu'Eren l'en remercièrent chaleureusement.

Ils rentrèrent donc à pied, foulant le bitume de leurs pas mal assurés, sous la lumière jaune des lampadaires.

« Hey Eren » commença Jean.

« Ouais ? »

« Je crois que j'aime bien Mikasa »

Eren rit. Comme si c'était un secret. Jean avait le béguin pour Mikasa depuis des lustres. Elle était bien la seule nana qu'il connaissait à pouvoir toucher son cœur de faux bandit en peluche.
Jean avait passé sa soirée à la regarder discrètement et à essayer de la faire rire, l'air de rien. Eren avait jugé la scène tout à fait adorable et avait ravalé ses sourires avec difficulté.

La tour de Jean se trouvait quelques centaines de mètres plus près de la maison de Connie que celle d'Eren. Le jeune homme raccompagna donc son ami au pied de son bloc.

« Run demain 10h ? » lança Eren, avec un sourire amusé.

« Va te faire foutre » répliqua Jean, acerbe.

Eren éclata de rire à nouveau et le regarda monter l'escalier vers son appartement, en rabattant la capuche de son sweat sur sa tête.

Il s'était éloigné de quelques mètres seulement, affairé à démêler les fils de ses écouteurs, lorsqu'il se fit alpaguer par un groupe de jeunes, manifestement plus âgés que lui.

« Bah alors, on traine dans les rues la nuit ? C'est pas raisonnable ça. »

« Ouais, t'as conscience que tu peux pas passer dans notre bloc comme ça, sans rien nous donner, hein ? »

« La taxe de passage, frérot » ajouta un troisième type. 

Eren soupira. Ca faisait longtemps... Il rangea ses écouteurs dans sa poche ventrale de sweat, prêt à se défendre. 






Petit chapitre supplémentaire ce soir car le précédent n'était pas très long ;)
Le chapitre suivant est en cours d'écriture, il ne devrait pas tarder. 
Des bisous les p'tits poulpes. Iren

Personne (Ereri / Riren)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant