Eren tourna la tête vers son réveil et ouvrit un œil paresseux.
8h24.
Un rayon de soleil glissait déjà à travers les interstices du volet et la chambre était baignée d'une lueur cristalline. Un sourire se dessina sur son visage fatigué lorsqu'il se remémora la nuit passée avec Levi.
Ils avaient discuté, partagé leurs musiques préférées, parlé de livres et de jeux vidéos. Puis, quand le sommeil était apparu, comme une bête capricieuse tapie dans l'ombre de la nuit, ils s'étaient allongés l'un contre l'autre et s'étaient laissés sombrer doucement.
Une soirée parfaite en somme.
Oh évidemment, il n'avait pas été question de sexe, même s'il serait mentir de dire qu'ils n'y avaient pas tous les deux songé quand il devint évident que le contact entre leurs deux corps était aussi délicieux qu'il les torturait. Mais Eren eut soudain intimement conscience que c'eut-été franchir les limites du garçon et prendre le risque de le voir disparaître à jamais. Il avait donc immédiatement calmé le jeu et s'était simplement lové dans les bras de Levi, le cœur battant.
Celui-ci avait alors soupiré, partagé entre le soulagement et une frustration amère.
Eren tourna de nouveau la tête vers Levi et enfouit son visage dans ses cheveux d'encre pour en respirer l'odeur. Il sentait le propre, comme du linge frais qui sèche au soleil. Un mélange de musc blanc et de notes poudrées, de l'iris, de la violette peut-être, rappelant l'odeur régressive du coton.
Le bras hâlé d'Eren reposait paisiblement sur la taille du garçon, qui dormait dos contre son ventre.
Sentant Levi s'étirer contre lui, il sourit de nouveau.
- Hey, souffla t-il.
Le garçon se retourna pour le regarder et entrouvrit les paupières, une seconde à peine - juste assez pour permettre à Eren de découvrir une toute nouvelle nuance de gris. Il ne s'agissait pas d'un gris froid comme l'acier ou encore d'un gris souris un peu sale, mais d'un gris-bleu, un gris de pluie au lever du jour, plein des espoirs de l'aube.
Levi avait craint, à la lumière des dernières lueurs de sa conscience - celles qui précédaient la torpeur du sommeil - qu'Eren ne regrette, que leur aisance naturelle de la nuit ne laisse place à une gêne palpable au réveil.
En effet, les deux garçons se fixèrent quelques instants, sondant en silence les prunelles de l'autre pour y déceler le feu dévorant du regret. Le monde semblait s'être arrêté comme une immense horloge cassée.
- Est-ce que ça va ? demanda finalement Eren, n'y tenant plus.
Levi soupira doucement, les sourcils légèrement froncés, comme s'il hésitait encore sur la réponse à apporter. Ses yeux se baissèrent sur les draps verts alors qu'il cogitait.
- Hey... lança Eren, en relevant son visage d'une main afin que, de nouveau, leurs regards se croisent. Tu veux même plus me regarder ?
L'appréhension serrait sa gorge et il ne reconnut pas tout à fait sa propre voix. Mais contre toute attente, Levi braqua ses yeux sur lui et, comme quelques mois auparavant, il y vit la tempête. Une lutte acharnée et sauvage entre deux parts de lui-même - l'une voulant fuir et l'autre rester à ses côtés aussi longtemps que la vie lui permettrait de le faire. Il avait l'air constamment déchiré entre ces deux possibilités, redoutant l'une et n'osant croire à l'autre.
- Je peux pas.
- Pourquoi ?
- Quand je te regarde, je prends de mauvaises décisions.
Ouch.
- Mauvaises pour qui, Levi ?
- Pour toi évidemment, répondit le garçon, soudain perplexe, comme s'il s'agissait d'une évidence.
Eren sourit et entreprit de se tracter au-dessus du corps de Levi. Il se pencha sur lui avec une moue facétieuse.
- Oh bah ça va alors, je peux m'en débrouiller... puisque... je suis... bien... plus grand... que toi.
Il ne s'interrompait que pour l'embrasser, sur la joue, au coin des lèvres, au creux du cou, sur les clavicules, le torse et enfin sur les lèvres.
Levi retint sa respiration, le cœur battant la chamade comme un musicien possédé.
Putain de merde.
Eren avait l'air si.. à l'aise par moments. Il avait ce pouvoir de le rendre fou de désir, sous couvert de l'embêter gentiment.
Levi darda son regard sur le jeune homme, qui lui fit un clin d'œil aguicheur en remettant ses cheveux bruns derrière son oreille.
Sale gamin de merde. Il savait très bien ce qu'il faisait.
Levi eut un rictus et haussa un sourcil, faussement blasé.
- Connard.
Eren éclata de rire. Levi ne trompait personne et le jeune homme était certain de l'avoir entendu reprendre sa respiration un peu trop bruyamment pour être honnête.
- Oui oui, moi aussi je t'aime ! répliqua Eren sans réfléchir, comme il l'aurait fait avec Jean.
Sauf que ce n'était pas Jean...
Eren rougit violemment et se redressa pour s'attacher les cheveux afin de se donner une contenance.
Pitié, faites qu'il n'ai pas entendu.
Lorsqu'Eren posa de nouveau les yeux sur Levi, il sut. Non seulement, il avait entendu mais en plus, cela semblait l'avoir fait étrangement bugger. En effet, Levi le fixait, l'air tendu, comme un chat prêt à détaler et déglutit, tous les sens en alerte.
Il s'exhorta mentalement au calme.
Respire Levi , c'était une blague, une simple blague.
Il n'en pense pas un mot et Jean réagirait de façon cool et naturelle.
Levi finit par se lever du lit à son tour et lui jeta un oreiller en pleine poire en passant devant lui pour aller se faire un café.
- Boucle-la, beau parleur.
Eren éclata de rire, ravi et envoya discrètement un pouce levé à Jean sur WhatsApp.
Hello les petits loups,
J'espère que ça biche, ici je suis au bout de mon slip de fatigue mais on lâche pas l'aff.
Belle journée et n'hésitez pas à m'écrire pour me raconter vos vies, me donner votre avis sur la dynamique des personnages, sur mon histoire, bref vous êtes toujours les bienvenus bande de ptits pandas sauvages.Du love et des céréales au chocolat,
Iren
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Personne (Ereri / Riren)
FanfictionEren pensait vivre une soirée habituelle, constituée de pizza et de jeux vidéos, dans le calme feutré de son appartement. Il allait être surpris. Et vous comment réagiriez-vous si un inconnu défonçait la porte de chez vous et se vidait de son sang d...