Coma

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La lune était haute dans le ciel quand ils arrivèrent à l'hôpital, Hotaru paya le taxi et il pénétra dans l'imposant bâtiment en compagnie d'Aïshuu qui était toujours un peu pale, pas à cause de sa glycémie mais de sa peur.

Le secouriste parla quelques instants avec la dame de l'accueil et celle-ci lui indiqua l'emplacement de la chambre de sa belle soeur, quatre à quatre, les deux jeunes hommes montèrent les escaliers pour arriver vers un étage qui sentait fortement le médicament et où une multitude d'infirmières déambulaient sans faire attention à eux ; le Takeuchi vit sa femme et ses parents assis sur des sièges en aluminium, un médecin leurs parlait d'une voix posée, Hotaru et Aïshuu s'approchèrent d'eux avec des pas rapides et se posèrent près des sièges où Akiko se tenait la tête entre les mains.

- Comment va-t-elle. S'empressa de demander Aïshuu

Le médecin le regarda surpris presque agacé mais poursuivit néanmoins.

- Son état est stable mais très affaibli, dans état quasi-comateux, nous devons la garder ici jusqu'à ce qu'elle reprenne conscience.

- Est-ce qu'on peux la voir? Demanda Hotaru. 

- Désolé mais c'est impossible, du moins pour ce soir, vous pouvez revenir demain mais les visites seront très limitées, comprenez.

- Oui...bien sur...

Comme tout le monde était silencieux et regardait le sol le médecin décida de poursuivre ses explication, espérant peut-être apporter un peu plus de clarté à la famille attristée.

- Elle a ingéré une grande quantité de somnifères avec rien d'autre dans l'estomac, nous lui avons fait un lavage, nous avons également relevé un nombre d'hématomes et une jambe fracturée dont nous avons pris soin, votre fille n'est plus en danger pour le moment.

- Oui...Pour le moment...Marmonna Mie.

- Je dois saluer votre intervention. Dit-il en se retournant vers Hotaru. Quelques minutes perdues de plus et elle serait morte.

- Ce n'est pas très rassurant docteur...Commenta le concerné.

Gêné, mais habitué aussi à des situations et réactions bien plus graves, le médecin décida de leurs laisser un peu de temps seuls ; d'un geste hésitant Aïshuu s'approcha de la chambre où reposait à présent sa meilleure amie, de la fenêtre il la détailla : elle était allongée sur le lit, endormie, branchée à trois perfusions ainsi qu'une multitude d'appareil dont il ne connaissait pas l'utilité, de là où il était il avait du mal à voir sa poitrine monter et descendre au rythme de sa faible respiration et son visage vide d'expression et de couleur accentuait son malaise.

était-elle vraiment vivante? Le lycéen avait impression du contraire, faiblement il se laissa glisser contre le mur et serra ses genoux à sa poitrine pour étouffer ses sanglots, à la vue de l'adolescent déprimé, Hotaru s'approcha de lui pour le rassurer mais cela ne semblait servir qu'à accentuer la culpabilité du garçon.

Pourquoi ? Qu'est-ce qui l'avait poussé à vouloir mettre fin à ses jours? était-ce de sa faute? S'il avait vu qu'elle allait mal, que le long message qu'elle lui avait envoyé était un appel à l'aide, s'il ne l'avait pas laissé seule durant des mois, aurait-il eu était capable de prévenir cela? De l'empêcher de le faire, est-ce que cela aurait changé quelque chose? 

Certes, Umiko lui mentait constamment sur sa condition physique et mentale et refusait de le mettre au courant de quoique ce soit, tout ça à cause d'un incident survenu après qu'il ai attaqué Kohaku, s'il ne l'avait pas attaqué se serait-elle confié à lui d'avantage? Tant de questions mais aucune réponse...

Apparemment d'après Hotaru la jeune fille avait laissé une lettre, une lettre où son nom avait était évoqué dans un long paragraphe, le métisse ne voulais pas lire cette lettre, du moins pas maintenant, la seule pensée de la jeune fille écrire cette lettre avant d'agoniser lui retournait l'estomac, il se contentait de prier, de prier tout les deux qu'il connaissait et vénérer, comme si cela pouvait ramener Umiko à la vie plus vite ; à ses cotés Hotaru continuait de l'observer avec tristesse, il n'avait pas lu entièrement la lettre d'Umiko mais savait que des choses poignantes s'y trouvait, et il ne savait pas si lui aussi voulait la lire dans l'immédiat.

***

Akiko était toujours assise la tête entre les mains, tout était passé si vite  et la chute pour son mental était terrible, elle était fatiguée, nauséeuse, et incapable de penser correctement, tellement de questions et aucune réponse, même la lettre de suicide posée sur le bureau ne lui avait rien apporté de plus que des remords et de l'incompréhension, bien qu'elle était assez explicite sur les galères que sa soeur quelque chose semblait manquer, comme si l'histoire était incomplète.

- Pensez vous que les médecins lui ont fait des examens post-viol? Demanda Mie aussi pale qu'un linge.

- J'ai pas osé demander...Murmura Akiko. Je reviendrai demain, où sont Chii et Mina? Demanda-t-elle à son mari.

- Chez les Uenoyama. Répondit-il. 

- Bien...qu'elles y restent la soirée.

- Tu te montres bien irresponsable de confier tes filles à des inconnus après ce qu'il s'est passé. Grogna Haruhi.

- Oh toi la ferme. S'énerva Akiko. Toute cette situation c'est de ta faute! Et ne me donnes pas de leçons de morals sur "des inconnus" alors que toi tu fait la même chose!

- Akiko ce n'est pas le moment...Soupira-t-il, las.

- C'est exactement le moment! Dit-elle en se levant brusquement. 

Elle s'approcha de son père et le saisit violemment par le col et le plaqua contre le mur faisant sursauter quelques personnes présentes en ce même moment dans le couloir, les deux adultes se regardèrent avec colère, des étincelles sortaient même de leurs yeux.

- Si vous voulez vous disputez aller dehors! Siffla Mie. J'en ai assez de vos jérémiades! Tu ce que je pense c'est à ma fille entre la vie et la mort! Déguerpissez!

Les infirmières les regardèrent avec jugement avant de retourner à leurs travail, Akiko et son père quittèrent l'hôpital en se tenant par le coude prêts à s'expliquer une bonne fois pour toute, maintenant loin d'eux Mie soupira profondément et enfonça sa tête dans ses bras  et se mit à pleurer silencieusement, la gorge nouée Aïshuu s'approcha d'elle et la pris lui aussi dans ses bras en cachant ses larmes, si un coeur ne pouvait contenir sa tristesse, alors deux pouvaient se  partager le fardeau, Hotaru les observa silencieusement avant de s'asseoir à leurs coté. 

C'était certainement la pire nuit qu'ils n'avaient jamais connus.

****

-Minuit-

Une chouette quitta son perchoir effrayée par les bruits de voiture, le taxi s'immobilisa devant la demeure et Haruhi sorti à l'extérieur suivit de sa femme qui pressa le pas, le Suzuki soupira et rattrapa Mie à l'intérieur qui était déjà dans leurs chambre en train de faire sa valise.

- Mie tu ne réfléchis pas! Arrête ton cinéma. Lui reprocha-t-il.

- Ce que tu appelles "mon cinéma" et une réaction totalement appropriée à la situation et chose que je devait faire il y'a longtemps.

- Mie je t'en pris arrête! Tu es ridicule.

- Laisse moi Haru' ! Plus je serai loin de toi mieux ça  serai!

Elle le dépassa avec sa valise sans le regarder et quitta la maison en claquant la porte, à présent seul Haruhi pris quelques instants  avant de prendre conscience de l'état des lieux.

Il n'y avait personne...

Absolument personne...

Sa femme était partie, sa fille aussi...

Il était à présent seul, dans cette grande maison à déambuler sans but précis, comme il a toujours fait depuis tant d'années, seul dans la réalité et dans sa tête.

Grand Dieu que s'était-il passé?

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Alors?

Kokoronashi(Nishinoya Yuu X Suzuki Umiko)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant