𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟏𝟖 : 𝐷𝑒𝑠 𝑎𝑢-𝑟𝑒𝑣𝑜𝑖𝑟𝑠 𝑜𝑢 𝑑𝑒𝑠 𝑎𝑑𝑖𝑒𝑢𝑥 ?

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Musique à écouter Demons - Imagine Dragons

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Musique à écouter
Demons - Imagine Dragons

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« - Tout le monde sur le quai ! Ordonna Hagrid au milieu de la foule d'élèves. »

Delphia regardait le château comme si c'était la dernière fois qu'elle allait le revoir. Il y avait une certaine nostalgique qui l'accompagnait en même temps qu'elle quittait son école. Elle avait été réticente à l'idée de s'y rendre et se souvenait à quel point elle avait pleuré avant d'y arriver. Aujourd'hui, la rousse sentait une boule dans sa gorge parce qu'elle avait l'impression de laisser une partie de sa vie en suspens dans ce château si imposant. Elle empoigna finalement sa valise et se dirigea vers le Poudlard Express avec tristesse.

Bien sûr qu'elle était heureuse de revoir son père, bien sûr qu'il lui manquait mais quelqu'un allait lui manquer davantage. Delphia avait créé des liens, s'était inventée de nouvelles habitudes ici. Elle laissait tellement de choses derrière elle, qu'elle n'avait pas le cœur à retrouver sa campagne. Alors qu'elle longeait les couloirs assez étroits de son wagon, elle vit Drago au loin. Il rangeait sa valise sur le compartiment au dessus de son siège, il n'avait même pas remarqué qu'elle était là, sa dulcinée.

Malefoy était bien le seul élève à appréhender ces vacances. Il n'avait même pas envie de rentrer chez lui, il savait ce qui l'attendait. Alors qu'il s'apprêtait à refermer la porte de son wagon, il releva le regard vers la jeune fille qui était plantée à quelques mètres de lui, les yeux rivés sur lui. Le serpentard déglutit difficilement en la contemplant comme si c'était la dernière fois. Il n'osait même pas lui dire au-revoir car il aurait eu l'impression de lui faire ses adieux. Delphia ne lui laissa pas le choix et s'avança vers ce dernier, les yeux embués de larmes.

Elle sentait que quelque chose allait changer, qu'elle n'allait plus jamais le retrouver comme elle l'avait rencontré. Delphia avait le sentiment, la fâcheuse impression que Drago allait se perdre et cela l'angoissa encore plus. La jolie gryffondor se tint à quelques mètres de lui, si bien qu'elle dût lever la tête pour le regarder. Drago avait envie de goûter à ses lèvres, de l'embrasser en la faisant tournoyer dans tous les sens mais n'avait pas le courage. Il se contenta de la fixer comme elle le faisait avec lui.

« - Tu ne me dis pas au-revoir ? Demanda la jeune fille d'une toute petite voix.
- Je... Au-revoir Delphia, lui murmura Drago en caressant sa joue du bout des doigts. »

Elle avait l'impression de perdre pied sous ses caresses, qu'elle volait dans les airs et que personne n'aurait pu la faire redescendre. Dès qu'il la touchait, Delphia se sentait plus vivante que jamais, apprenait à découvrir son propre corps en même temps que lui. Il avait un don, il avait de la magie concentrée dans ses doigts pour lui faire ressentir autant d'émotions avec juste un effleurement. La rousse ouvrit à nouveau les yeux et se jeta sur le serpentard qui la fixait toujours. Elle pressa ses lèvres contre les siennes, passa ses mains dans sa nuque pour approfondir le baiser et le laissa même découvrir sa peau en lui octroyant l'accès sous son teeshirt. Leurs langues se rencontraient enfin, se taquinaient timidement puis tendrement. Des étincelles de bonheur et de plaisir vinrent se loger dans leur ventres.

Le blond n'avait jamais ressenti cela avant aujourd'hui, n'avait jamais eu envie d'arrêter le temps jusqu'à ce moment précis. Elle était enfin contre lui, dans ses bras et s'il n'avait plus envie de rentrer à la maison, désormais c'était encore pire. Les deux adolescents reprirent leurs souffles en se dégageant l'un de l'autre et s'observèrent chacun avec tendresse et amertume. Ils ne voulaient pas se quitter, ils ne savaient pas ce que ce baiser signait. Ils voulaient juste profiter de l'autre avant qu'ils ne puissent peut-être plus le faire. Ils ne voulaient pas partir avec des regrets.

« - Au-revoir Drago, lui susurra Delphia, la voix tremblante, avant de lui faire dos pour rejoindre ses amis. »

Elle ne voulait pas qu'il la voit pleurer, elle souhaitait garder ces larmes secrètes. La gryffondor entendit la porte du wagon se fermer derrière elle et elle en profita pour lâcher tout ce qu'elle avait sur le cœur. La jolie rousse pleura à chaudes larmes, assise à même le sol, au milieu du couloir du train. Elle n'avait pas la force d'affronter ses amis et leurs regards emplis de pitié. Peu comprenaient ce qu'elle pouvait ressentir à l'instant même. Personne n'aurait pu la consoler, choisir les bons mots parce qu'elle avait peu d'espoir en quittant Poudlard. Elle avait cette impression que tout allait partir en fumée et elle ne savait pas pourquoi.

Elijah qui trainait dans les couloirs pour chercher la dame aux confiseries, tomba nez à nez avec sa sœur. Il la vit si désemparée qu'il ressentit à son tour une douleur dans sa poitrine. Il détestait la voir pleurer, cela l'insupportait. Il se sentait impuissant face au chagrin de sa protégée, inutile. Son frère se mit assis à côté d'elle et prit sa main dans la sienne en regardant face à lui. Le paysage défilait vite, beaucoup trop vite pour eux.

« - On pleure en arrivant, on pleure en partant, soupira le serpentard en balançant sa tête en arrière.
- J'ai une mauvaise impression Elijah, sanglota sa sœur.
- Si tu ne t'appelles pas Madame Trelawney, je suis désolé mais je ne te croirais pas, tenta de la faire rire le jeune homme.
- Que tu peux être bête, rit doucement Delphia en secouant la tête de gauche à droite.
- Hé ! Je ne te permet pas ! La taquina Elijah en lui donnant un coup de coude. »

C'était à ce moment précis qu'il se sentait puissant, c'était quand il la voyait rire qu'il avait l'impression de réussir au moins quelque chose. Elijah prit la main de Delphia pour l'aider à se relever et entoura ses épaules de son bras musclé en l'accompagnant vers son compartiment. Ils continuèrent à rire jusqu'à celui, dérangeant ceux qui dormaient ou lisaient dans le wagon. La rousse s'en fichait, ses plaies avaient été poncées par celui qu'elle considérait comme son meilleur ami, son frère.

Dans un wagon plus loin, Harry collait son front à la vitre en se ressassant les derniers événements. Il avait le cœur meurtri et n'arrivait pas à puiser dans ses ressources pour affronter cette nouvelle perte. Il avait besoin de quelqu'un à ses côtés mais Delphia n'était pas cette personne. Le célèbre trio d'or avait convenu de passer les vacances au terrier tous ensemble et avait même invité Delphia. La rousse allait sans doute les rejoindre vers la fin des vacances, elle voulait d'abord profiter de son père, voir dans quel état il était depuis qu'il gérait la ferme seul.

Ils arrivèrent enfin à la gare de King's Cross et se séparèrent à peu près tous pour suivre leur direction. La famille Gray monta dans le premier bus les menant vers leur ferme. Ils rigolaient ensemble, étaient heureux de retrouver leur précédent quotidien. Même Clay, le plus timide des frères, se mettait à raconter des âneries pour faire rire la petite assemblée. C'était de bonne humeur qu'ils atterrirent enfin devant l'imposante grange, leur maison. Ils sortirent du bus et coururent vers leur père, qui les attendait déjà depuis la porte d'entrée.

Gustaf était fatigué, en mauvais état mais dût se rendre à l'évidence, qu'il avait pris une bonne décision. Les finances allaient mieux depuis que ses enfants étaient partis, il avait même pu économiser et leur offrir un repas digne de ce nom pour leur grand retour. La première à atteindre le vieil homme fut Delphia, qui s'écrasa lourdement contre le torse de ce dernier. Il sentait l'herbe fraîche, le foin et la soupe de légume. C'était une odeur si réconfortante pour elle, qu'elle mît quelques minutes à se défaire de son étreinte.

« - Père... Vous m'avez manqué, souffla Delphia en souriant.
- Et vous encore plus ! Répondit Gustaf en regardant chacun de ses enfants. »

*

Bon retour à la ferme.
Qu'en pensez-vous ?
Enfin le baiser tant attendu, le vrai...

Bᥱ mყ ᥣovᥱ storყ Où les histoires vivent. Découvrez maintenant