Chapitre 12: le vent de l'année

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3020 : Numéro d'écoute anti harcèlement

3114: Numéro d'écoute contre le suicide

                                                                                                                                                                                                        

Bip. Bip. Bip

C'est tout ce que je parviens à entendre. Ce bruit va me rendre folle. Je veux me réveiller mais je n'y arrive pas. En dehors de ce bruit, je parviens à distinguer des paroles étouffées. De qui ? Je ne sais pas. Je veux et je dois me réveiller. Je rassemble mon énergie et parviens à ouvrir les yeux.

Les lumières blanches m'agressent la rétine et me la brûlent. Sur le coup, j'ai le réflexe de fermer les yeux. Mais au bout de 15 secondes je parviens à m'habituer à la lumière. Une femme entre dans ma chambre et, en me voyant éveillée, se précipite vers moi.

Femme: Mademoiselle, vous allez bien ? Vous avez mal quelque part ? Depuis combien de temps êtes vous réveillée ?

Elle prononce ces paroles à vitesse grand V.

Moi: Calmos madame, vous me donnez une sacrée migraine.

Femme: Désolée mais c'est mon travail.

Moi: Qu'est ce qu'il s'est passé ?

Femme: Vous êtes tombée dans les pommes après vous êtres frappé la tête sur la porte.

Moi: Et voici donc le retour de ma poisse légendaire ! La vie entière se ligue contre moi !

Femme: Pourquoi dites vous cela, voyons ?

Moi: Vous êtes infirmière ?

Femme: Oui.

Moi: Et ben consultez mon dossier et vous saurez pourquoi je dis ça !

Ce que je n'ai pas dit, c'est que pendant un an entier, je me rendais aux urgences, ou chez le médecin, au moins une fois par mois. Et ces trucs là laissent toujours une trace.
Donc j'en ai marre de l'hôpital et des urgences.

Moi: Laissez moi partir.

Infirmière: Je ne peux pas. Il faut que l'on vous fasse passer des examens complémentaires.

Moi: HEIN ?! C'est quoi encore cette histoire ?

Infirmière: Il faut nous assurer que vous n'avez pas de traumatisme crânien.

Moi: Mais qu'est ce que j'en ai à faire ?

Infirmière: C'est de votre santé que l'on parle, quand même.

Moi: Et ben faite votre foutu examen et laissez moi partir !

Je sais que je m'emporte vite et injustement contre cette pauvre infirmière, mais mes nerfs craquent complètement. J'en ai plus que marre de tout ce charabia. Je ne veux pas rester ici. Les hôpitaux me sortent par les trous de nez. L'infirmière me fait finalement ses maudits examens et je n'ai absolument rien d'autre qu'une bosse sur le front.

Tout ça pour rien!

Mes parents me ramènent chez eux, chez nous. Je fais la tête durant tout le trajet. Une fois arrivés, je monte dans ma chambre et m'y enferme. Ils essaient de me faire en sortir, de me parler mais je résiste. Il est hors de question que je leur parle. Je leur en veux beaucoup trop pour ça. Je les tiens clairement pour responsable de mon évanouissement. Si ils n'avaient pas voulu tenter le diable en voulant "m'expliquer" quelque chose qu'ils n'ont même pas expliquer au final, je ne serais pas tombée dans les pommes.

L'amour guérit toutOù les histoires vivent. Découvrez maintenant