Ysia Knight

CHAPITRE 15

YSIA

Je me réveille une fois de plus dans cette pièce sombre et humaine. Je ne sais pas combien de temps est passé depuis la dernière fois que les hommes sont venus. Peut être deux heures, peut être 2 jours, ou plus, je ne sais pas. Je sais juste que je meurs de faim, de froid et de peur.

Après être venu me parler, l'homme qui a environ la trentaine a reçu un appel et est sorti en colère. Le larbin qui l'accompagnait m'a apporté un verre d'eau et du pain et ils ne sont plus revenus depuis ce moment. L'humilité était si haute que j'ai du vider ma vessie dans une bassine qui était disposée à cet effet dans un coin de la pièce.

Plongée dans mes pensées, je n'ai pas entendu la porte en métal s'ouvrir. Mon cœur rate un battement en apercevant les deux hommes devant moi.

- Alors ma belle, est ce que tu es prête à coopérer aujourd'hui, me demande le plus vieux de sa voix grasse.

Ne sachant pas quoi répondre, je triture mes doigts en sentant la peur monter peu à peu. Mais bon sang, que vont-ils me faire ? Je ne peux pas parler parce que je en sais rien, alors est ce qu'ils vont me tuer ?

- Je vais prendre ton silence pour un oui, lève toi maintenant, m'ordonne-t-il.

Mon cœur rate plusieurs battements.

Je me lève sans attendre plus longtemps, ne voulant pas l'énerver plus qu'il en a l'air. Je m'assois maladroitement sur la chaise qu'il me montre de la tête et attends patiemment que mon heure sonne.

- Alors je vais reprendre ma belle, qu'est ce que ton putain de cul de petite pute faisait sur le lieu de meurtre de Daniel ?

Mes mains sont moites et ma respiration est saccadée.

Il me regarde tout en maniant son couteau l'air de dire que si je ne réponds pas tout de suite, je finirais tranchée. Je tourne mon regard vers l'homme posé sur sa gauche, comme d'habitude, pour essayer de comprendre, mais lui aussi me regarde d'une façon tranchante en attendant que je parle.

Sans que je ne my attende, le couteau se planta d'un seul coup dans ma cuisse, exactement au même endroit que la dernière fois. Un hurlement s'échappa de ma gorge, suivi d'un torrent de larmes.

Je sens mon cœur ralentir petit à petit.
Respire Ysia, tu es en vie, tu as vécu plus douloureux que ça mentalement.

Je ferme les yeux en me concentrant sur ma respiration et essaie de retrouver mes esprits.

- Je vais répéter ma question différemment ma belle, qu'est ce que tu foutais sur le lieu du meurtre d'un de mes hommes samedi dernier ? Hausse-t-il la voix.

D'un seul coup, tout s'éclaire, mon cœur rate une fois de plus un battement. Il parle du meurtre ? LE meurtre ?

- Je- je ne sais pas, je rentrais chez moi, je vous jure je ne connais pas votre homme.

Il se lève et fait le tour de ma chaise comme la première fois. Il s'arrête derrière moi et un frisson de terreur me surprend quand il fait traîner sa lame le long de ma nuque. Mes cheveux étant relevés en un chignon haut, j'ai l'impression de lui offrir mon cou sur un plateau d'argent pour qu'il le tranche en deux.