CHAPITRE 26

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Ysia

     Et si j'avais fait le mauvais choix ? On m'a clairement fait comprendre que la police pouvait être corrompue. Mais c'est peut être du bluff après tout.

Le nez enfoui dans mon écharpe, je ne remarque pas tout de suite que je suis arrivée à mon immeuble. Je pousse la porte qui me sépare du hall d'entrée et la chaleur fait instantanément décontracter tous mes muscles. Je monte les étages un à un jusqu'à arriver face à ma porte d'entrée que j'ouvre en 2 secondes. Je me débarrasse directement de mon manteau et de ma grosse écharpe noire pour aller prendre une douche brûlante.

C'est seulement quand je sors de ma salle de bain que je remarque que le jour s'est enfin levé. J'ai préféré aller voir la police avant d'aller travailler parce que j'avais peur de ne plus avoir autant de courage ce soir.

Je m'habille rapidement d'un gros pull en laine noir et d'un pantalon emple de la même couleur. Je mets mon écharpe et mon manteau et je fonce en dehors de mon immeuble en voyant que j'ai déjà 5 minutes de retard. Sur le chemin, je compose le numéro d'Eveline pour la prévenir de mon retard mais celle-ci me devance en appelant en premier.

- Oui allo, je réponds doucement.
- Bonjour ma poule, j'espère que tu n'es pas encore partie de chez toi, me demande ma patronne.

Je fronce mes sourcils ne comprenant pas si c'est une forme d'ironie pour me sermonner de mon retard ou si elle est sérieuse.

- Heu si, j'arrive d'ici une dizaine de minutes, je suis désolée j'ai eu un petit problème ce matin, je réponds hésitante.

- Oh non, retourne chez toi ma poule, je suis malade, c'est pour ça que je t'appelais, je n'ai pas le courage de venir ouvrir la librairie aujourd'hui alors ce n'est pas la peine de venir.

- Oh, j'espère que ce n'est pas trop grave, je demande précipitamment.

- Non t'en fais pas, ça devrait passer dans la journée, je t'enverrai un texto pour te dire si je me sens d'attaque pour ouvrir demain.

Je ris légèrement en l'entendant parler ainsi. Cette femme est mon réel rayon de soleil.

- Prenez le temps qu'il faut, le principal c'est que vous alliez mieux.

- Tu es un ange Ysia, profite de ta journée, je t'embrasse.

- Reposez vous bien, à bientôt, je la salue avant de raccrocher.

Je la considère un peu comme ma grand-mère et pourtant il m'est impossible de la tutoyer. Elle m'a déjà disputé plusieurs fois mais elle sait que ça ne changera rien. Si un jour elle n'est plus ma patronne, chose que je n'espère pas, peut-être que j'y arriverai.

N'ayant aucune envie de me dire que je suis sortie pour rien, je décide de marcher pour rejoindre le Thornden Park à 30 minutes d'ici environ. Je fais un détour par Peaks Coffee étant donné que je n'ai rien avalé ce matin à cause de l'angoisse qui me prenait les tripes.

Je ressors du café, mon gobelet à la main et le nez toujours enfoui dans mon écharpe. Je traverse les rues de Syracuse en appréciant le calme qui y règne. Seulement quelques automobilistes viennent gâcher ce moment sûrement pour aller au travail mais les rues sont principalement désertes. Il faut dire que c'est rare de voir des gens se promener à 8 heures du matin alors qu'il fait à peine plus de 10 degrés.

Perdue dans mes pensées et trop occupée à contempler les rues du centre ville, je n'avais pas remarqué que je n'étais désormais plus très loin du parc. Je traverse donc le dernier passage piéton qui me sépare de ma destination et j'inspire un grand coup pour sentir toute la fraîcheur de ce grand jardin public.

Ysia KnightOù les histoires vivent. Découvrez maintenant