CHAPITRE 6

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AD

Ysia Knight.

    Je prends le temps de relire le dossier que ma apporté un de mes hommes.

    20 ans, née à Galena, dans l'Illinois, a eu son bac mention très bien, n'a pas fait d'études après avoir eu son diplôme et travaille actuellement dans une librairie dans le centre de Syracuse. C'est tout. Rien de plus. Je passe mes mains dans mes cheveux, perdu dans mes pensées.

    Après avoir appelé Tib pour lui montrer la vidéo de surveillance, j'ai directement mis des hommes sur les traces de cette fille. Mais il faut croire que ce n'est rien d'autre qu'une pauvre meuf venue s'installer dans l'état de New York. Mais pourquoi est ce qu'on a aucune information sur sa famille ?

    Je souffle un bon coup et sors mon paquet de clopes. Il faut que je fasse attention à ce qu'elle ne parle pas, surtout que je ne sais pas si elle a vu le visage de mes hommes. Je ne pense pas mais je préfère prendre mes précautions. Je sors une cigarette et l'allume. Après avoir tiré deux taffes, je sors mon portable de ma poche et compose le numéro de Tib.

-    Ouais ?

-    Appelle Samuel et dis lui de venir dans mon bureau, je lui demande, et ramène toi aussi.

    Je pose mon téléphone ferme les yeux en reprenant ma sèche. Putain. J'inhale la fumée et je la recrache, la tête levée.
Putain.

2 coups se font entendre à la porte. Je me redresse sur ma chaise et j'écrase le reste de cigarette dans le cendrier.

-    Ouais, je crie.

    La porte s'ouvre sur Tib et Samuel. Ils entrent et se placent devant mon bureau, attendant que je parle. Je me lève et m'appuie, les deux paumes de main sur le bureau.

-    J'ai besoin que tu rentres dans l'ordinateur de cette fille, je dis en regardant Samuel et en lui tendant le dossier de la fille en question, tu me trouves, photos, vidéos, historiques internet, mails, tout ce que tu peux avoir tu prends.

   Il hoche la tête, sans poser de question. Je ne choisis pas mes hommes au hasard. Je leur demande de faire leur travail et ils le font sans poser de questions. Je hoche la tête en retour, signe que j'en ai fini avec lui. Il récupère donc le dossier de la fille et s'en va en refermant la porte.

-    J'ai besoin que tu suives ses traces, ou qu'elle aille je veux que tu sois, je dis en contournant mon bureau pour aller face à la grande baie vitrée, j'ai presque rien sur elle et c'est pas normal.

-    Peut être parce qu'elle n'a pas eu une vie mouvementée. Me répond Tib en me rejoignant.

-    C'est justement ce qui ne colle pas. Si vraiment, il n'y avait rien de particulier, ça serait marqué. Je me tourne face à lui. Son dossier ne fait même pas 3 lignes.

-    Si elle avait parlé on aurait été au courant AD.

    Je hausse les épaules et me remet face à la vue de New York. Je sens pas cette histoire.

-    Vous en êtes où avec Thomas ? Je demande en retournant m'assoir sur mon fauteuil.

    Je passe mes mains sur mon visage. Putain. Je suis crevé.

-    Toujours au même point, on attend qu'il parle.

    Je hoche la tête et le prévient qu'il peut partir. Il bouge de la baie vitrée et sort en refermant doucement la porte derrière lui. Je me sers un verre de rhum que je bois d'une traite. Putain. Je souffle et me lève pour sortir de mon bureau. Je ferme la porte et descends les escaliers qui mènent au grand salon. Des hommes sont installés devant un match de basket, d'autres sont autour d'une table et jouent aux cartes et d'autres encore nettoient leurs armes personnelles. Je les salue tous d'un hochement de tête général et je descends au sous-sol. Arrivé en bas, je pousse la première porte et introduis les clés dans la serrure de la seconde. Je referme derrière moi et j'avance le long du couloir lugubre.

    J'arrive devant la porte que je souhaitais et je demande à mon homme présent de me l'ouvrir. Chose faite, j'entre dans la pièce à peine éclairée par une ampoule bougeant dans tous les sens. Dans un silence de mort, je récupère la chaise qui trône dans le coin de la pièce et la positionne devant celle en bois. Je relève la tête et attends patiemment que le corps devant moi émette un mouvement.

    Au bout de 10 minutes, trouvant le temps long, je demande à ce que l'on m'apporte une bassine d'eau chaude. Très chaude.

Armé de ma bassine bouillante, je la dépose sur la table en fer présente dans la pièce. Je bouge la table de façon a la positionner juste devant le corps de ma victime. D'une main ferme, je lui agrippe les cheveux et plonge sa tête dans l'eau bouillante.

Aussitôt, la bassine se remplie de bulles et un cri étouffé me parvient aux oreilles. C'est pas trop tôt.

    Je laisse quand même sa tête une petite dizaine de secondes dans le liquide chaud, et je la retire violemment de la bassine. Il reprend son souffle comme si c'était la première fois qu'il respirait. Abruti. S'en suit une crise de toux qui pourrait nous laisser croire qu'il va mourir étouffer. A croire que j'ai son temps putain. Je me déplace derrière sa chaise et agrippe une seconde fois sa tête pour cette fois-ci, l'arrêter juste avant d'entrer en contact avec l'eau. Tout ça dans le plus grand des silences. Sa respiration s'accélère de plus en plus mais il ne dit toujours rien.

-    Tu commences à me faire perdre mon temps là Thomas, je le préviens.

-    Je t'ai déjà dit que je savais pas, me dit-il en bougeant dans tous les sens pour éviter de replonger la tête la première dans la bassine.

-    Et moi je t'ai dit que je voulais savoir OÙ IL EST.

    Il sursauta au ton de ma voix mais ne pipa pas un mot pour autant. Je sors donc le talkie-walkie de mon pantalon et l'approche de ma bouche.

-    Tiago, apporte moi Samantha.

-    Non non non, AD, fais pas ça je t'en su-, commence-t-il à pleurnicher.

-    Ferme ta gueule Thomas, je le coupe.

    Je m'adosse contre le mur humide, face à ma victime qui me regarde désormais les yeux larmoyants et attends patiemment l'arrivée de mon homme.
Putain.

Ysia KnightOù les histoires vivent. Découvrez maintenant