CHAPITRE 16

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YSIA


A moitié endormie à cause de la douleur causée plus tôt par l'autre monstre, je n'entends que partiellement toute l'agitation dans le couloir de la cave. La panique m'envahit aussitôt en me demandant si il revient autant énervé pour moi ?

Les pas que j'entends sur le sol sont-ils les siens ?

Les pas qui résonnent car ce sont des pas énervés ?

Est-ce que cette fois il va me faire du mal avec d'autres personnes ?

Mon cœur s'affole et ma respiration devient beaucoup trop incontrôlable.

S'il vous plait, venez me chercher. J'ai mal.

Je respire un grand coup en entendant tous ces pas se rapprocher de plus en plus.

Respire Ysia. Baisse les yeux et ne dis rien de contrariant.

Je souffle encore un coup pour me donner du courage et ferme les yeux pour chasser les larmes qui ne demandent qu'a dégouliner le long de mes deux joues rebondies. De légers tremblement me prennent en me sentant si peu en sécurité. Je ne sais toujours pas ce que j'ai pu faire du mal pour en arriver là. Je veux juste retrouver ma vie d'avant, la librairie, Éveline.

Un sursaut me prend en entendant la porte s'ouvrir mais je ne relève pas la tête pour autant. J'ai trop peur d'affronter les regards meurtriers qui doivent être posés sur moi à cet instant. Je n'ouvre pas non plus ma bouche, par peur de dire quelque chose de travers. Les tremblements s'intensifient de plus en plus et j'ai du mal à contrôler ma respiration. J'entoure mes jambes de mes bras, me construisant une espèce de carapace.

- Ysia, demande une voix d'homme.

Je ne relève pas la tête directement mais je n'entends aucune agressivité dans cette voix. Elle n'est pas grasse non plus, autrement dit, ce n'est pas la même personne que d'habitude. Dans un élan de courage, je relève la tête en face de moi et mon cœur raté immédiatement un battement en voyant toutes ses paires de yeux sur moi. La pièce est toujours aussi sombre mais les néons, aussi faibles soient-ils, me laissent percevoir les reflets lumineux dans tous ces yeux. Je hoche la tête pour donner réponse à l'homme qui est le plus proche de moi, puis la rabaisse immédiatement, ne voulant froisser personne.

- On n'a pas beaucoup de temps, il faut que tu te lèves, me dit-il.

Quoi ? Est-ce que je suis en train de rêver ? N'en croyant pas mes oreilles, ma main droite vient pincer légèrement la gauche pour me sortir de mon rêve. C'est réel. Je relève ma tête d'un seul coup en regardant l'homme s'approcher de moi.

Est-ce que c'est la police ?

- Est-ce que tu peux te lever, s'avance-t-il à ma hauteur.

Je baisse mon regard sur mon jogging ensanglanté. Je ne la sens plus depuis que l'autre monstre m'a réouvert ma blessure. L'homme suit mon regard jusqu'à ma cuisse et me tend sa main. Mon cœur résonne si fort dans ma poitrine.

- Il faut qu'on se dépêche Victor, dit un autre homme qui se trouve non loin de la porte de la cellule.

Ysia KnightOù les histoires vivent. Découvrez maintenant