CHAPITRE 22

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YSIA

     J'aimerai ne jamais ouvrir les yeux. Rester dans cette position toute ma vie. Rester dans ce lit si confortable toute ma vie et dans ces draps en satin toute ma vie. C'est tellement agréable. Et pourtant, tout me revient en tête d'un seul coup et mon corps se redresse en deux temps trois mouvements.

La drogue.

Les armes.

     Je crois que je me suis évanouie de choc et de stress après avoir aperçu tout ça. Bordel je n'avais jamais vu de telles choses de mes propres yeux. J'ai l'impression d'être dans une série policière. Sauf que là, je crois que je suis avec les méchants.

     Je repousse les draps et pose les deux pieds par terre en avançant lentement en direction de la porte. Je suis dans la même chambre que là où j'ai pris ma douche tout à l'heure. Je baisse la poignée lentement, sans trop faire de bruit mais mon cœur s'arrête quand je remarque que la porte ne s'ouvre pas. Je réessaye cette fois-ci avec plus de conviction et en forçant un peu, mais ça ne cède toujours pas. Sentant que les larmes commencent à monter, je ferme les yeux quelques secondes en reprenant une respiration à peu près normale. Je mets de légers coups à la porte pour que quelqu'un vienne m'ouvrir mais si je suis enfermée, cela m'étonnerait qu'une âme charitable vienne à mon secours.

- Il y a quelqu'un, je demande d'une voix cassée.

     Je continue de donner de légers coups contre la porte en ayant tout de même espoir qu'on vienne m'ouvrir, mais je m'arrête au bout de 5 minutes, me rendant compte que c'est inutile.

Je suis inutile.

     J'ai juste envie de me poser dans mon appartement et d'écrire mes journées pour lui envoyer. Penser à cela est la goutte de trop, les larmes coulent d'elles-mêmes le long de mon visage pour s'échouer sur le sol. Je décide d'aller devant les rideaux pour voir quel genre de vue il peut y avoir ici. Je passe une main rapide sur mes joues pour les essuyer et écarte les tissus des grandes fenêtres pour découvrir une grande baie vitrée qui offre une vue absolument magnifique sur New-York. Moi qui croyais avoir la plus belle vue à mon appartement, je me suis bien trompée. On est moins en hauteur que chez moi mais la vue est dégagée et laisse un aperçu sur des milliers de petites lumières.

     J'ai toujours adoré regarder les lumières de la ville de Galena quand j'étais plus jeune. Je me posais dehors, derrière chez moi sur une petite colline. Je n'étais jamais seule, non, il était toujours là, à regarder le ciel avec moi.

     J'essuie une dernière larme et je retourne sur le lit, où je m'assois en tailleur pour faire passer le temps. Que quelqu'un vienne me secouer pour me réveiller de ce cauchemar.

     Mon corps sursaute en entendant la porte de la chambre s'ouvrir. J'ouvre les yeux et je remarque immédiatement que la pièce est plongée dans une profonde noirceur. Combien de temps est-ce que j'ai dormi ? Je relève la tête pour regarder la personne qui est entrée et je ne cache pas ma surprise en voyant une jeune femme devant moi. Son visage est chaleureux donc je comprends qu'elle ne me veut pas de mal. Peut-être est-ce une dame qui travaille dans la maison ? Elle m'a l'air trop gentille pour travailler avec tous ces hommes.

- Bonjour, désolée de t'avoir réveillé, je ne pensais pas que la chambre était occupée, me dit-elle doucement.

     Sa voix est toute aussi chaleureuse que son visage, qui me rappelle d'ailleurs quelqu'un. Elle est magnifique. Des cheveux aussi noirs que ses yeux, une peau assez claire, peut-être comme la mienne, un nez très fin et des grands yeux pétillants. Elle respire la beauté et le charisme.

Ysia KnightOù les histoires vivent. Découvrez maintenant