CHAPITRE 20

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YSIA

   Encore une fois, c'est le bruit de la lourde porte métallique qui me réveille, bien que mon sommeil ne soit pas si profond que ça. Aujourd'hui j'ai à peu près la notion du temps, il faisait jour quand le chef est venu puis il n'y a plus eu de lumière pendant un moment, j'ai donc supposé que c'était la nuit et maintenant il fait jour de nouveau. J'ai repensé à ses paroles après son départ.

Et si il était au courant ?

Est-ce qu'il me tuerait pour le monstre que je suis ?

    Un long frisson me parcourt l'échine. Je ne veux pas qu'il sache. Il me verra comme un monstre et il me tuera.

    Je ferme les yeux et prends une grande inspiration pour calmer mon rythme cardiaque bien trop agité.

- Debout, c'est l'heure de manger, chantonne une voix.

     C'est toujours la même personne, pas le chef, mais l'autre, le blond.

    Je me redresse après avoir ouvert les yeux pour inspecter le nouveau venu et je me positionne en tailleur, toujours sur mon fin matelas.

- Quand est-ce que je pourrais rentrer chez moi, osais-je demander en regardant le sol.

- Tu te plais pas ici, ricane le blond.

   Je me racle la gorge, ne trouvant rien à répondre.

- J'ai un travail et hum la police doit déjà être au courant de ma disparition, dis-je doucement.

- Oui, c'est sûrement le cas, me dit-il en s'avançant dans ma direction.

   Je relève la tête dans sa direction ne comprenant pas pourquoi il n'a pas l'air de « paniquer » plus que ça que la police sache que j'ai disparu.

- Tu sais, dans certaines villes, la police n'est pas toujours, il semble chercher ses mots, droite si je peux dire ça comme ça.

- Je ne comprends pas, je réponds en jouant avec mes doigts, n'osant toujours pas affronter son regard.

- La police ne fera rien si AD leur demande, dit-il finalement en posant un verre d'eau à mes pieds.

   Mon cœur s'arrête suite à ses mots. Comment ça la police ne fera rien ? Mais bon sang qui sont-ils pour avoir autant d'influence ?

- Tu te demandes qui on est n'est-ce pas ?

   Je hoche la tête doucement en fuyant toujours son regard.

- Tu sais que tu peux me regarder Ysia, c'est pas moi qui vais te manger.

   Je ne suis pas aussi angoissée que je devrais l'être. Cet homme apporte quelque chose de chaleureux et de rassurant à la fois. J'ai l'impression qu'il ne me fera pas de mal intentionnellement.

- Je t'ai ramené un sandwich, mange avant de mourir de faim, dit-il, toujours avec sa voix enjouée.

   Après m'avoir déposé le sac plastique devant mes pieds, je l'ai entendu sortir de la cellule et c'est là que je me suis autorisée à prendre une nouvelle grande inspiration.

   Peu de temps après le départ du blond, j'ai bu d'un coup sec le verre d'eau et j'ai déballé le sandwich au thon. Notre préféré. Je n'ai pas réfléchi une seule fois si celui-ci pouvait être empoisonné. Après tout c'était pas la première fois qu'ils me nourrissent et puis c'était emballé alors je ne me suis pas posé de questions.

Ysia KnightOù les histoires vivent. Découvrez maintenant