Chapitre 75

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Mikey et presque tous les autres n'étaient pas rentré quand nous sommes partis de leur quartier général. Je suis rentré toute seule à pied, histoire de respirer l'air frais. Il commençait à faire frisquet dehors. Je devrais ramener des vêtements plus chauds, j'ai tendance à me dire que grâce aux entraînements de rue je me réchauffais... Mais visiblement cela ne durait qu'un court temps.

Rentrer à pied m'avait fait du bien grâce à ce froid, n'empêche. Je m'en plains, mais j'avoue être satisfaite de sentir le vent me gifler les joues. Je respirais un peu mieux. Ce gouffre froid qui plongeait dans ma gorge, c'était revigorant ! J'avais pris mon portable, me dirigeant sur la page internet pour y taper : malformation au coeur, symptômes.


Il s'avère que j'avais les mêmes que ma mère. J'avais le même problème que ma mère. C'était une évidence. Cette malformation incluait beaucoup de choses néfastes pour moi. Un si petit trou dans mon coeur était la cause de ces essoufflements, de ces problèmes de respiration, de ces sueurs froides... Après le lycée je devrais peut-être commencer à travailler ; tant pis pour les études. Je gagnerais de l'argent en dansant, dans la rue. Le dire à Sophie serait comme lui demander de l'aide ; et vue ses problèmes d'argent... La famille ne roule pas sur l'or. Ces trucs-là, ces trucs de santé, c'était quelque chose qui coûtait cher dans la société actuelle. Mettre en péril les assiettes de ma tante et de ma cousine c'était hors de question.

Je pourrais finir l'année dans le club de danse de Varran, soudoyer Lisa pour qu'elle me vire pour les deux années prochaines. Je n'aurais qu'à gérer les entraînements avec le crew... Deux ans en contrôlant mes efforts ; et après la vie active ! Je pourrais gagner des sous, et essayer de me soigner.


Je me rappelais le visage de ma mère, l'année de mes dix ans. Elle était si fatiguée, si malade... Cette malformation l'avait fait souffrir bien comme il faut. Toute sa vie n'aura été que souffrance. Si je pouvais me soigner, tenter de toucher du bout des doigts le rêve que ma mère entretenait depuis toujours avec cette danse de rue... Ce serait magnifique.


Je repensais à tout ça, tout en montant les étages de l'immeuble dans lequel je vivais avec ma cousine et ma tante. Sur le pallier j'aperçu Charlie et Renée, les amis de ma mère. Ils venaient juste de quitter l'appartement, bien mécontents. Je m'étais approché, curieuse d'entendre les reproches que Renée était en train de dire à son mari. En quittant le couloir ils m'avaient regardé d'un drôle d'air avant de descendre les escaliers. Arrivée à la porte de l'appartement, celle-ci était ouverte, laissant apparaître ma tante et Jim. Jim était tourné vers Sophie qui semblait apaisée.





Jim - T'as vu, je les aies mouché bien comme il faut.

Sophie - Brooke ? Tu es déjà rentrée ?

Moi - Pas trop de distraction ce soir...





L'entraînement avec le Toman avait été écourté pour ce soir, faute de personnel disons...





Moi - J'ai raté un truc avec Charlie et l'autre ?





Sophie se mit à rire.





Jim - Ta tante ne se fera pu emmerder par ces profiteurs, me dit-il gentiment.





Je leva un sourcil, attendant une explication.





Sophie - Tu connais Renée, à toujours gratter à droite, à gauche... Sans parler du fait qu'elle aime montrer ce qu'elle a, et me faire comprendre que je n'aurais ce qu'elle a. Jim est disons... Cash.

Jim - Ce n'était pas des amis, ces gens. Je te ferais rencontrer mes amis. Nous on sait ce que c'est que la vie.

Moi - Si je comprends bien, j'ai loupé un clash... J'ai le seum.

LES PAS DU 403 (Tokyo Revengers)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant