Chapitre 3

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Scott


Je monte les marches deux par deux, je ne me suis pas absenté bien longtemps, le temps d'acheter sa glace préférée et une énième peluche. Mais, comme toujours, je suis tombé sur la caisse du nouveau en formation, en train de servir une personne âgée. J'ouvre la porte, et retire mes chaussures quand je vois une rousse dans ma cuisine qui me regarde, bouche-bée. Je vérifie le numéro d'appartement sur ma porte, je suis bien chez moi. La surprise passée, je la replace.

« Que faites-vous chez moi, Madame Evans ?

— Votre fille avait faim, alors je me suis permise de lui faire à manger ».

J'ai l'impression d'être arrivée dans une autre dimension. Je m'avance et pose la glace sur le comptoir avant de voir Lily, assise sur un tabouret, les coudes sur le comptoir, en train de sourire.

« Tiens, je t'ai pris ça aussi », dis-je en sortant la peluche du sac.

« Elle est jolie, merci papa.

— Tu peux aller dans ta chambre lui présenter ses amies, ce ne sera pas long.

— Soit gentil avec Jordan, elle est gentille », dit-elle en descendant du tabouret, me fixant des yeux avant d'aller dans sa chambre.

Je range la glace dans le congélateur, la rousse ne me quitte pas des yeux, couteau en main, ne sachant comment réagir.

« Excusez-moi, je suis passé voir comment allait votre fille, elle avait faim et j'ai cru...

— Vous avez cru que je l'avais laissée toute la journée. Eh bien non, je suis juste sorti acheter de la glace, je me suis absenté quinze minutes. Qu'est-ce qui vous autorise à pénétrer chez les gens comme ça ? Vous avez un mandat ? Une autorisation fédérale ? ». Je m'aperçois que je m'approche de plus en plus et que, instinctivement, elle déplace sa main tenant le couteau de manière défensive.

« Papa ».

Toute colère s'envole quand je détourne la tête, regardant ma fille qui me fixe de ses yeux bleus, le regard triste, ayant retiré sa capuche, ébouriffant ses beaux cheveux blonds.

« Pardonnez mon intrusion », murmure-t-elle. « Je vais y aller. Je passerai demain à l'école, discuter avec votre fille et la direction quant aux besoins de Lily et de ce que nous pouvons faire pour l'aider, sauf si vous préférez que quelqu'un d'autre reprenne le dossier, je comprendrais. »

Elle ramasse son sac et enfile ses chaussures puis se retourne, regardant Lily qui me serre contre elle, me chuchotant des mots que je ne pensais pas entendre dans sa bouche.

« Tu vas être gentil avec Jordan, je voudrais qu'elle m'aide à l'école. »

Qu'est-ce que je peux répondre à ça ?

« Bonne soirée, jolie petite licorne », salue-t-elle de la main avant d'ouvrir la porte. « Bonsoir, Monsieur Rawland, désolée de vous avoir dérangée.

— Hey ! » dis-je d'une voix un peu trop forte, la faisant sursauter. « À demain. »

Elle hoche la tête et me sourit avant de fermer la porte derrière elle, nous laissant seuls, Lily et moi.

« Elle est gentille, je le sens. Je l'aime bien. Pourquoi as-tu été méchant avec Jordan ?

— Jordan a fait une grosse bêtise, Lily.

— Très grosse ?

— Énorme », dis-je en la prenant dans mes bras. « Mais comme il y a un doute raisonnable, le jury a décidé de classer l'affaire.

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