Shooter

Chapitre 8

Jordan

J'ai mes propres sous-vêtements de rechange dans mon sac ainsi qu'une jupe, que je regrette un peu de porter, Robin ne cessant de regarder mes jambes. Elle me prête un tee-shirt, qui porte encore son parfum. Elle ne veut rien me dire, mais je l'accompagne, curieuse d'en apprendre plus sur elle. Bras dessus dessous, elle me parle, toujours sans se dévoiler, elle persiste à garder le mystère sur sa profession, mais je suis joueuse. Vu le quartier, je m'essaie, alors que je monte à bord de sa voiture. Je ne dis rien, nous sommes à New-York après tout, mais une Jeep Saraha à Manhattan, sérieusement ?

« Je regarde peu la télévision et je vais rarement au cinéma, es-tu une actrice ?

— Non », sourit-elle.

« Chanteuse ? Donne-moi un titre, si ça se trouve j'ai un album à la maison et je ne t'ai pas reconnue.

— Non.

— Allez, donne-moi un indice, Robin. Tu gardes le mystère parce que... c'est illégal ?

— Ahhh, là c'est intéressant, tu chauffes.

— Ah bon ? Tu... hum... Tu es dans la mafia où un truc comme ça ?

— Un truc comme ça. Cela t'ennuie ?

— Est-ce dangereux, pour toi, je veux dire ? » questionnais-je à la fois surprise, un peu choquée, mais intriguée, ne la voyant pas tremper dans un trafic, mais de nos jours, qui sait.

« Ça peut, oui parfois. Mais je suis prudente. » sourit-elle, me stressant un peu quant au lieu où elle me conduit. « Ne t'inquiète pas, Jordan, il ne va rien t'arriver » chuchote-t-elle en se garant devant un petit édifice de bureaux, descendant, faisant le tour pour m'ouvrir la porte.

« Où sommes-nous ? »

Je regarde autour de moi, tous les bureaux sont fermés, il n'y a aucun gardien de sécurité. Robin sort une clé, ouvre et désactive l'alarme, avant de tenir la porte et de m'inviter à monter l'escalier, ouvrant la porte d'une agence de design intérieur.

« Voilà, mon bureau » annonce-t-elle, fièrement.

« C'est ton entreprise ? » dis-je, véritablement impressionnée.

« Oui. J'ai une formation en architecture et en design. Je rénove des maisons, des appartements de A à Z.

— C'est trop génial ! » m'exclamais-je. « J'adore regarder ces émissions à la télévision. C'est pour cela que ton loft est parfait.

— C'est ma réalisation en effet, mais ma véritable passion se trouve à l'étage inférieur. Viens » dit-elle d'une voix douce en me tendant la main. Je tiens sa main, chaude, alors que nous descendons l'escalier et, une fois un code pianoté sur un clavier, elle pousse une porte pour me laisser entrer, allumant les lumières.

Je fais le tour de la salle, surprise. Je ne prononce aucun mot, il me semble même ne faire aucun bruit, jusqu'à ce qu'elle me rejoigne.

« J'adore ton corps, acceptes-tu de poser pour moi ? » chuchote-t-elle à mon oreille alors que mon regard embrasse des sculptures, des peintures. « Je suis fascinée par ton visage, la forme de tes lèvres, tes fossettes, tes courbes et cette chevelure flamboyante. Tu es un rêve pour moi. Je suis en perpétuelle extase à chacun de tes mouvements, Jordan, tu m'inspires, m'envoûte même.

— Alors, tu es une artiste.

— Non, je ne fais que reproduire ce que je vois. Cette femme, par exemple, elle était dans ce bloc de marbre, je n'ai fais que l'en extraire, toi, tu as déjà été extraite d'un bloc de marbre, je suis jalouse et reconnaissante que la vie t'ai mise sur mon chemin. J'aime te dessiner, j'ai envie de te peindre, de te sculpter. »