Chapitre 14

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Jordan


Lorsque je frappe à la porte de Robin, celle-ci m'accueille avec un verre, m'enlaçant pour me féliciter de ma promotion. Ça sent super bon chez elle, je ferme les yeux, humant l'air, cherchant à me souvenir où j'ai déjà senti un truc pareil.

« J'ai fait une Guiness pie, une tourte à la viande et à la Guiness. J'espère que tu vas aimer.

— Ahhhh, je savais que je reconnaissais cette odeur. Ma grand-mère en faisait quand j'étais petite. J'ai acheté une bouteille de vin ! » dis-je en lui tendant.

« Ohhh, Sauterne ! On a l'intention de se gâter ?

— C'est une belle promotion, Robin, je suis contente. Plus de travail, mais ça vaut le coup. Un plus grand bureau et plus de fenêtres, tu connais l'importance du nombre de fenêtres dans l'échelle sociale ! Mon prochain bureau fera un angle, il sera entièrement vitré.

— C'est beau toute cette ambition. Alors, après le souper, je te propose de rejoindre la méridienne, que je poursuive ce tableau et, si tu acceptes de rester ici cette nuit, nous poursuivrons demain sur la terrasse. Il va faire un temps magnifique, ensoleillé.

— Pour éviter le trajet, j'accepte de rester, en tout bien tout honneur.

— Bien entendu » réplique-t-elle avant de foncer sur mes lèvres et de m'embrasser fiévreusement, me montrant à quel point elle est contente de me voir.

« Je reste tout le week-end, Robin » murmurais-je quand j'arrive à reprendre mon souffle, lui faisant comprendre que nous avions tout notre temps.

« J'en suis heureuse. Tu veux te rafraîchir ou te mettre à l'aise pendant que je mets la table et finalise ? »

Je ne réponds pas, retirant la veste de mon tailleur et l'accrochant à la patère dans l'entrée, avant d'aller dans la chambre retirer mon chemisier, puis en allant me rafraîchir le visage, les aisselles et de la rejoindre, en crop-top.

« Ah ouais ! J'adore » sourit Robin. « C'est prêt, installe-toi. J'ai mis ton vin au frais, on le prendra avec le dessert, j'ai acheté un gâteau.

— Robin ! Ne vas pas faire des achats exprès pour moi.

— Il faut bien célébrer ta promotion ! Jordan, ça me fait plaisir, je suis fière de toi. Je ne vais pas t'acheter des bijoux, une bague, ce n'est qu'un gâteau, acheté dans un supermarché !

— Promis ?

— Juré. J'ai encore la facture si tu veux la voir.

— Je te crois » rigolais-je.


Je la regarde depuis la méridienne, une musique douce est diffusée depuis une petite enceinte connectée. Je la trouve tellement belle quand elle travaille, son sérieux et ses coups de pinceaux. Je ne bouge pas, patiente, attendant mon deuxième dessert et l'heure est assez avancée quand elle me libère, m'assurant que pour le reste, elle n'aura pas besoin que je pose.

Posant son matériel, laissant tremper ses pinceaux, Robin me tend une main pour m'aider à me relever, l'invitant à la déshabiller alors qu'elle se met à onduler au rythme de la musique. C'est hallucinant l'effet que Robin a sur moi. Cette façon dont mon corps réagit à ses caresses, comme si mon corps s'embrasait à son contact. Nous dansons, nues au milieu de son salon, corps contre corps. Nous sommes en symbiose toutes les deux. C'est étrange, mais j'ai l'impression qu'il n'y a plus que nous sur Terre. Le monde s'est éteint autour de nous, je n'entends plus la musique, seulement nous. Nos respirations. Je ressens la moindre parcelle de son corps en contact avec le mien, ses mains au creux de mes reins, mon ventre contre le sien, la douceur de ses lèvres sur les miennes, la chaleur de sa langue qui joue avec la mienne. Une horrible pensée vient se mêler à cette félicité.

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