Scott
Je me réveille en sursaut lorsque mon alarme vibre sur ma table de chevet. La nuit a été courte, je n'ai pas l'impression d'avoir dormi. Je prends mon téléphone pour l'arrêter, mais ça continue de vibrer sur la table de chevet.
Merde !
Je suis tellement fatigué que je n'ai pas prêté attention d'où provenait le vibreur. Mon téléphone est sur la table de chevet de droite, mon alarme, celle de gauche. D'un seul coup, je suis parfaitement réveillé. Je saute du lit et cours en direction de la chambre à l'autre bout du couloir, en me demandant à chaque fois pourquoi je ne la change pas de chambre pour être plus proche. Mais je sais très bien pourquoi, elle adore sa chambre. La déplacer reviendrait à la punir, à la faire culpabiliser.
J'ouvre précipitamment la porte de sa chambre, prenant la tablette fixée au mur, vérifiant ses constantes, regardant malgré moi la caméra au mur qui veille sur ses nuits, avant de me précipiter auprès de ma fille qui convulse, en proie à une crise. Ces crises s'apparentent à une épilepsie, l'activité électrique de son cerveau est en augmentation, mais ce n'en est pas une. Les médecins ne savent pas à cent pour cent ce qu'elle a.
« Calme-toi Lily, je suis là », dis-je en murmurant à son oreille, une fois couché contre elle, la serrant dans mes bras.
Je lui parle dans un souffle, murmurant à peine, essuyant délicatement la sueur sur son front. Je regarde la tablette, voyant l'activité électrique se stabiliser, écoutant le souffle de ma fille ralentir, signe que son cauchemar est fini, que son sommeil devient serein. Je reste allongé, attendant, fixant la toile de tulle au-dessus de son lit et les micros-diodes semblables à des étoiles. La décoration de sa chambre est un temple dédié entièrement aux licornes et aux arc-en-ciel. Je regarde l'heure sur la tablette, 4:20. Ma nuit est finie, il ne sert à rien que j'aille me coucher, je ne dormirais plus cette nuit. Je me lève délicatement, éteignant la caméra puis posant la tablette sur son socle avant de me recoucher près de mon petit trésor. J'espère que sa maman nous regarde, par delà l'arc-en-ciel où elle s'en est allé. Lily fait des crises et des cauchemars depuis que sa mère, Megan, est morte dans une fusillade dans une école, se mettant entre le tireur et ses élèves, devenant un symbole de courage. L'inconvénient c'est qu'elle s'est précipitée dans la classe de notre fille, et que celle-ci a absolument tout vu. J'étais furieux d'apprendre qu'il y avait eu un exercice dans l'école de Lily, cet après-midi, une simulation de fusillade. Dont le résultat a stressé Lily. Demain matin, la direction de l'école va m'entendre. Ils savent ce qu'à vécu Lily et qu'ils ne doivent sous aucun prétexte la placer dans une situation qui la fasse revivre ce cauchemar. La fatigue me gagne, je ferme les yeux me calmant moi aussi, grâce à la chaleur de mon petit ange.
La sensation de lèvres sur mon nez me réveille, Lily m'observe en souriant, me fixant de ses yeux noisettes. Je souffre en la regardant, tant elle est le portrait craché de sa mère.
« Tu as encore dormi avec moi, papa. Je m'excuse.
— Ne t'excuse pas, Lily, ce n'est pas de ta faute ».
Mais celle des abrutis qui gèrent ton école.
« Ton téléphone vibre ».
Je le sors de ma poche et soupire en voyant l'heure.
« C'est l'heure de se lever, ce n'est pas encore le week-end.
— On peut faire un câlin avant ? » demande-t-elle, des fossettes se creusent dans ses joues.
« On a toujours le temps pour un câlin », répliquais-je en souriant, sachant très bien ce qui s'en venait.
Lily se redresse et grimpe sur moi, posant sa tête sur mon cœur, me serrant aussi fort qu'elle peut.
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Shooter
RomanceScott, agent du FBI, pense à se reconvertir, ne pouvant assumer son travail à 100 %, devant s'occuper de sa fille traumatisée. Lily, sept ans, a survécu a un carnage dans son école, mais pas sa maman, enseignante, qui a été abattu sous ses yeux. Nou...