Chapitre 23

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Scott


La piste de l'homme que j'ai touché à la cuisse a été payante, les collègues l'ont trouvé quelques rues plus loin grâce au sang qu'il perdait et aux signalements des passants. Si ce n'est qu'un petit criminel engagé à la va vite, il put néanmoins nous fournir des informations quant au lieu où il a rencontré notre cible et nous permettre de dresser un portrait robot. Les visionnements des caméras de surveillances environnantes au lieu de rendez-vous nous ont permis d'avoir une image actuelle de son visage, d'extrapoler sa taille et d'avoir un modèle de sa démarche. Le tout entré dans notre logiciel de surveillance, nous n'avions plus qu'à patienter. Remonter ses déplacements depuis le lieu de rendez-vous s'avéra un cul-de-sac. Nous le perdions au bout de quelques rues. J'étais mis au courant de l'avancée de l'enquête au fur et à mesure de ce que nous trouvions.

Je suis resté avec Amy jusqu'à ce qu'elle s'endorme, allongée dans son canapé. Sans faire de bruit, je suis allé dans la chambre récupérer sa couette et un oreiller, en profitant pour regarder les bibelots, les tableaux, les photos. Puis, délicatement, je glisse l'oreiller sous sa tête, la recouvre avec la couette et je m'installe comme je peux, dans l'espace restant, mais bien au chaud sous la couette. En ouvrant l'œil au petit matin, je constate que Amy a changé de côté. Je n'ai plus ses pieds sur mes cuisses mais sa tête. Délicatement, je déplace une mèche que je glisse derrière son oreille, je n'avais pas l'intention de la réveiller, mais c'est ce qui est arrivé.

« Pardon, Scott, je me suis vautrée sur toi.

— Il n'y a pas de mal, Amy. Comment te sens-tu ?

— Bien, ça va bien. Parler avec toi c'était... bien.

— Tu es sûr que tu es enseignante ? », rigolais-je. « Est-ce que je peux utiliser tes toilettes ?

— Bien sûr, c'est la porte, à gauche.

— C'est très rose ! » rigolais-je en poussant la porte.

« C'est l'ancienne locataire, je n'ai jamais eu le courage de repeindre », dit-elle en riant alors que je ferme la porte et me soulage.

« Café ?

— Merci, Amy, mais je vais aller récupérer Lily et dormir un peu, je suis claqué avec cette filature.

— Bien sûr, je comprends.

— Mais j'ai bien dormi ici, avec toi, c'est juste que j'ai besoin de mon lit et de ma fille. Je te vois demain, à l'école ?

— Absolument, Monsieur Rawland » sourit-elle.


Comme j'appelais Emily pour l'informer que j'allais venir, elle me donna l'adresse du restaurant où ils déjeunaient. J'en profitais pour m'arrêter retirer de l'argent à un guichet automatique, ils avaient des dépenses à cause de Lily, et bien que Steven gagne assez bien sa vie, il était normal que je les rembourse. Même si les deux prirent mon geste pour un affront, pour finalement accepter, de mauvaise humeur. Le sourire d'Emily, lui, me disait que je l'avais remboursée à coups de reins.

M'installant à leurs côtés, je pris un café et je piochais dans l'assiette de Lily. Les médias parlaient d'une fusillade dans un parc, et un simple hochement de tête, quand ils me regardèrent, confirma leur interrogation.


Lily dans sa chambre en train de jouer, je suis parti me coucher, m'accordant une sieste jusqu'à treize heures, afin de lui faire à manger, mais elle ne tarda pas à venir me rejoindre, se coller et dormir contre moi. Un petit moment de qualité entre nous.

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